18/04/2024

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CST: Déclaration relatif à la désobéissance civile et aux manifestations des 28, 29 août 2012

Nombreux étaient encore les togolais ayant répondu présents à l’appel aux manifestations du Collectif « SAUVONS LE TOGO » (CST) qui se sont déroulées les 21, 22 et 23 août 2012 dans les rues de Lomé, signe de leur soif éprouvée pour l’alternance dans notre pays le Togo.

Le CST tient à exprimer à leur endroit ses vifs remerciements pour la manifestation de cette détermination car, ce n’est qu’à ce seul prix que le changement et l’alternance tant souhaités par tous sur la terre de nos aïeux puissent finalement voir le jour.

A ce jour, on dénombre, plus de 150 manifestants arrêtés dont près d’une dizaine ont été déférés, à la prison civile de Lomé après avoir été sauvagement molestés. De même, on dénombre plus d’une centaine de blessés dont près d’une vingtaine de cas graves et plus d’une dizaine de disparus.

Pire encore, depuis leur arrestation, les manifestants emprisonnés ont été sevrés de sommeil, contraints de se tenir debout les nuits, en raison des mauvaises conditions de détention à la Prison civile de Lomé.

Comme si les répressions auxquelles se livrent impunément les policiers et les gendarmes sur leurs concitoyens togolais au cours des manifestations du Collectif « SAUVONS LE TOGO » ne suffisent pas, elles ont été renforcées par le rôle ignoble des militaires du camp FIR, le jeudi, 23 août 2012 dans les rues de Lomé-Agoè. C’est ainsi que, le jeune AMETEPE Koffi a été violement molesté et a subi des traitements cruels, inhumains et dégradants de la part des éléments du Camp FIR avec la participation active du Colonel Félix KADANGA.

Sans contestation aucune, il s’agit là d’actes de torture, de traitements cruels, inhumains et dégradants commis sur les manifestants du CST expressément prohibés par l’article 21 de la Constitution togolaise du 14 octobre 1992, l’article 5 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948, l’article 7 du Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques du 16 décembre 1966 et l’article 5 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 27 juin 1981.

Par ailleurs, le jeudi 23 août 2012, sur l’Avenue Jean-Paul II, des éléments de la Garde Présidentielle, se sont distingués par des actes de violences sur des manifestants et des concitoyens n’ayant même pas pris part aux manifestations.

Malgré l’ampleur de la répression et l’arrestation suivie de détention arbitraire dont ont été victimes les manifestants, le service d’ordre du CST a pu, le 22 août 2012, mettre la main sur deux (02) gendarmes et un (01) policier, en possession de grenades lacrymogènes lors de ses manifestations. Ils ont échappé à la vindicte populaire grâce à l’intervention des responsables du CST qui les ont confiés à la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et au Haut Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme, Bureau TOGO (HCDH-TOGO). Le mardi 28 août 2012, un militaire venu du camp de Kpéwa, s’est infiltré parmi les manifestants et a été également protégé contre le lynchage par les manifestants par le service d’ordre du CST.

Devant de telles situations, le Collectif « SAUVONS LE TOGO » tient à faire la mise au point suivante :

• Le CST condamne avec la dernière vigueur, la dérive répressive dans laquelle s’enfoncent les autorités et exige la mise en liberté immédiate et inconditionnelle des manifestants qui croupissent arbitrairement et injustement en détention à la Prison civile de Lomé.

• Le CST interpelle le chef d’état major général des Forces armées togolaises et le ministre de la sécurité sur le caractère illégal de l’intervention de leurs éléments dans le maintien d’ordre et exige que les forces armées restent dans leur strict rôle de défense de l’intégrité territoriale.

Le Collectif « SAUVONS LE TOGO » a été informé par le comité d’organisation de la marche des femmes prévue pour le jeudi 30 août 2012, du report de ladite marche en raison de l’intervention de responsables religieux et du HCDH-Togo qui se sont proposés pour une médiation pour obtenir la libération de tous les manifestants arrêtés et déférés à la Prison Civile de Lomé.

Le CST renouvelle à son appel à la poursuite d’une part, de la désobéissance civile et, d’autre part, de la semaine d’abstinence sexuelle, de jeûne et de prière.

Par les efforts quotidiens et le courage de ses militants, le Collectif « SAUVONS LE TOGO » croit fermement à l’aboutissement victorieux de la lutte pour une alternance politique au Togo.

Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la nation togolaise doit renaître !

Fait à Lomé Le 29/08/2012