20/04/2024

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Aimé GOGUE: « Ne pas être présent au Dialogue n’empêche pas de contribuer aux discussions »

DU DIALOGUE NATIONAL

Depuis le démarrage du Dialogue National, nous recevons des appels et des messages électroniques posant des questions sur la représentation de l’opposition et de la société civile à cet évènement important pour le pays.

Nous comprenons que les partis politiques retenus pour prendre part au dialogue étaient ceux qui avaient négocié l’Accord Cadre de Lomé (ACL) en 1999. Nous comprenons également que ces derniers avaient été sélectionnés sur la base de leur participation au scrutin présidentiel de 1998 ou de leur représentation à l’Assemblée Nationale issue des élections législatives de 1994. Il s’agit donc du CAR, de la CPP, de la CDPA, du PDR, du RPT et de l’UFC. A ces partis politiques on ne sait par quel gymnastique les organisateurs du Dialogue ont retenu le REFAMP et le GF2D comme représentant de la société civile.

Les critères de désignation de ces participants appellent quelques observations de la part de l’ADDI.

1. Aux organisateurs du dialogue

Ces critères ont l’avantage de limiter le nombre de participants. Un nombre réduit de participants a l’avantage de contribuer à la sérénité des discussions. Il y aura donc gain d’efficacité. Mais il faut reconnaître qu’ils présentent le risque de conduire à un choix de participants qui peuvent ne pas refléter tous les courants politiques dans le pays. Ils peuvent également ne pas tenir compte du poids relatif des partis politiques et organisations de la société civile. Plus grave, les organisateurs n’ont pas tenu compte de l’évolution politique dans le pays depuis le décès de Gnassingbé Eyadéma et surtout les évènements malheureux survenus après le scrutin présidentiel du 24 avril 2005. Pire des partis politiques comme la CPP et le PDR ont changé de position et il est aujourd’hui difficile de les considérer comme de l’opposition traditionnelle.

2. A l’ensemble des partis politiques

L’ADDI espère que les participants à cette assise importante de la vie politique et sociale du pays, n’oublient pas que c’est l’avenir du pays qui se joue. Ils ne doivent en aucun cas être mus uniquement par des préoccupations partisanes et d’intérêts de leurs partis ou organisations. Ils doivent également savoir que l’échec ne doit être, pour aucun d’entre eux, une option. Le consensus doit être un objectif impératif et sera un indicateur de la volonté de vie commune sur la Terre de Nos Aïeux. Aussi, la conclusion du Dialogue sans la présence de tous les participants ne sera pas considérée comme un succès mais plutôt comme un échec de tous. Il faut que les participants aient l’humilité de reconnaître qu’ils n’ont pas nécessairement toutes les compétences pour traiter de l’ensemble des problèmes qui seront soulevés au Dialogue et surtout qu’ils ne sont pas tous nécessairement les organisations politiques les plus importants du pays. Aussi, l’ADDI les invite t-il à la consultation avec les organisations politiques ou de la société civile non invités au Dialogue pour qu’enfin une solution idoine et définitive soit trouvée à la crise togolaise.

3. Aux partis politiques de l’ex Coalition

Soucieux de l’unité de l’opposition, l’ADDI avait déjà proposé que les trois partis de La Coalition (CAR, CDPA et UFC) acceptent le principe de la composition d’une délégation commune. Ceci permettrait de respecter l’esprit de l’unité de l’opposition. Cette proposition n’avait pas été retenue. Poursuivant en principe le même objectif, les divergences entre les partis politiques ne devraient pas être très grandes. La proposition de l’ADDI appelant à une concertation préalable des trois partis politiques de La Coalition, avant le Dialogue National, n’a pas également été acceptée. Cependant, l’ADDI reste convaincue que la concertation entre ces partis demeure toujours d’actualité. Aussi, en conformité avec sa ligne politique qui a toujours été la recherche du consensus parmi la classe politique qui recherche la fin de la dictature, l’ADDI continuera à inciter les trois partis de La Coalition à la concertation.

4. A l’ensemble des acteurs politiques qui ne participent pas au Dialogue

Ne pas être présent au Dialogue National n’empêche pas de contribuer aux discussions. En effet, ceux dont les organisations ne sont pas représentées, peuvent envoyer leurs propositions aux participants. Ces derniers peuvent également demander les avis de leurs collègues sur les différents points au fur et à mesure du déroulement des débats. Mais pour que la contribution de ceux qui ne sont pas représentés soit opportune, il faut qu’ils soient régulièrement informés du déroulement des discussions par les participants ou que ces derniers recherchent leurs propositions.

Les organisations absentes des lieux du Dialogue, tout comme, l’ADDI, ne doivent ménager aucun effort pour faire connaître leurs préoccupations et leurs propositions relatives aux différents points inscrits à l’ordre du jour, notamment sur (i) le cadre électoral ; (ii) le cas des réfugiés et des personnes déplacées; (iii) le problème de sécurité : la réforme de l’armée et des autres Forces de Sécurité; (iv) le problème de l’impunité; et (v) le règlement du contentieux du scrutin présidentiel d’avril 2005.

Pour l’Alliance des Démocrates pour la Démocratie, ADDI
Le premier Vice Président
Tchabouré Aimé GOGUE