28/03/2024

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Communiqué du CAR, de la CDPA et de l’UFC

Le Premier Ministre de la République togolaise, M. Koffi SAMA a organisé le vendredi 10 septembre 2004 à Lomé, dans l’Immeuble administratif du CASEF, une réunion à laquelle ont pris part :

– deux délégations du Pouvoir (le parti RPT, le Gouvernement)
– cinq délégations de l’Opposition (le CAR, la CDPA, la CPP, le PDR, l’UFC)
– deux délégations de la société civile (le GF2D, le REFAMPT)

A l’ouverture de la rencontre, le Premier Ministre a annoncé avoir reçu de deux partis d’opposition, l’UFC et le CAR, des correspondances remettant en cause le consensus qui serait intervenu à la réunion du 25 août 2004 sur le cadre du dialogue national.

Les trois partis signataires du présent communiqué, le CAR, la CDPA et l’UFC ont tour à tour pris la parole pour déclarer qu’en réalité c’est la compréhension que le Premier Ministre se fait de ce consensus à travers son rapport de synthèse qui pose problème et oblige à lui demander des clarifications sur la nature de la rencontre amorcée le 25 août 2004.

Pour les trois signataires, le dialogue national que le Gouvernement semble avoir finalement accepté de reprendre après une longue période de réticence, doit avoir lieu suivant les termes du point n° 1-1 des engagements de Bruxelles, entre d’une part, le Pouvoir incarné par les deux délégations ci-dessus rappelées, d’autre part, « l’Opposition traditionnelle » représentée par les cinq partis qui ont pris part au dialogue inter togolais de 1999, avec la participation de la société civile. Et c’est aux protagonistes du dialogue national ainsi identifiés, de s’accorder sur la présidence des travaux, l’ordre du jour des discussions, les modalités de prise de décisions, le sort des décisions prises…

Or, de sa synthèse de la réunion du 25 août 2004 et des déclarations qu’il a faites à la réunion du 10 septembre 2004, il ressort que pour le Premier Ministre, c’est au Gouvernement qu’il revient d’office de diriger les travaux, de déterminer l’ordre du jour, de définir les autres modalités, et de décider du sort à réserver aux décisions prises. Des réunions ainsi conçues ne seraient que la poursuite des consultations que le Gouvernement a initiées le 28 mai 2004, avec la seule différence qu’elles sont limitées aux cinq partis de « l’Opposition traditionnelle », au RPT et à deux organisations de la société civile. Le RPT y prendrait part au même titre que les cinq partis d’opposition, en toute autonomie par rapport au Gouvernement. Tout propos tendant à faire constater que les délégués du RPT constituent un ensemble avec la délégation du Gouvernement est décrié comme une façon d’exclure le RPT de la rencontre.

Les trois partis signataires du présent communiqué estiment que le dialogue national tel que le gouvernement le conçoit est très éloigné de celui auquel il s’est engagé le 14 avril 2004 à Bruxelles, et n’est pas de nature à déboucher sur des solutions susceptibles de dénouer la crise togolaise et de faire reprendre la coopération avec l’Union Européenne.

C’est pourquoi ils ont décidé de procéder à la consultation de leurs bases.

Les trois signataires, le CAR, la CDPA et l’UFC tiennent par ailleurs à apporter un démenti formel aux allégations selon lesquelles, ils ont rejeté une proposition d’enregistrement des discussions. Au contraire ! Ils ont marqué leur accord pour une retransmission, même en direct, des débats lorsque les obstacles actuels à un véritable dialogue national auront été levés, et que celui-ci aura réellement démarré. Les populations pourront alors se rendre compte du positionnement politique et des argumentations des uns et des autres.

Fait à Lomé le 12 septembre 2004

Pour :
Le CAR : Yaovi Agboyibo
La CDPA : L. Messan GNININVI
L’UFC : Emmanuel AKITANI BOB