25/04/2024

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Déclaration de l’UFC: L’insécurité persiste au Togo en raison de l’impunité…

UNION DES FORCES DE CHANGEMENT (UFC)
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Lomé, le 27 février 2006

Déclaration de l’UFC

L’insécurité persiste au Togo en raison de l’impunité entretenue par le régime en place !

Harcèlements, exactions et voies de fait perpétrés en toute impunité, au vu et au su de tout le monde, par des milices du RPT appuyés par des caciques de ce parti, alimentent l’insécurité permanente que vivent au quotidien les populations togolaises, tant à Lomé qu’à l’intérieur du pays. Le cas le plus récent porté à notre connaissance, concerne le canton de Krikri, dans la préfecture de Tchamba.

Dans nuit du 17 au 18 février 2006, le domicile de Mohamed Zachary dit Momodou Bissi, militant de l’UFC dans la localité de Krikri, préfecture de Tchamba, (375 km environ au nord-est de Lomé) a été incendiée par des éléments de la milice locale du RPT, dont l’encadrement par le chef de canton de Krikri est notoire.

Le samedi 18 février 2006, ces mêmes éléments ont agressé plusieurs militants de l’UFC, dont Momodou Bissi ci-dessus cité, attaqué à coups de marteau.

Ces faits ont été portés à la connaissance du Préfet et du Commandant de Brigade de la préfecture de Tchamba, qui n’ont pris aucune disposition à l’encontre des agresseurs.

Ces actes sont les derniers en date d’une longue série d’événements graves qui se produisent régulièrement sur toute l’étendue du territoire national surtout dans les localités de l’intérieur du pays. Le cas de la préfecture de Tchamba, est caractéristique de la situation qui prévaut dans le pays, principalement dans les localités considérées comme fiefs de barons omnipotents du régime RPT. La préfecture de Tchamba constitue l’un de ces fiefs.

Lors de la dernière période électorale, à la suite du décès de Gnassingbé Eyadema, la préfecture de Tchamba, a vécu, comme toutes les préfectures du Togo, les violence meurtrières mises en ouvre par le régime RPT pour se maintenir au pouvoir. Ainsi, plusieurs militants de l’UFC dans les localités de Tchamba, de Kambolé, de Krikri etc., n’ont eu la vie sauve qu’en prenant le chemin de l’exil pour se réfugier au Bénin voisin et même au Nigeria.

Informés des propos apaisants de Faure Gnassingbé demandant aux réfugiés de rentrer chez eux sans crainte, certains de ces réfugiés sont revenus dans leur localité d’origine. Dans la majorité des préfectures, ceux qui sont rentrés ont appris à leurs dépens la duplicité du discours du chef de l’État et l’hypocrisie du régime RPT. Plusieurs ont été arrêtés, accusés d’actes qu’ils n’ont jamais commis, et jetés en prison.

A Krikri, le chef de canton soumet les « brebis galeuses » de retour, à une « amende » et à une séance de « purification publique », avant de leur accorder le droit de vivre de nouveau dans la localité. Ainsi 22 jeunes de retour, ont dû payer au chef de canton, des sommes dont le total s’élève à 318 250 CFA. (cf. liste ci-jointe) Quant à la séance de purification, elle consiste pour les réfugiés de retour, à s’allonger sur le sol, à plat ventre, devant le chef de canton entouré de responsables locaux du RPT ainsi que de nervis de la milice, et à subir des insanités, insultes et autres propos abjects. Sans « l’amende » et la « purification », aucune réintégration n’est possible !

Dès leur réintégration, les victimes de ces exactions ont tenu à en informer le préfet de Tchamba et réclamer la restitution des sommes qui leur ont été extorquées. Le préfet n’a pas jugé nécessaire de bouger le plus petit doigt !

Face à cette situation, une délégation de trois militants de l’UFC de Krikri s’est rendue à Lomé pour porter les faits à la connaissance du ministre de l’administration territoriale, Katari Folibazi. Cette démarche est également restée sans suite. Ce qui encourage le chef canton à accentuer la pression sur les militants de l’UFC par des brimades de tous ordres. Il fait dire aux militants de l’UFC dire qu’ils n’auront la tranquillité que lorsqu’ils auront quitté l’UFC qui ne leur apporte que des ennuis, pour rallier le RPT.
C’est dans ce contexte que sont intervenues l’incendie du domicile de Momodou Bissi et l’agression dont plusieurs militants de l’UFC ont été l’objet le samedi 18 février 2005.

L’UFC constate que la violence dans la préfecture de Tchamba est entretenue par les barons du régime RPT originaires de cette préfecture, qui font commettre ou commettent eux-mêmes, les actes les plus répréhensibles, persuadés qu’ils bénéficieront de l’impunité pour eux-mêmes et pour leurs nervis.
Il convient de rappeler que les membres d’une délégation de l’UFC en tournée dans la même préfecture le 05 avril 2001, ont été victimes d’une tentative d’assassinat par le feu. La délégation constituée, entre autres, des Vice-Présidents Gnassingbé AMAH, Brim Hamadou DIABACTE, du Secrétaire Général Jean-Pierre FABRE, du Secrétaire Général-Adjoint Safiou ASSOUMAILA, a été bloquée à la sortie de Tchamba pendant plusieurs heures par des barricades constituées de troncs d’arbre et des pneus incendiés. La délégation a été brutalisée et a subi des invectives et autres propos outrageants de la part d’une horde de miliciens du RPT armés de bouteille d’essence et de paquets d’allumettes, mais aussi de machettes, de gourdins et de coupe- coupe. Ils ont arrosé d’essence, le véhicule de la délégation, en ont aspergé abondamment le Secrétaire Général Jean-Pierre Fabre et s’apprêtaient à craquer une allumette lorsque, dans un sursaut de témérité, le conducteur du véhicule a réussi à contourner les troncs d’arbre et à échapper aux agresseurs. La scène s’est déroulée en présence de plusieurs éléments de la gendarmerie et de la police qui n’ont pas cru devoir intervenir.

Bien que la liste des auteurs de cet acte criminel ait été remise au Ministre de l’Intérieur de l’époque, Marcel Akawilou Walla, avec un rapport circonstancié, aucune enquête n’a été menée. Les auteurs cette tentative d’assassinat par le feu ont continué de circuler librement et en toute impunité. Ce sont ces mêmes éléments de la milice RPT de Tchamba qui sèment aujourd’hui la terreur, la haine et la désolation dans cette préfecture.

Les derniers événements de Tchamba posent le problème de la sécurité des militants et des cadres des partis politiques et plus généralement celle des populations togolaises. Ils confirment le constat selon lequel la violence se nourrit de l’impunité. Voilà pourquoi les auteurs de ces crimes violences et exactions doivent être traduits devant les tribunaux compétents et punis conformément à la loi.

L’UFC exige que les autorités de fait de notre pays prennent sans délai toutes les dispositions nécessaires pour mette fin aux agissements délictueux et criminels du chef de canton de Krikri qui doit, notamment, restituer les sommes d’argent extorquées à ses victimes.

L’UFC pense que ce n’est pas en mettant en place un Haut Commissariat aux Rapatriés et à l’Action Humanitaire dans le même temps que l’on maltraite les exilés qui sont revenus chez eux, que l’on créera les conditions du retour des réfugiés.

L’UFC saisit l’occasion pour inviter les autorités de fait de notre pays à s’engager rapidement et résolument dans la voie d’un dialogue véritable afin que l’importante et lancinante question de l’impunité soit réglée pour que cesse la violence au Togo.

L’UFC exhorte la communauté internationale, notamment l’UE, l’UA, les USA et l’ONU, à faire en sorte que soient mises en ouvre les conclusions et recommandations du rapport de la mission d’établissement des faits des Nations Unies publié en Août 2005 sur les violences et les allégations de violations des droits de l’homme survenues au Togo avant, pendant et après l’élection présidentielle du 24 Avril 2005.

Pour le Bureau National,
Le deuxième Vice-président,
Gnassingbé AMAH