29/03/2024

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A propos de la présidentielle 2016 au Bénin : «Lionel Zinsou est ma préférence »

Dans un texte publié sur son site et sa page Facebook, le doyen des écrivains béninois Olympe ‪‎BHÊLY‬-QUENUM a dressé le portrait du Premier ministre béninois Lionel Zinsou candiat à l’élection présidentielle de 2016. L’auteur de « Un Piège sans fin » avec la verve qu’on lui connait tout en faisant le procès du régime de Boni Yayi a dans un argumentaire structuré et concis présenté les atouts de l’homme qu’il dit être « sa préférence »

Lisons plutôt…

«Lionel Zinsou est ma préférence.»

Par Olympe ‪#‎BHÊLY‬ -QUENUM

Olympe Bhely Quenum
Olympe Bhely Quenum

Je ne le connais pas, nous ne nous sommes jamais rencontrés ; je me souviens d’avoir lu Le Fer de Lance, son essai préfacé par Laurent Fabius ; à l’occasion d’une visite de l’ex-Premier ministre du Président François Mitterrand dans le Gard où je réside, je me suis amusé à l’interroger, voici notre dialogue:
« Comment va Lionel Zinsou ?
« Vous le connaissez ?
« Non, je connais son père, nous sommes de la même génération.
« Lionel fait son chemin. »
Une information sur Yoplait au Bénin devait me faire mieux connaître son cursus via Internet ; ma lettre au sujet de ce produit n’a pas eu de réponse ; pour en avoir vu bien d’autres dans ma longue vie, j’ai souri ; des années plus tard, sa nomination aux fonctions de Premier ministre eut droit à ma réaction sans ambages : Lionel Zinsou, Premier ministre d’un failli , en précisant que le Franco-Béninois propriétaire de la Fondation Zinsou n’a point besoin de mécène, ni d’être chaperonné s’il veut être candidat à l’élection présidentielle de 2016 ; même son propre père le désapprouva ; j’ai beaucoup aimé le mâle courage de l’ex-Associé-gérant de Rothschild & Cie qui déclara : « j’ai fait mon devoir.»

Ce que Olympe ‪‎BHÊLY‬-QUENUM pense de l’attaque de Lionel Zinsou par Rosine Vieyra Soglo

Ma compréhension de cette riposte d’homme libre était : « ayant vu de près celui dont j’ai été le conseiller économique, je veux faire mon devoir dans le pays de mon père. » On a vu en lui un Blanc ! La ruade de Rosine Vieyra Soglo traitant Lionel Zinsou de Blanc m’a beaucoup peiné ; le terme yovo ne tirerait pas à conséquence ; c’est néanmoins outrageant de traiter ainsi un métis petit-fils de feu Zinsou Emile Bodé ; l’intéressé est aussi le fils du Professeur René Zinsou et neveu du Docteur Emile Derlin Zinsou, ancien président de la République du Bénin. Connaissant Rosine depuis son adolescence (1), je peux affirmer qu’elle n’a absolument rien d’une raciste, mais ses emportements, c’est parfois Xanthippe (2)
Abikou pachyderme, j’entre dans l’arène: en me référant au vieux Siméon disant : « Nunc dimitis » lors de la Présentation de l’Enfant Jésus au Temple, on a sollicité avec acharnement mon soutien pour un candidat qui figure parmi les 48 retenus par le Cena; ma réponse comme pour d’autres était celle d’un homme d’une parole : « […] je ne soutiendrai aucun candidat, n’appellerai à voter pour aucun dont le programme ne comportera pas de données culturelles convaincantes ; c’est de carences culturelles aussi que souffre notre pays ; je ne vais pas y collaborer ». Siméon attendait le Messie ; il n’y en aura jamais au Bénin ; qu’à cela ne tienne, je souhaite ne pas me tromper en disant : « Allons, brisons leurs entraves, faisons sauter leur joug ! »(3) parce qu’en 2006, l’homme supposé providentiel accueilli en hurlant : yà yi ! (4) est un failli qui a généré la misère.

« Hommes debout »

De nature à ne jamais demeurer indifférent aux préoccupations majeures de la terre natale, ni à m’aligner sur les rangs de qui que ce soit, je déclare d’emblée : le candidat Lionel Zinsou est mon choix, le seul que je soutiens et soutiendrai avec l’énergie caractéristique de mes combats politiques; ainsi, de plain pied sur le ring de la Présidentielle 2016 sur lequel tombent beaucoup de baves, je n’ai cure des glapissements, aboiements, hurlements, barrissements et des anathèmes : un des devoirs de cet homme me semblait la célèbre Fondation Zinsou ; à Ouidah, ville historique, creuset de la culture et du culte vodún, une belle création d’art nègre dénommée Hommes debout (tout un symbole) campée sur la Route des Esclaves en était un don ; la Fondation déploie son envergure dans cette ville où, restaurée, la Villa Ajavon est baptisée Musée d’art contemporain de l’Afrique ; fait unique au monde, c’est dans cette cité antique aussi mystérieuse que « poreuse à tous les souffles du monde » (5) que Dangbé xwè (6) est érigé face à la Basilique Immaculée Conception ; le régime des crimes politiques impunis y assassina Hommes debout et un communiqué de presse informa sobrement :
« Hommes debout ». L’œuvre a été détruite par un bulldozer, le mardi 15 janvier 2013, à 11h30, sur instruction du Ministre de la Culture de la République du Bénin. Cette œuvre monumentale a été conçue par l’artiste d’origine sud africaine, Bruce Clarke, et érigée sur la route des esclaves à Ouidah, à proximité de la Porte du Non Retour, mi décembre. Elle a été financée et produite par la Fondation Zinsou.»
C’est le lieu de le souligner: à l’instar de la Fête du Vodún, initiative extraordinairement audacieuse de la Présidence de Nicéphore Dieudonné Soglo, homme politique, homme d’Etat et de culture, la Fondation Zinsou draine des milliers de touristes au Bénin ; alliance de l’antique et du moderne, le Béninois ne rejette jamais ses racines : son pays est souché dans la tradition et la modernité ; j’avais mainte fois constaté cet ancrage avant de le décrire : après s’être soumis perinde ac cadaver au rituel de leur culte, des monothéistes assistaient à des manifestations vodún, egungún, etc. ; voilà un indice des fondements anthropologiques, culturels et sociaux de ce pays; le failli national les ignore ou les sous-estime ; Lionel Zinsou apprendra à s’en imprégner s’il veut maîtriser les problèmes du peuple béninois et faire vraiment ce qu’il a appelé « mon devoir ». Quel intellectuel digne de son terroir ne serait pas fier d’une telle couture ? Coudre, c’est assembler ; celui qu’on a traité d’« étranger politique » sait assembler le culturel et l’économique qui participent du développement social de tout pays ; les gérer sans corruption ni détournement de fonds n’est pas le fort du régime des artistes de la politique du ventre, de panier de crabes et de la fosse des vipères.

Olympe ‪‎BHÊLY‬-QUENUM est fier de la Fondation Zinsou

À Londres et à Berlin, en Grèce et en Israël, entendre parler de la Fête du Vodoun ou de Fondation Zinsou me rend fier malgré la « régression préjudiciable » stigmatisée par feu R P Codjo Benoît Alphonse Quenum. Dans les caracolades et galops vers la Marina, lequel des tocards a déjà doté le Bénin d’une structure artistique, culturelle qui y attire des touristes? Philosophe personnaliste, Emmanuel Mounier n’avait pas qualifié ce pays de Quartier latin d’Afrique, mais de Quartier latin de l’A O F; dans Lettre à un ami africain (7), il cloua au pilori les Africains «ennemis de leur propre pays » traités de «renégats »; il n’en manque point au Bénin: prébendés, soudoyés, mécènes, ils ont collaboré à la déchéance absolue de leur pays. Ouvriers du mal, dévoyés, pervertis, il faut faire sauter leur joug ; le Bénin a besoin d’un homme d’audace qui ne soit ni l’otage du fossoyeur, ni celui de ses semblables.

L’argument de l’étranger utilisé par les détracteurs

« Des Français bon teint sont déjà conseillers de Lionel Zinsou » On a parlé d’or : rarissimes sont les gouvernements des ex-colonies françaises d’Afrique où il en manque; ils n’entendent aucune langue africaine mais bien qu’on les sache excellents espions au service de leur pays, on les utilise à cause de leurs compétences, fussent-elles au-dessous de celles de leurs homologues africains. On braille: « le Premier ministre de l’ultime gouvernement de Yayi est un homme « politique étranger » ; je concède l’outrance mais étranger à quoi ?Artisan des faillites en matière de politique culturelle, sociale, économique,etc., qui ont mis le Bénin à plat ventre sur un parterre de détritus, le messie des travaux en rade recensés par Jérôme Carlos pouvait-il recourir à quelqu’un d’autre qu’ à plus compétent que lui? En l’occurrence, il souligna fortement ses lacunes dont une des preuves est son incapacité à diriger le pays.
Faire grief au «Blanc» en écrivant: « le nouveau Premier ministre n’a jamais eu de mandat électif en France où il est né et réside » est déloyal, lâche, indigne. Le locataire de la Marina en avait-il exercé avant son élection de 2006 ? Lionel Zinsou aura-t-il acheté les consciences, prébendé des Marches de soutien afin de faire ce qu’il a nommé « mon devoir »? Son intelligence, ses formations, ses compétences d’économiste de haut rang reconnu internationalement, ses incontestables activités dans des cabinets ministériels et à la direction de Fonds d’investissement PAI Partners font de lui quelqu’un d’autre que le Docteur dont l’incapacité de diagnostiquer les maux du pays ont traumatisé le peuple. « Homme nouveau? » Certes, pour le Béninois lambda mais pas pour celui dont il a été le conseiller économique: c’est parce qu’il le connaissait qu’il n’a pas voulu le laisser gouverner librement; aussi l’a-t-il flanqué d’acolytes, ban de rémoras (8) qui paralysent les décisions du nouveau venu.

Zinsou, la bouée de sauvetage pour le Benin

L’analyse du culturel, de l’économique et du social révèle un constat : Monsieur Thomas Boni Yayi a fait du Bénin une tombe béante qu’il évite de côtoyer ; le Premier ministre au pied de cet abîme a été imposé au clan présidentiel minoritaire à l’Assemblée nationale; candidat à la Présidentielle, nombre de ses adversaires se rallieront si le scrutin est à deux tours; il aura d’abord affronté des personnalités solidement ancrées dans le tuf tant anthropologique que géopolitique, culturel, social et populaire de ce pays, mais que de barbons, d’asservis inaptes à s’émanciper de leurs Maîtres de l’ex-Puissance coloniale ! Le Bénin étant aux abois, Lionel Zinsou pourrait estimer légitime de servir davantage la terre de son ascendance africaine en soupeser ses chances ; d’un côté il y a la coterie des sirènes, des couleuvres, des vipères, des renards et des chacals ; de l’autre, outre cette zoopolitique, c’est l’Institution FrançAfrique : les nostalgiques du système colonial ne désarment pas, voire avec la collaboration des Africains renégats.
Si les intérêts du Bénin sont primordiaux dans le tréfonds de Lionel Zinsou, l’économiste ne doit avoir cure des faits du prince du Failli national à qui une coalition ou simple collusion a fait mordre la poussière ; on a pu lire dans Le Monde diplomatique (janvier 2016) à propos de kpayo (9) : « En réalité, le trafic ne profite pas qu’aux détaillants. Parmi les grossistes, on trouve aussi des personnalités du monde des affaires ou de la politique. Ces opérateurs, parfois connus et ayant pignon sur rue, ont des moyens d’acheter le kpayo en grandes quantités et de le stocker. Ils l’écoulent ensuite auprès des vendeurs de rue, en prélevant leur marge au passage »; le mensuel rapporte: « L’enrichissement par tous les moyens est largement perçu comme légitime », révèle un homme d’affaires sous couvert d’anonymat. Et pour cause : lors des émeutes de Sèmè-Kpogi, « le gouvernement du président Boni Yayi a dû renoncer à toute lutte contre le commerce illégal d’essence », quand les vendeurs affrontaient la police et l’armée. Qui ne reconnaîtrait pas qu’il a battu en retraite en cédant aux pressions des «opérateurs, parfois connus et ayant pignon sur rue »? On est dans la matrice de la corruption élargie par le régime finissant.
Le Premier ministre aurait promis de régler les problèmes de l’eau potable et de l’électricité s’il est élu ; c’est mon souhait, le désir même des peuples de notre pays ; aussi devrait-il en faire son fer de lance ; le chômage endémique, la corruption tous azimuts favorisée par le régime de son prédécesseur, la santé, la sécurité, l’éducation nationale, fortement préoccupants sont aussi l’enseignement scolaire des jeunes ainsi que les cas qui ont fait du Bénin un pays à plat ventre. C’est parce que je veux que son élection ne soit pas le « troisième mandat de Yayi Boni » que je le soutiens et me battrai pour lui.

C’est parce que je veux que son élection ne soit pas le « troisième mandat de Yayi Boni » que je le soutiens et me battrai pour lui.

J’ai su dans un quotidien bien-pensant que je ne lis plus que l’Association française dénommée Graine d’espoir Bénin fournit un repas par jour à des gamins qui vont à l’école ; il va sans dire que c’est pour apprendre à s’exprimer en français et je dis : Bravo ; mais ce n’est pas normal, ce n’est pas juste, c’est inique que, comme dans mon adolescence, ce soit encore seulement pour s’imprégner des rudiments de la langue française. Pourquoi n’initierait-on pas aussi cette génération d’élèves à la lecture ainsi qu’à l’orthographe d’une langue du pays ? Jusqu’à quand l’Afrique francophone désormais constituée d’Etats souverains continuera-t-elle de justifier l’humiliation et l’insulte de Hegel, qui, sans être jamais allé en Afrique, écrivit doctement : « […] il faut considérer l’Afrique comme une nation d’enfants qui ne sait pas prendre… »?
On a déterré un vieux cas en évoquant la défaite de l’ex-président Emile Derlin Zinsou, qui, à l’époque de ce qu’on appelait le Biafra, s’était aligné sur la politique française du Général de Gaulle ; depuis quand, au Dahomey devenu le Bénin, un enfant est-il comptable des méfaits de ses parents, de son oncle ou de sa tante ? On ne cesse guère de postillonner; hormis les jacassements démagogiques qu’il dégorge depuis des lustres, un Monsieur qui doit tout à son pays natal sans y avoir rien apporté a fait grief au fils du Professeur René Zinsou de sa méconnaissance de certaines langues du pays. D’accord, mais depuis 1960, laquelle de ces langues les gouvernements du Dahomey ou du Bénin ont-ils osé choisir pour l’Enseignement primaire ou secondaire ? Il est plus facile de ramper, de courtiser avec acharnement l’ex-puissance coloniale afin d’obtenir une décoration honorifique que de se battre pour les intérêts de son peuple, fût-il un des plus pauvres du monde. Qu’on me le dise : à l’Assemblée nationale, qui comprendrait quoi que ce soit si un député du Septentrion déversait une logorrhée en dendi, ou si un des ses homologues de l’Atlantique lui emboîtait le pas en fongbé ou avec les pesanteurs royales d’Abomey? Nugor! Aurait raillé Plaute (10).

Olympe BHÊLY- QUENUM

Source: benintimes.info