« Nous aussi devons agir au nom de la justice, pour la paix. Beaucoup ont assumé cet héritage de Madiba, beaucoup prétendent être solidaires de sa lutte mais ne tolèrent pourtant pas le changement »
Discours de Barack Obama aux obsèques de Nelson Mandela
1. Définition des concepts du Titre ci-dessus
La colonisation, c’est le fait pour une puissance étrangère donnée d’assujettir un pays et un peuple donnés. Par telle ou telle voie. La colonisation, c’est la transformation d’un pays et d’un peuple en colonie et colonisé, c’est-à-dire en une contrée vassalisée, esclavagisée. C’est ainsi que, par le truchement du fameux traité de Baguida- Lomé en dates des 04 et 05 juillet 1884, l’Allemagne des Otto Eduard Léopold von Bismarck aura, de facto, colonisé la Terre de nos Aïeux : le Togo, jusqu’à l’éclatement la Grande Guerre Mondiale (1914-1918).
L’objectif premier de la colonisation s’avère, à coup sûr, l’exploitation multiforme du pays et du peuple concernés.
Le colonialisme, lui, signifie l’exécrable praxis, soit l’ensemble des détestables pratiques au travers desquelles le colonisateur gère sa colonie : « sa possession » – comme l’on disait de mon temps. Des pratiques politiques, économiques, sociales, culturelles, institution-nelles, juridictionnelles, administratives, etc. Des pratiques relevant de la dialectique « maître-esclave »
Dans les temps modernes, la colonisation aura été, avant toute chose, la conséquence directe des besoins congénitaux du capitalisme parvenu à sa vitesse de croisière… Mais, étant entendu qu’aucun peuple au monde n’est masochiste, l’Histoire nous démontrera vite que la colonisation porte en elle la révolte des peuples assujettis, et la décolonisation, comme la nuée porte la pluie !
C’est ainsi que, déjà, au sortir de la Première Guerre Mondiale, l’on assista à ce que l’on appela le « flot montant des peuples de couleur », lesquels peuples n’étaient, en rien, autres que ceux colonisés ou semi-colonisés. Mais ce « flot montant » fit long feu, en raison du contexte international objectif de l’heure. Cependant, au soir de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), ledit « flot » allait, cette fois-ci, prendre l’allure d’une irrésistible vague déferlante…
Est endogène ce qui vient de l’intérieur d’une entité lambda, qui relève de l’ « en dedans ». Dans le cas d’espèce, il s’agit d’une colonisation patrimoniale et d’un colonialisme primitif nés du, et au sein même du pays et du peuple en considération. Et c’est tout à fait la situation du Togo à l’heure présente !
2. Le cas du Togo
Je n’entrerai point dans des détails ici. Je me contenterai d’une présentation plutôt condensée, synthétique. Poursuivons donc.
Ainsi que je l’ai écrit ailleurs, « Au premier coup d’œil, tout apparaît comme si, d’évidence, la question togolaise se situait entre l’ethnie Kabiyè et le reste des Togolais. Mais, à la vérité, la question togolaise se situe bel et bien au niveau d’une infime clique oligarchique qui manipule, instrumentalise et utilise l’ethnie kabiyè contre l’écrasante majorité des Togolais – y compris des Kabiyè. À bon entendeur, salut ! » (Cf. Autopsie du développement pernicieux – Le cas du Togo (1963 – 2013). Ed. L’harmattan, paris, 2013, P23).
Et si maintenant nous observons quelque peu la gouvernance de cette sordide et cynique oligarchie, nous nous rendons-compte immédiatement que, dans tous les domaines et sur tous les plans, cette gouvernance surpasse même, en nocivité, la praxis colonialiste des impérialistes occidentaux ! … Un exemple simple. Nous avons connu dans notre pays, sous le règne des Français, un service appelé « Service d’Hygiène Publique » de nos jours ce Service a disparu il y a déjà bien des lustres( !!!) Résultat, au moment précis où je suis en train de tracer ces lignes-ci, la fièvre typhoïde fait rage de façon notoire !
Pour synthétiser, disons que la politique mise en œuvre par l’oligarchie éyadémao-gnassingbéenne relève d’une goujaterie de première classe… Une oligarchie adossée à une armada prétorienne, pléthorique et « tribalisée ». On dirait une funeste excroissance. Oui ! Une excroissance à dessein… suscitée et soigneusement entretenue par la Françafrique. (Cf. Annexe IV de mon ouvrage Histoire du Togo – De la tragi-comédie à la comi-tragédie (2003-2006). Ed. Afridic, Paris, 2007.)
L’économie togolaise est demeurée une économie de l’échange inégal, colonial…. L’économie togolaise, c’est celle pour laquelle l’Etat responsable lui-même s’est battu bec et ongles pour obtenir d’abord le glorieux titre de « PMA », puis celui, magnifique, de « PPTE ». L’essentiel des ressources de l’Etat provient de taxations douanières. En d’autres mots, l’Etat togolais vit sur le dos des simples citoyens qu’il suce comme avec une pompe aspirante.(Cf. le récent ouvrage de Martine Camachot, intitulé « Quarante ans d’erreur – Le développement du sous-développement ». Ed.MPE, 2013)
Au plan social – notamment dans les secteurs sanitaire et éducationnel – les révoltes quasi générales de travailleurs, auxquelles nous assistons à l’heure actuelle, attestent plus qu’éloquemment de l’état piteux de la société éyadémao-gnassingbénne.(Cf. Annexe II de « Autopsie d’un développement pernicieux »)
La misère s’accroît de manière exponentielle au fur et à mesure que l’on s’achemine de la partie méridionale à celle septentrionale de la Terre de nos Aieux. (Cf. Annexe I de idem)
La clique au pouvoir s’engraisse tandis que l’énorme multitude croupit dans la misère crasse ! En termes judiciaires, l’ « arbitraire » qui aura été l’une des caractéristiques majeures de l’ordre colonial des XIXè et XXè siècles, s’avère aujourd’hui, au regard de la praxis RPT/UNIRISTE, un véritable épiphénomène…
Et l’on cherchera, en vain, au Togo, la trace d’une culture moderne valable quelconque. Hormis, bien sûr, certaines pratiques ancestrales plus ou moins archaïques …
Au total, nous pouvons affirmer que la colonisation et le colonialisme éyadémao-gnassingbéens ressortent comme pires, comme plus exécrables que ceux que des puissances occidentales nous avaient imposés !!!
En tout cas, comme l’a déclaré Barack Obama aux obsèques de Nelson Mandela, « La réconciliation n’est pas l’ignorance d’un passé mais l’inclusion, la compréhension du passé, de la vérité ». (Cf. le même journal déjà cité, P.5)
Peuple togolais !
Authentiques combattants togolais de la liberté !
Par notre Foi, notre Courage et nos Sacrifices, Récupérons la Nation togolaise en vue de la Reconstruire !!!
Lomé, le 18 décembre 2013
Godwin Tété
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