20/04/2024

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Fête de l’indépendance du Togo: Hommage de l’ANC à Pa Augustino De Souza

« Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie, ont droit qu’à leur cercueil, la foule vienne et prie». Victor Hugo

À l’occasion du 51e anniversaire de la proclamation solennelle de l’accession de la Terre de nos Aïeux – le Togo – à la souveraineté internationale, et face à tous les subterfuges éhontés que déploie le régime attardé qui régente notre pays depuis 1967, dans le but d’asseoir la mythologie d’un Gnassingbé Eyadema qui serait devenu, on ne sait par quel miracle, le «père de la nation» togolaise, alors qu’il en est, à vrai dire, véritablement le fossoyeur, il sied de dire quelques mots aux très jeunes de nos concitoyens, relativement à Pa Augustino de Souza.

En 1788 débarqua sur la Côte des Esclaves un Portugalo-Brésilien comme Commandant du Fort de Ouidah (République du Bénin). Il portait le nom de Francisco de Souza. Personnage haut en couleur, Francisco de Souza alias Chacha Adjinakou exerça une importante influence politique et économique sur le cours de l’histoire du Golfe du Bénin. Il fonda le quartier d’Aného appelé Adjido (Corruption de « Deos me ajuda » = « Que Dieu m’aide »)

Chacha Adjinakou eut un petit-fils né le 15 octobre 1877 à Porto Seguro (Agbodren – Afo) et baptisé Augustino Ezéchiel. Au corpel, Augustino Ezéchiel de Souza, était un colosse: il était un être merveilleusement bâti, grand et costaud. En somme, il était un bel homme doté d’une prestance naturelle qui en imposait. Au social, Augustino Ezéchiel de Souza comptait parmi les quelques rares Togolais qu’on pouvait qualifier de vraiment riches. Sa fortune lui vint de ses larges cocoteraies. D’aucuns le soupçonnaient d’être quelque peu trop près de ses sous.

Son surnom Gazozo [Argent chaud] lui provient du transport en plein midi, sous la canicule, de ses dépôts retirés de la banque à l’annonce de la défaite allemande en 1918.

Conformément à son statut social, il eut un certain nombre d’épouses et une progéniture conséquente. Au spirituel, Augustino Ezéchiel de Souza, affectueusement appelé Pa de Souza, aura été un authentique patriote de la première heure. Il aimait à répéter que c’est seulement avec les revenus des ventes de ses «NETO» (= noix de coco séchées après extraction du coprah, et qui servaient de combustibles) qu’il allait mettre à terre la domination des Français sur le Togo. Effectivement, il aura brûlé bien de ses deniers pour soutenir la cause indépendantiste du Togo. Et ce, jusqu’à son dernier souffle. Oui! Pa de Souza aura contribué, une part très substantielle des frais de missions des patriotes togolais auprès des Nations-Unies, etc.

Il avait mis à la disposition du Comité de l’Unité Togolaise, pour les meetings et les kermesses de ce parti, respectivement sa concession sise dans le quartier de Lomé dit de la Petite-Vitesse (Agbandaxonou) et l’une de ses cocoteraies.

Le 31 mars 1919, sous la houlette du grand notable Octaviano Francisco Olympio, une pétition fut signée par 90 (quatre-vingt-dix) personnalités togolaises de premier plan, et adressée, pour le compte du « Comité au nom des Natifs du Togo», au Secrétaire d’Etat britannique aux Colonies, et aux Puissances Alliées, pour protester contre le partage du Togo suite à la Grande Guerre mondiale 1914/1918. Augustino Ezéchiel de Souza fut l’un des principaux protagonistes de cet acte hautement politique en son temps.

Le 17 février 1922, le Gouverneur français Auguste-François Narcisse Dominique Bonnecarrère créa les Conseils des Notables, en vue d’associer, le plus étroitement possible, nos leaders naturels de l’époque à l’Administration coloniale de notre pays. Pa de Souza aura été président du Conseil de Lomé.
Le Gouverneur Lucien Montagné trouvait le Deutsche -Togo Bund (créé en 1924) par trop remuant et gênant … aussi mit-il sur pied, le 13 mars 1941, l’Association dénommée le « Comité de l’Unité Togolaise » (CUT), pour faire pièce au dit Deutsche -Togo Bund (DTB). Mais, le 27 avril 1946, Sylvanus Kwami Epiphanio Olympio réussit à transformer le CUT en un véritable parti politique indépendantiste. Augustino Ezéchiel de Souza en sera le 1er président, le mentor vénéré et écouté.

Le 25 avril 1960, tout était prêt pour la proclamation solennelle de l’indépendance du Togo prévue pour le 27 subséquent. Pour la proclamation solennelle de cette indépendance pour laquelle Pa de Souza aura consacré toute sa vie. Tout était fin prêt pour cet évènement unique de l’histoire du Peuple togolais lorsqu’à peine 48 heures avant l’ouverture officielle des cérémonies, le vieux, le grand, le vénérable et vénéré mentor des patriotes togolais, Augustino Ezéchiel de Souza rendit sa révérence. A l’instar d’une tige d’encens qui, ayant fini de s’autoconsummer, s’éteint.

Deuil cruel, deuil traitre. Celui-ci fut temporairement caché au peuple orphelin concerné afin de ne pas ternir les festivités de son accession à la souveraineté internationale.

Les restes corporels de Pa de Souza gisent sous le mausolée installé dans l’une des concessions de l’illustre défunt sise à côté du Grand Marché de Lomé, tout juste en face d’une Station d’Essence de la Compagnie Pétrolière TOTAL.

…« Aux grands hommes la patrie doit grande reconnaissance… » (Godwin Tété).

Nous devons donc perpétuer, à jamais, la mémoire de notre très cher Pa de Souza. Pour la formation civique des jeunes générations togolaises présentes et de celles à venir.

GLOIRE ÉTERNELLE À AUGUSTINO ÉZÉCHIEL DE SOUZA !

Lomé, le 26 Avril 2011
Godwin Tété