19/04/2024

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Droits de l’homme : l’ambassadeur du Togo sur le gril

Une discussion très animée a eu lieu ce mercredi entre les députés de la commission du Développement, des représentants d’ONG et l’Ambassadeur du Togo sur la situation des droits de l’homme dans ce pays.

Mme Marieke SANDERS-TEN HOLTE (ELDR, NL), dans son rapport introductif, a rappelé plusieurs éléments préoccupant les députés à l’approche des élections présidentielles de juin 2003. Diverses modifications ont été apportées ces derniers mois à la Constitution togolaise. Elles semblent toutes avoir pour objectif de favoriser la réélection du Président Eyadema.

La première modification permet au Président de se présenter pour un nombre illimité de mandats, alors qu’il était auparavant obligé de se retirer après deux mandats. D’autre part, les candidats doivent avoir résidé au Togo au cours des douze mois précédant les élections. Cette disposition permet clairement d’écarter un des principaux leaders de l’opposition, M. Gilchrist Olympio. D’autre part, la composition de la Commission indépendante des élections nationales a été modifiée. Si quatre membres de l’opposition en font partie, les cinq autres sont nommés par le gouvernement.

Enfin, la liberté de la presse, traditionnellement importante dans le pays, est fortement réduite depuis août 2002. Toute personne émettant des critiques sur le régime est susceptible d’être arrêtée et des cas de tortures ont été signalés. Ces faits, contestés par l’Ambassadeur, ont été confirmés par des représentants de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture).

Les députés ont formellement demandé à l’Ambassadeur du Togo de les rassurer sur le sort de M. Yannick Bigah KOFFIGAN, d’ACAT Lomé, pris à partie par le régime pour avoir dénoncé la situation dans son pays et qui a dû se réfugier à l’étranger il y a quelques jours. Plusieurs dirigeants de l’opposition ont également été successivement arrêtés ces derniers mois. Les membres de la commission du Développement se sont déclarés déçus par les réponses de l’Ambassadeur à leurs inquiétudes. Dans ces circonstances, en l’absence de dialogue, il leur semble difficile de mener une mission électorale au Togo. Une telle mission n’aurait de sens que si ses membres avaient l’assurance de pouvoir se déplacer librement et rencontrer toutes les personnes qu’ils désirent.

19 février 2003 Commission du développement et de la coopération
Président : Margrietus van den BERG (PSE, NL)

Pour plus d’informations :
Armelle Douaud – tél. (32-2) 28 43806 ou e-mail : deve-press@europarl.eu.int