19/04/2024

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Grand merci aux occidentaux qui ont conçu et initié le procès des  » biens mal acquis »

Par Godwin Tété

« L’humanité est en train de se totaliser » [Ainsi parlait l’illustre Jésuite français Pierre Theillard de Chardin. (1881-1955]

Références : (i) « Jeune Afrique » N° 2945 du 18 au 24 juin 2017, p. 17 (ii) RFI- Débat du samedi 24/06/2017. Info du 05/07/2017 et du 06/07/2017. (iii) Info RFI du 27/10/2017.

INTRODUCTION

Autant je me suis réjoui d’apprendre la naissance de CIJ (Cours internationales de Justice) et de TPI (Tribunaux pénaux internationaux), autant je fus heureux de suivre – de loin – le déroulement de l' »historique procès » de Hissen Halbré, autant je me suis senti gratifié en écoutant, en début de soirée le 27 octobre 2017, les ondes de RFI informer le monde entier que le procès des « Biens mal Acquis », conçu et initié à l’encontre du roitelet post et néocolonial équato-guinéen nommé Teodoro Nguema Obiang Mangue, alias Teodorin, fils du chef de l’État équato-guinéen et vice-président de son pays, va enfin faire date dans les annales de l’Humanité. Lequel procès aura condamné l’accusé à trois ans d’emprisonnement et à 30 (trente) millions d’euros d’amende – le tout avec sursis… Cependant que toutes les possessions de l’intéressé sises en France sont confisquées.

Oui ! « Le monde se totalise ». Et parce que précisément il se totalise, le monde change ! Oui ! Cette totalisation amène, dialectiquement, le monde à changer !

Dès lors, ceux qui aspirent à gouverner le monde en général, l’Afrique singulièrement, se doivent de changer de mentalité. Ils se doivent d’oublier qu’ils peuvent encore gouverner à l’instar d’un Lucins Domilius Néron, ou d’un Adolf Hitler, voire d’un Hissène Habré. Ce qui m’amène à livrer au lecteur les quelques commentaires qui suivent.

I) DE L’ORIGINE DU PROCÈS DES « BIENS MAL ACQUIS »

C’est bel et bien les ONG (Organisations non-gouvernementales) SHERPA & TRANSPARENCY INTERNATIONAL [c’est-à-dire fort vraisemblablement des hommes blancs] qui ont conçu et initié le « procès » sous rubrique. Cela signifierait que la couleur blanche de peau n’est nullement synonyme de je ne sais quel racisme intrinsèque, ontologique, inscrit dans l’ADN de l’Homme caucasien !…
Je crois que tout racisme s’explique par les conditions objectives de l’existence objective. « S’il est (donc) vrai que ce sont les circonstances qui forment l’homme, il faut former humainement les circonstances » (Karl Marx).

II) Remarquons que parler de « biens mal acquis » – en l’occurrence – c’est user d’un euphémisme pur et simple ! À la vérité, il s’agit de « biens détournés », de biens appartenant au peuple concerné, et extorqués par des personnages sans scrupules, éhontés. Nous avons affaire, à vrai dire, à des « biens volés », un point, un trait.

III) DE L’IMMUNITÉ OU DE L’AUTOCONDAMNATION ?!

Rejetant – cela va de soi – l’accusation de malversations, du caractère malhonnête des acquisitions incriminées, nos roitelets post et néocoloniaux brandissent, exhibent leur « immunité » diplomatique.
Mais, au fond, s’ils étaient réellement convaincus de leur loyauté, de leurs droits, de leur sincérité, de leur bonne foi, pourquoi ne se pointent-ils pas au procès ? ! Et ce, afin de s’y défendre gaillardement eux-mêmes ? ! En d’autres mots, leur absence criarde au tribunal démontre, à suffisance, leur propre mauvaise conscience, leur propre accusation, leur autocondamnation tout court !

IV) TROIS AVOCATS HUPPÉS (!) POUR DÉFENDRE LE PRÉVENU

Notons que, pour sa défense, le prévenu a eu recours à trois avocats huppés… Et Dieu seul sait le montant de leurs rémunérations ! Cela revient à avancer que le fils du chef de l’État équato-guinéen, ici encore, a coûté, au peuple de son pays, des yeux de la tête ! Car, il n’y a aucun doute que ce sont, ici aussi, des « deniers publics » qui ont, très vraisemblablement (!), joué le jeu…

V) DU COURAGE, DE LA DÉTERMINATION ET DE PERSÉVÉRANCE DES INITIATEURS !

« Jeune Afrique » nous apprend que la procédure de ce premier procès des « biens mal acquis » aura duré 10 (dix) bonnes te longues (!!!) années. Il va sans dire que de tels courage, détermination et persévérance ne sont point donnés à tout le monde : ils méritent dès lors d’être appréciés à leur juste valeur, et salués ainsi qu’il se doit !

VI) LES « BIENS MAL ACQUIS » ET LE « PLAN MARSHALL »

Ayant été à la vogue dans les années 1980-1990, un hypothétique « Plan Marshall » pour l’Afrique semble refaire surface depuis peu de temps, envisagé comme une panacée de tous les maux de notre Continent. Mais les raisons qui, pour ma chétive part, m’avaient dressé contre cette utopie, m’apparaissent plus vivaces que jamais à l’heure actuelle. Aussi suis-je intimement convaincu qu’aux nouveaux quémandeurs d’un « Plan Marshall », il suffirait de répondre ceci : « Si vous pouviez rendre à vos pays tous les « biens mal acquis » qui leur ont été extorqués, vous n’auriez probablement plus besoin d’un quelconque « Plan Marshall » » ! [Cf. mon ouvrage. La Question du Plan Marshall et l’Afrique. Éd. L’Harmattan, Paris, 1989].

CONCLUSION

J’ai encore dit ! Que ceux qui ont encore des oreilles veuillent bien m’entendre ! Mais j’assume pleinement ce que ma chétive existence… a fini par faire de moi ! J’assume sereinement mes convictions à présent pétrifiées ! J’assume totalement les risques que j’encours…

À cet égard, voici ce que le célèbre historien français Serge Bianchi écrit : « Il faut reconnaître que la vocation de journaliste d’opinion n’est pas sans risques et que nombreux sont ceux qui, comme Marat, Brissot, Desmoulins, paieront de leur engagement écrit, rançon de l’exceptionnelle renommée de ces « puissances » de la Terre que sont les détenteurs du quatrième pouvoir. »
[Cf. MARAT. « L’Ami du peuple » Éd. Belin, Paris, 2017, P. 266]

Paris, le 30 octobre 2017
Godwin Tété