24/04/2024

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Congrès de l’UFC pro-Olympio : une nouvelle aile marchante du RPT est née !

Ils étaient tous là… du président de l’Assemblée nationale Abass Bonfoh aux anciens exclus de l’UFC, Gilbert Atsu du NDP et Gabriel Dosseh-Anyron du Nid, en passant par Komikpine Bamnante, secrétaire général-adjoint du RPT. Les responsables de la JRPT n’étaient pas du reste, avec une poignée de chefs traditionnels abonnés aux manifestations officielles. Tout cet attelage sous l’œil vigilant des gendarmes et des policiers qui ont complètement quadrillé le périmètre de l’Hôtel Ibis. De vrais faux militants habillés en jaune pour remplir la salle lors de la cérémonie d’ouverture, dans l’attente de leurs frais de figuration, ont pris d’assaut la terrasse du bar de l’hôtel pendant que les délégués, entre guillemets, présentaient leur mandat dans la salle. S’étant attablés sans pouvoir payer un jus d’orange, ils ont été priés de laisser les chaises pour les quelques rares clients de l’hôtel curieux de voir l’homme qui a bradé quarante années de lutte politique contre des peccadilles et des légèretés.

Evacuation des clients de l’Hôtel Ibis

Beaucoup de clients de l’hôtel Ibis où se tenait le congrès « officiel » de l’UFC ont été évacués la veille mercredi 11 août à leur demande sur l’hôtel Mercure. Les incessants ballets des forces de sécurité dans les alentours et dans les allées de l’Hôtel ont créé une panique chez les clients qui ont préféré vider les lieux. Les plus téméraires ont tout juste poussé la curiosité de voir « les hautes compétences » qui accompagnent Gilchrist Olympio dans ses nouvelles fonctions.

Congrès de la clarification : tout est dit !

Gilchrist Olympio et ses partisans n’ont pas crû si bien dire que leur congrès est celui de la clarification : les invités et amis présents, la démesure dans la sécurité des lieux et les militants importés d’ailleurs ont effectivement permis de clarifier les choses. Une messe venait d’être dite ! En tournant le dos à ses lieutenants les plus fidèles en plein crépuscule de sa vie politique, Gilchrist Olympio a péché par méchanceté et par orgueil. Il vient ainsi de jeter les « récalcitrants » de son parti dans les griffes du régime RPT qui n’attendait que ce congrès pour abattre les cartes d’une marginalisation et d’une diabolisation des alliés de Jean-Pierre Fabre. Il n’y a pas si longtemps, c’est l’UFC et Gilchrist Olympio qui étaient les diables qui empêchaient les autres membres de l’opposition togolaise de servir de béquilles pou un régime agonisant. Zarifou Ayéva, Léopold Gnininvi, Yawovi Agboyibo, et Edouard Edem Kodjo ont connu leur période de gloire, et vite poussés dans les placards du pouvoir. Aujourd’hui, c’est celui-là même que le RPT a réussi malgré lui à « déifier » au sein de l’opposition togolaise qui passe au guichet unique du pouvoir. Que reprochait-il alors à ces messieurs qui se sont autoproclamés leaders incompris et qui n’ont d’avenir politique aujourd’hui que leur reflet dans le miroir du régime ? Gilchrist Olympio aurait conclu un accord avec feu Eyadéma en son temps, et les Togolais comprendraient mieux ses convictions de réconciliation et de partage de pouvoir. Plusieurs centaines de vies auraient pu être épargnées aussi… En jouant ainsi avec la vie des populations togolaises, Fo Gil et ses amis ont fait preuve d’une ménopause intellectuelle précoce avec des bouffées de chaleur qui, loin de brûler la mémoire des Togolais, ravivent et raniment plutôt la lutte politique pour barrer la route aux assoiffés du pouvoir et dénoncer leurs velléités de recréer dans ce pays un creuset national digne des années sombres de notre histoire politique récente.

La mémoire des victimes de Soudou souillée…

Beaucoup de Togolais poussent aujourd’hui leur cynisme jusqu’à se poser des questions sur les véritables responsabilités dans l’attentat de Soudou. Mais ce serait inhumain de salir ainsi la mémoire des vaillants et dignes fils de ce pays qui y ont laissé leur vie. Celui aux côtés duquel ils ont sacrifié leur vie vient de les passer par pertes et profits ; et encore quel profit ? Se demandent les Togolais ! Les tyrans sont là, mais le cœur de certains compatriotes refuse de soupirer vers la Liberté, comme le proclame notre hymne national. Une abomination…

Le régime RPT dans sa logique d’implosion totale de l’UFC… et de l’opposition !
La première manche est terminée. Le pouvoir se prépare désormais à interdire toute manifestation publique des alliés de Jean-Pierre Fabre : plus de messe les mercredis et de marche les samedis : le ton est déjà donné. Un décret interministériel est en préparation pour redéfinir les contours juridiques et politiques d’une telle interdiction. De plus, c’est le statut des députés UFC restés fidèles aux idéaux du parti et à Fabre qui sera prochainement débattu à l’Assemblée nationale ; certains vont perdre leur poste de président des commissions et interdits de parler au nom de l’UFC. Réduits à de simples députés sans attache politique, ils deviendront des députés non-inscrits et leur désir de créer un groupe parlementaire sera étouffé.

Cette propension à vouloir tout prendre, à tout contrôler et à réduire au silence toute voix discordante au sein de l’hémicycle, et par delà au sein de nos populations reste et demeure une entrave aux libertés publiques et une atteinte grave à la charte es partis politiques sous l’œil amusé et approbateur d’une communauté internationale, notamment la délégation de l’Union européenne et les instances internationales de protection des droits de l’homme qui se fendent de communiqués les plus laconiques et rébarbatifs qui soient.

La parenthèse du militaire néo-colon français

Un conseiller militaire français, répondant au nom de Romuald Letondot, sur un lieu de manifestation politique et donnant des ordres aux forces de sécurité togolaises pour contenir et brutaliser les populations, la scène est digne des représailles policières dans les banlieues parisiennes. Peut-il en être autrement, lorsque la France dans sa disponibilité d’assistance sécuritaire à l’Etat togolais offre plus de matraques et de gaz lacrymogènes que de bistouris et de kits chirurgicaux ? Cette indécence était à son comble avec la prise à partie d’un journaliste, sur ordre de ce conseiller militaire qui porte peut-être les gènes héréditaires d’un commandant de cercle des périodes d’avant les indépendances. Se croyant en territoire conquis où un cadavre français vaut plus qu’une centaine de jeunes togolais réduits à la mendicité et à la clochardisation importées des bords de la Seine, ce galonné français s’est certainement trompé d’époque et de lieu, en confondant Lomé à un HLM de Seine-Sant-Denis où ses collègues passent « au karcher » les fils d’immigrés, les peaux basanées et les têtes aux cheveux crépus.

Ce fâcheux incident, loin d’être un épiphénomène, démontre à suffisance la violence des représailles qui attendent les Togolais soucieux de défendre les libertés publiques et politiques.

En confiant les portefeuilles ministériels de la communication, des droits de l’homme et des affaires étrangères comme des faire-valoir à des affidés de Gilchrist Olympio, le régime RPT a fait sien un adage très cher à un certain Zarifou Ayéva qui se défend toujours qu’il est mieux de confier un bien à un voleur qui ne puisse plus le dérober à autrui. Ainsi va la démocratie à reculons au Togo !

La rédaction letogolais.com