19/04/2024

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Gilchrist Olympio : « le peuple togolais aspire à la sécurité pour la paix civile »

DISCOURS DU PRESIDENT NATIONAL
AU CONGRES D’INVESTITURE DE L’UFC
30 AOUT 2007

Mesdames, Messieurs les Invités,
Chers Congressistes,
Chers Compatriotes.

Je vous remercie d’être venus si nombreux à ce Congrès d’investiture des candidats de l’Union des Forces de Changement (UFC), aux prochaines élections législatives.

Je salue les candidats et tous les militants de l’UFC au nom de notre combat commun pour le changement.
La tenue de ce Congrès a été décidée par le Bureau national du Parti en prévision des élections législatives qui ont fait l’objet d’une recommandation dans les 22 Engagements pris avec l’Union Européenne et dont les modalités sont consignées dans l’Accord Politique Global (APG) du 20 Août 2006 entre les parties prenantes du Dialogue inter togolais.
Le Congrès, instance supérieure du Parti, vient de confirmer les candidats de l’UFC aux élections législatives et d’approuver la composition des listes par préfecture établies conformément au mode de scrutin. De plus, le Congrès a réaffirmé les thèmes de campagne du Parti aux élections législatives et défini les missions des élus UFC à la nouvelle Assemblée nationale.
C’est vous dire l’importance de ce Congrès, un des moments forts et d’orientation fondamentale dans l’engagement de l’UFC pour le changement dans notre pays.
Dans cet esprit, nous rendons hommage à nos compatriotes qui nous ont précédés et inspirés et nous nous inclinons respectueusement devant la mémoire de toutes les victimes des actes de répression perpétrés contre le peuple togolais dans son combat pour la liberté. De même, nous exprimons notre reconnaissance aux pays et peuples amis, et à travers leurs représentants ici présents, aux organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales, aux organisations de la société civile, aux médias et aux partis politiques amis qui oeuvrent, à l’instar de l’UFC, pour l’instauration de la Démocratie et de l’Etat de droit au Togo.
Ce combat, celui de la Démocratie et de la République, l’UFC l’a mené et le mène encore pour obtenir notamment, les meilleures conditions possibles d’organisation des prochaines élections législatives.
Il a fallu, dans le cadre des exigences de l’Union européenne, que l’UFC bataille ardemment devant les instances internationales et nationales et par des négociations bilatérales avec le pouvoir en place et ce, jusqu’à la signature de l’APG. Elle continuera cette bataille jusqu’au dernier jour du scrutin, tant pour l’amélioration des règles que pour convaincre nos compatriotes de la nécessité d’aller voter et de voter juste.
Pour l’UFC, tout l’enjeu des prochaines élections législatives se trouve dans la victoire pour la défense des valeurs de liberté, de justice et de paix.
Les représentants de l’UFC à l’Assemblée nationale ne soutiendront pas une politique de dictature et de violation des Droits de l’Homme que nous avons de tout temps combattue et dénoncée publiquement. Nos élus doivent le comprendre et se préparer à assumer leurs responsabilités dans l’intérêt de la Nation toute entière. A l’Assemblée Nationale, notre parti s’attellera à opérer les changements en profondeur que veut le peuple togolais et que l’UFC incarne aujourd’hui plus que jamais.
Mes récentes tournées de contact avec les populations dans la plupart des régions du pays m’en apportent chaque jour la preuve. Aussi, ferons-nous tout ce qui est en notre pouvoir pour répondre à l’espoir que le peuple togolais place en nous.
Oui, le peuple togolais aspire à la sécurité pour la paix civile ; à des réformes modernes et justes des institutions républicaines pour éclairer son avenir ; à un progrès démocratique et partagé de son environnement naturel, politique, économique et social pour assurer son bien-être.
Les élus de notre Parti auront, pour remplir leur mission de législateurs dans tous ces domaines d’intervention, des Instruments constitutionnels adoptés souverainement par le peuple togolais, des actes nationaux qui ont fait jurisprudence, des Instruments internationaux de défense des droits de l’Homme et d’autres Accords auxquels le Togo est partie. Ils auront également pour se guider le Manifeste du Parti, notre projet de société qui définit les repères, les valeurs et les objectifs qui fondent à la fois les réflexions et les actions de l’UFC. Et, à l’instar de nos propres méthodes de travail, ils seront à l’écoute des acteurs économiques et sociaux – organisations syndicales et associations humanitaires – dont l’expérience des actions de proximité au quotidien pourra également aider à conférer à la Loi son caractère général et juste. Une des valeurs de la République que nous devons toujours rappeler et défendre.
Mesdames et Messieurs, chers Compatriotes,
Au nom de ces valeurs, la nouvelle Assemblée nationale devra faire de la sécurité une de ses premières priorités car, sans elle, il n’y aura pas de paix civile et les populations ne pourront pas participer pleinement à l’effort national de développement. L’arbitraire, la discrimination, l’exclusion, les manquements à la justice sociale et au respect des institutions républicaines, comme des droits et de la dignité de la personne humaine ainsi que des différences sont une forme de violence contre le peuple et source d’insécurité.
Il faut donc que l’Etat ait une politique judiciaire volontariste assurant l’instauration de l’Etat de droit, la sécurisation des biens et des personnes, qui protège les victimes et de même prévienne et punisse les actes de violence afin de mettre un terme à l’impunité.
En cette période électorale, il faut donc rappeler que tout acte de l’Etat qui reflète la justice apporte et garantit la sécurité et la paix dans la société. A défaut, le peuple est en droit de protester par des manifestations publiques pacifiques. Le droit de manifester pacifiquement étant garanti par la Constitution, il est donc inadmissible que l’exercice de ce droit contre les fraudes électorales flagrantes et répétées, soit réprimé avec une violence inouïe occasionnant des blessés, des morts et des départs massif en exil.
Nous espérons qu’il n’en sera pas ainsi aux prochaines élections législatives et que le pouvoir fera tout pour qu’un jour, dans notre pays où nous voulons une paix civile durable, la violence populaire ne devienne un moyen de défense légitime contre la violence de l’Etat. A cet égard, nous apprécions la déclaration des forces de sécurité togolaises de se conformer à l’APG et de rester neutres à l’occasion des prochaines élections législatives. Cependant nous déplorons et condamnons fermement les exactions commises sur les paisibles populations d’Attiégou par les forces de sécurité appelées à protéger le peuple togolais et à sécuriser le processus électoral. Nous soutenons pleinement les initiatives des organisations de défense des Droits de l’Homme qui oeuvrent à nos côtés dans le but de dénoncer la violence, de la prévenir et de rendre justice aux victimes.
Les réformes des Institutions républicaines recommandées par l’APG doivent remédier à la dérive sécuritaire, à la condition qu’elles soient modernes et justes et qu’elles soient marquées par la ferme volonté du pouvoir de les respecter et de s’en servir pour tirer le pays vers le haut. Il y a là un autre combat à mener.
Aussi, disons-nous oui pour des réformes modernes car la modernité n’est pas antinomique de la tradition d’Ablodé qui est l’expression de la volonté de l’UFC de promouvoir le changement par les valeurs de liberté, de justice et de paix qui ont animé le combat pour l’Indépendance. Valeurs qui, face à la situation de délabrement de l’Etat, de lourdeur de l’administration publique et de déficit démocratique dans notre pays aujourd’hui, devront guider nos nouveaux législateurs dans la mise en place d’institutions et d’instruments appropriés d’un développement partagé pour un avenir de progrès aux Togolais.
Nous disons également oui pour des réformes justes car le peuple togolais ne peut demeurer indéfiniment soumis à des lois et mesures injustes imposées par une minorité au pouvoir depuis tant d’années. Faute d’arriver à corriger cette situation jusqu’à ce jour, nous vivons une société à deux vitesse où cette minorité s’accapare des ressources nationales et fait montre d’une richesse insolente pendant que la majorité de nos populations croupit dans la misère et la pauvreté absolue
La nouvelle Assemblée nationale devra donc agir sur les facteurs structurels de notre société par des lois d’intégration nationale et de solidarité, d’éradication de l’exclusion et de toutes les formes de discrimination.
La nouvelle Assemblée nationale devra donc édicter des règles imposant le respect des lois qu’elle adopte et s’opposer à toute modification qui ne sert pas les intérêts du peuple togolais. Elle doit nécessairement abroger les lois iniques introduites dans le Code électoral par amendement du temps de l’ancien régime de dictature et retourner à la Constitution de 1992. Ainsi elle réconciliera le peuple avec le pouvoir et ouvrira la voie à la démocratie.
Mesdames et Messieurs, chers Compatriotes,
Les réformes recommandées par les 22 Engagements et l’APG couvrent, comme nous le savons, de vastes domaines allant du « régime politique à la Constitution et aux Institutions devant consolider la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance ».
Il revient à la nouvelle Assemblée nationale de s’impliquer à fond afin de promouvoir et de gérer les réformes qui doivent conduire au changement et à la vraie Démocratie. Pour des raisons de justice et d’égalité, elle doit s’attacher à résoudre le problème du financement des partis politiques qui sont les infrastructures sur lesquelles repose la Démocratie dans un régime politique multipartite. Car la démocratie, c’est l’implication des citoyens dans toutes les actions d’intérêt général pour le progrès du plus grand nombre.
Mesdames et Messieurs, chers Compatriotes,
Le monde change à une très grande vitesse grâce au progrès de la science et de la technologie et l’accès massif à la connaissance par l’information et la communication. A telle enseigne que bon nombre de nos solutions d’hier deviennent des problèmes d’aujourd’hui. Alors, il faut trouver et adopter de nouveaux modes d’organisation et de conduite des peuples pour leur progrès.
Dans ce contexte, une Assemblée nationale dans notre pays ne doit plus se comporter comme une chambre d’enregistrement, mais doit prendre l’initiative des lois, exercer un contrôle sur le pouvoir exécutif, œuvrer à rapprocher la justice des citoyens et s’affirmer comme le bastion de la République et de la Démocratie.
Nos objectifs nationaux de croissance et de développement doivent être définis en fonction des exigences actuelles des besoins de bien-être de nos populations : santé, éducation, formation, logement, emploi, infrastructures etc. L’Assemblée nationale doit pouvoir intégrer les préoccupations de ses différentes composantes à la déclaration de politique générale du gouvernement afin de lui garantir une adhésion nationale et une mise en œuvre dans un processus de démocratie participative.
Il en est de même de l’adaptation de nos services publics à une administration moderne de développement, de la réorganisation de nos finances publiques et du sauvetage de nos institutions financières pour la relance de l’économie.
Nos députés doivent également procéder à des réflexions conjointement avec le gouvernement et la société civile sur ce que sera l’avenir de notre pays face aux grands défis mondiaux : la mondialisation et ses effets sur nos capacités nationales de production et d’échange ; l’environnement naturel et la rareté des besoins dont la pénurie et éventuellement la guerre de l’eau ; l’engagement mondial pour l’éradication de la pauvreté dans un espace de temps et des programmes multidimensionnels définis.
Par son attachement à ces démarches, la nouvelle Assemblée nationale montrera qu’elle a une vision pour notre pays et par voie de conséquence gagnera du soutien et de la respectabilité dans le peuple qui l’a élue.
Mesdames et Messieurs les candidats de l’UFC,
Je me tourne spécialement vers vous maintenant pour vous dire que votre choix et votre positionnement sur les listes de l’UFC dans les trente et une circonscriptions électorales a fait l’objet d’un travail laborieux dans un souci de mérite et d’équité.
J’ai participé personnellement à ces opérations et je voudrais exprimer ma gratitude aux responsables des Fédérations et du comité d’examen du Bureau national qui m’ont guidé avec objectivité et sagesse dans la prise des décisions. Je me suis entretenu personnellement avec ceux, peu nombreux en fait, qui n’ont pas été choisis, tant pour leur expliquer les raisons de notre décision que pour les assurer des rôles tout aussi exaltants qu’ils peuvent jouer pour et dans le parti.
J’adresse aux cent soixante deux (162) candidats retenus les très chaleureuses félicitations du Parti et les miennes propres en les assurant de nos meilleurs et sincères souhaits de succès. Elus, ils auront une tâche immense, exaltante, difficile. Qu’ils soient assurés de notre soutien sans faille.
Députés de la Nation, vous serez à la fois les dépositaires d’un mandat national et les représentants de vos circonscriptions électorales respectives. Ce sont toutes ces charges que vous assumerez au service de votre pays et pour le bien commun de tous vos compatriotes togolais. Vous y réussirez, j’en suis certain.
Sur ces paroles et en vous remerciant, Mesdames et Messieurs, de votre aimable attention, je déclare clos les travaux de cette session du Congrès de l’UFC.

ABLODE.

Discour pronnoncé à l’investiture des candidats de l’UFC le 30/08/07 à Lomé