19/04/2024

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INTERVIEW de Mr Van Damme , Chargé d’affaires par intérim de l’Union Européenne au TOGO:

« Le Togo ne respecte aucun des engagements de l’article 5 de la Convention de Lomé qui est effectivement un article qui porte sur le respect des droits de l’homme, de la démocratie, de la bonne gouvernance… »

Le chargé d’affaires par intérim de la commission de l’Union Européenne au Togo, M. Philippe Van Damme est arrivé au terme de sa mission de quatre ans au Togo. Depuis le 03 août dernier, il a quitté notre pays très déçu de la stagnation de la vie politique et du manque de volonté des différents protagonistes de la crise togolaise d’œuvrer pour un changement et l’avènement de la démocratie véritable au Togo. Si pour lui les exigences de Bruxelles ne sont pas satisfaites pour la reprise de la coopération, notamment l’organisation d’élections libres, transparentes et contradictoires, il est un fait que depuis la suspension de l’aide de l’UE, la commission n’a jamais été aussi proche des populations. Il invite la classe politique togolaise à renouer avec le dialogue et appelle les autorités du Togo, à revenir à l’esprit du consensus et à l’accord-cadre de Lomé. A ce sujet il a été formel: « Toute initiative prise en dehors de l’ACL ne recueillera pas l’assentiment de l’UE et pourrait conduire à la radicalisation de la suspension et au pire à des sanctions. » Lisez plutôt.

letogolais.com: M. le chargé d’affaires de l’UE au Togo, vous êtes au soir de votre mission au Togo, quel état du Togo rapportez-vous à l’UE ?

Philippe Van Damme : C’est une question à deux composantes. D’abord quelles sont les impressions que je garde au niveau personnel de mon séjour au Togo et d’autre part, ce que dans ma fonction, j’aurai à rapporter à l’UE. Si vous me permettez, je commencerai par l’aspect personnel d’abord et si vous me permettez aussi de sortir un peu de mon rôle de diplomate. Je pense que j’ai eu déjà à le dire dans d’autres circonstances publiques également, je repars au bout de quatre ans avec les sentiments mitigés. D’une part parce que nous avons eu à travailler dans des contextes politiques et économiques particulièrement difficiles et finalement décevants puisque je suis arrivé un peu après les élections présidentielles controversées de 98 et pendant quatre ans, j’ai le regret de constater que le dialogue inter togolais n’a pas abouti, donc l’objectif primaire que nous nous étions fixé, c’est de pouvoir reprendre la coopération pleine et entière, ce qui n’a pu se réaliser. En fait c’est un sentiment de frustration.

D’autre part, au niveau de sentiment personnel, je garderai beaucoup de bons souvenirs. Nous avons passé quatre ans à développer tout un arsenal d’actions en faveur des populations. Nous avons développé une stratégie d’appui aux communautés de base qui se mettent en place de plus en plus visibles sur le terrain et je pense qu’à travers ces contacts réguliers avec les communautés de base, nous avons une perception du Togo qui est excessivement positive. Je pense que les Togolais eux-mêmes ne se rendent pas toujours compte que vous avez une population qui est d’abord plus éduquée que la moyenne de la sous-région au niveau du taux de scolarisation qui est relativement élevé mais qu’il y a beaucoup de travail à faire au niveau de la scolarisation de la jeune fille. D’autre part vous avez une population que j’ai trouvée excessivement courageuse quand on voyage à l’intérieur du pays, même dans les coins les plus reculés, vous voyez les gens au travail, même là où effectivement les salaires sont irrégulièrement payés. Nous constatons que les instituteurs, qu’ils soient titularisés de la fonction publique ou des auxiliaires ou même dans les coins où ils sont financés par les populations, ils sont dans les classes, les infirmiers, les sages femmes, les accoucheuses traditionnelles sont dans les dispensaires, donc il y a une population qui a fini par s’organiser, par se prendre en charge et fait des efforts énormes pour investir dans leurs enfants et donc dans l’avenir de ce pays. Lorsque nous rentrons dans les villages pour prendre contact avec les comités villageois de développement, c’est assez remarquable de voir le nombre de comités qui s’organisent : il y a le comité de l’eau, le comité ECOGES qui a trait à la santé, le comité des marchés, il y a les groupements de femmes, les groupements des producteurs, les gestionnaires de moulins. Il y a donc un foisonnement d’initiatives à la base qui vous donne chaud au cœur.

letogolais.com En tant que représentant d’une mission diplomatique au Togo, quels ont été vos rapports avec les autorités togolaises. Sont-ils bons ? Est-ce que les autorités du Togo, comme elles le disent sont en conformité avec les décisions de l’UE notamment en matière de démocratie, de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance qui conditionnent la reprise de la coopération ?

PVD : Pour répondre à la question, il est clair puisque nous n’avons pas pu reprendre la coopération, que les autorités politiques n’ont pas pu répondre aux attentes que nous souhaitons. A ce niveau, je pense qu’il faut quand même être très clair. Notre coopération avec le Togo s’inscrit dans un contrat de partenariat, un accord de partenariat qui est la convention de Lomé et qui dit un accord de partenariat, dit droits et devoirs mutuels, droits pour le Togo d’espérer effectivement bénéficier d’une aide et également d’un accès au marché européen, la convention de Lomé a un volet commercial important auquel on a jamais touché, et aussi des devoirs et parmi ces devoirs il y a notamment le respect de l’article 5 de la convention de Lomé qui est effectivement un article qui porte sur le respect des droits de l’Homme, de la démocratie, de la bonne gouvernance.

letogolais.com: Donc c’est parce que le Togo n’est pas respectueux de ces devoirs que vous mentionnez qu’il est isolé ?

PVD : C’est assez clair, le Togo ne respecte aucun des engagements de l’article 5. En 98 suite à l’élection présidentielle et à la suspension du dépouillement par les autorités de Lomé, l’Union Européenne, après concertation avec le pouvoir togolais, a dû constater qu’il n’y avait pas la dynamique bien précise de l’instauration de la démocratie, donc l’UE a décidé unanimement de maintenir la suspension de la coopération. L’UE avait alors fixé des repères essentiels auxquels elle estimait que le gouvernement devait pouvoir répondre afin de reprendre la coopération. Parmi ces repères, le plus important est celui de la tenue d’ élections libres, transparentes et comme dirait le président de la commission M. Prodi, contradictoires c’est-à-dire que ce n’est pas de les avoir seulement libres et transparentes, il faudrait que l’ensemble de la classe politique puisse participer à ces élections.

letogolais.com : Vous étiez un témoin des travaux du CPS et vous avez remarqué le fonctionnement de cet organe issu de l’Accord-Cadre de Lomé. Cet organe a accouché d’une CENI et d’un code électoral consensuels. Vous savez également ce que l’Assemblée nationale, donc la mouvance présidentielle a fait de ces deux décisions. Quelles appréciations faites-vous de ces modifications ?

PVD : En fait je n’ai pas à apprécier la qualité des participants au dialogue inter togolais néanmoins je crois que l’esprit de l’Accord-Cadre de Lomé est un esprit d’une préparation consensuelle des futures échéances électorales dans la mesure où ces démarches consensuelles non maîtrisées, il devient effectivement difficile de maintenir le dialogue. Je pense que je l’ai déjà dit dans d’autres circonstances, ce qui empêche ce pays de progresser, c’est le climat de méfiance généralisée. Or un vrai dialogue ne peut pas progresser sans lever ce climat de suspicion et donc si on veut vraiment que le dialogue soit renoué, on ne peut pas trouver une issue à la crise sans dialogue, je pense que de part et d’autre, il faut faire des gestes de mise en confiance, d’apaisement, de restauration de la confiance. Sur la modification unilatérale du code électoral et de la dissolution de la CENI, l’UE a été claire. Notre vision se situe dans celle de l’esprit de l’Accord-Cadre de Lomé et nous pensons que cet accord est le seul dans lequel l’UE se reconnaît. Toute initiative en dehors de ce cadre ne recueillera pas l’assentiment de la commission.

letogolais.com : Revenons à votre mission. Quelles ont été vos activités principales durant ces 4 ans ?

PVD : Mes activités principales ont été, compte tenu de la suspension de la coopération, en partie tournées vers le développement d’un dispositif d’actions à la base, donc le développement de programme de proximité en appui aux communautés de base. Je crois qu’à ce niveau là, on a constaté une satisfaction, les chiffres le confirment d’ailleurs. Nous avons donc initié un certain nombre de programmes importants qui sont à l’instruction et qui sont à signer, qui nous permettent de penser que cette consultation et cet appui de notre programme à la base va se poursuivre. A ce sujet j’ai cette formule de boutade mais qui est en fait une vérité, c’est que nous n’avons jamais été proches du terrain, nous n’avons jamais décaissé autant directement en faveur des populations que maintenant, à travers les programmes micro réalisations, stabex, réhabilitation des pistes, programme en faveur de la société civile. Donc ma première mission est d’éclairer la population togolaise que la suspension de la coopération officielle ne signifie pas que nous abandonnons le peuple et que nous continuerons à être proches de la population et que nous essayerons de répondre à ses besoins primaires.

letogolais.com : Pourtant les autorités togolaises ne cessent de vous accuser avec l’opposition, de maintenir la suspension injustement. Pour preuve, l’ex-ministre du Plan M. Pré vous a publiquement accusé d’affamer le peuple.

PVD : Cela fait partie du jeu politique mis en place c’est vrai. Nous avons suspendu tous nos appuis budgétaires, suspendu tous nos appuis aux grandes infrastructures routières et autres effectivement aussi le volume de décaissement vers les caisses de l’Etat a reculé pas dans un objectif tel que exprimé de temps en temps excessivement par les autorités que nous affamons le peuple. Non il est clair aussi que le pays subit une crise économique et sociale très importante, que les conditions de vie ne sont pas améliorées mais c’est détruire l’action que nous menons sur le terrain. Les premiers programmes d’ajustement structurel dans ce pays datent des années 80. Il faut dissocier donc la démocratisation et la suspension de la situation de crise économique. Je pense que l’UE comme d’autres bailleurs de fonds ont évolué dans le temps où dans les années 70-80, les investissements dans les grandes infrastructures étaient concentrés dans les mains de l’Etat de même que les gros programmes de développement rural, ce qui d’ailleurs avait eu des succès mitigés. Le développement ne se limite pas dans les infrastructures. Il faut qu’il y ait des gens qui soient formés, qui soient instruits, qui investissent et qui produisent, produisent également des biens économiques mais aussi des biens des services sociaux et culturels pour arriver à un développement global de la personne humaine. En matière d’investissements et de financement des grands projets, la plupart des pays africains y compris le Togo, ont échoué.

letogolais.com : Quelles sont alors les opportunités que le Togo a perdues par son refus de démocratisation ?

PVD : Je ne peux pas dire qu’il y ait refus de démocratisation mais nous constatons qu’il y a déficience de démocratie. C’est pourquoi nous insistons particulièrement sur cet aspect là. Quand je parle de développement durable, les chiffres le montrent de plus en plus avec le recul du temps, c’est qu’un développement durable ne peut pas se faire sans une démarche participative à tous les niveaux de la société, que ce soit au niveau social ou économique, surtout au niveau politique tout simplement parce que pour un développement réel, il y a ce qu’on appelle maintenant la bonne gouvernance économique et politique, ce qui veut dire qu’on a un contre pouvoir à tous les niveaux de la société qui permet de contrôler les actes de ceux qui ont en charge l’exécutif donc il faut, dans le cadre du Togo, la révision des pouvoirs, une justice indépendante qui sanctionne effectivement la transgression de la loi, il faut un législatif qui contrôle à tout point de vue l’exécutif. Si ces trois pôles ne sont pas pleinement développés, s’il n’y a pas un équilibre qui s’installe, les dérapages se produisent et donc la démocratie est un facteur essentiel de développement durable.

letogolais.com : La situation politique du Togo évolue rapidement ces derniers temps depuis la déclaration de M. Péré et surtout les récentes déclarations de l’ex Premier Ministre Agbéyomé Kodjo qui accuse le régime de gestion « monarcho-despotique. » Quelle est la position de l’UE dans ce débat politique ? N’est-ce pas ce que la commission a toujours déploré ?

PVD : L’UE a pris des positions génériques en matière de progrès vers la démocratisation notamment exprimée des repères essentiels d’une reprise entière de sa coopération par l’organisation d’élections libres et transparentes. Tout ce qui est à faire pour une organisation transparente est à encourager et tout ce qui est un frein est à regretter parce que cela ne va pas dans le sens d’une reprise qui est l’objectif ultime de l’UE. Tout le reste n’est pas de notre sort et je n’ai pas à m’immiscer dans les affaires politiques intérieures du Togo. J’observe, c’est tout.

letogolais.com : Quelles perspectives faites-vous de la reprise de la coopération ?

PVD : Ce n’est pas de notre ressort. Si nous pensons qu’il est indispensable de voir des élections libres et contradictoires, il faut que la classe politique se remette à se parler pour trouver des solutions. Il faut que les uns et les autres aient des assurances et de part ces assurances, qu’on puisse convenir que cela vaut la peine de participer à des élections. C’est aux Togolais d’assumer leurs responsabilités. Le temps de paternalisme est terminé. Nous avons proposé une facilitation au dialogue inter togolais et non une médiation. La nuance est de taille. La facilitation signifie que ce sont les Togolais qui dialoguent et les facilitateurs apportent un coup de pouce de temps en temps pour faciliter ce dialogue mais ne s’immiscent pas dans ce dialogue. C’est aux Togolais de prendre la responsabilité. Nous n’avons pas à nous immiscer dans le débat intérieur. Par contre ce que nous avons à exiger dans le cadre du partenariat, est que chacun respecte ses engagements et donc nous avons le droit de dire à un certain moment, si nous n’avons plus la garantie optimale que nos aides soient attribuées de manière rigoureuse, efficace et transparente, répondant aux besoins prioritaires des populations, il faut suspendre cette coopération, ce que nous avons fait. Nous n’avons jamais aimé les sanctions contre le Togo. Les sanctions sont une décision de nature politique qui va beaucoup plus loin que ce que nous avons fait. Nous avons suspendu une coopération, suspendu la mise en œuvre d’un contrat parce que le Togo n’a pas respecté les termes de ce contrat. Si le Togo a choisi cette voie, nous souhaitons respecter la souveraineté des pays. Mais nous exigerons toujours que l’argent émanant des caisses de l’UE soit utilisé selon les critères qui répondent à ce que nous pensons être équitable.

letogolais.com : Est-ce que tout ce que vous exprimez ici, vous arrivez à le répéter au Chef de l’Etat ?

PVD : C’est une question étonnante. Je ne vois pas pourquoi mon discours devra être différencié devant les publics auxquels je me retrouve. Dans la mesure où je respecte la philosophie de non immixtion, mon discours est un discours qui est connu, qui est objectif, qui ne porte pas un jugement de valeur sur qui que ce soit, mon discours est un discours qui conditionne notre action dans le pays. J’ai eu à présenter notre rapport d’activités 2000-2001 devant le Président de la République, au Président de l’Assemblée nationale et au Chef du gouvernement. Et j’ai tenu le même discours.

letogolais.com : A vous entendre, vous avez une éducation solide et une grande culture générale. Pouvez-vous nous préciser le genre d’études que vous avez faites ?

PVD : C’est pas sûr qu’une culture générale se forge à travers les études. Je suis économiste et je lis beaucoup. Je suis assez passionné par la pragmatique de développement. Je vais vous donner une anecdote. Je viens de faire une tournée dans le nord du pays pour dire adieu à nos partenaires locaux. J’étais dans les villages pour visiter les écoles et les hôpitaux. A un moment j’étais en discussion avec un directeur d’un hôpital. Comme d’habitude, notre préoccupation, c’est le fléau du Sida, je parle du Sida partout où je vais et il me dit que récemment il a fait appel à des bonnes volontés pour donner du sang. Dix volontaires se sont présentés, neuf ont été testés séropositifs. Il m’avait aussi dit qu’il avait fait des tests dans un quartier de prostituées et que la plupart étaient séropositives. Je montre ma plus grande inquiétude et je demande au médecin ce qu’il fait pour accompagner ces gens. Techniquement il me dit qu’il faut prendre ces chiffres avec précaution et qu’après il n’y a pas de dépistage de contrôle de leur état, nous n’avons pas le droit de leur donner les résultats. J’étais choqué et je lui dis comment en tant que médecin vous n’avez pas le droit d’informer les gens du risque qu’ils font courir aux autres. Cela fait partie de votre déontologie médicale. Et il dit que sans autorisation de leur hiérarchie, ils n’ont pas le droit de rendre publics les résultats. Je ne dis pas ça pour ce médecin qui est un homme fort sympathique. C’est tout simplement une illustration d’une mentalité. Il est impensable qu’on soit devant une situation pareille et attendre une instruction d’une hiérarchie pour agir. On a une autonomie de conscience, donc d’initiative, qui, hélas, manque bien souvent. C’est ce que j’ai voulu inculquer à nos interlocuteurs, aux gens qui sont sur nos projets, c’est d’usurper ce sens critique qui fait qu’effectivement on puisse prendre des initiatives en dehors de ce qui est autorisé et je pense que c’est ça qui est déroutant d’aider les gens à réfléchir. J’ai été éduqué dans un contexte où on m’a appris à être critique dans le sens positif.

letogolais.com : Revenons un peu sur le plan politique. Un débat s’instaure actuellement sur le repositionnement en 2003 du président Eyadema. Quelle est la position de l’UE sur le non respect de la Constitution par le Général Eyadema ?

PVD : Nous n’avons pas à donner une réponse politique à un débat politique interne. La seule chose que je peux dire est qu’il y a eu l’Accord-Cadre de Lomé qui est signé par l’ensemble de la classe politique togolaise. Cet accord prévoit certains engagements dont celui du Chef de l’Etat de respecter la Constitution de la IVe République et il a dit qu’il ne se représentera plus en 2003. J’en prends acte et nous croyons que ces engagements seront respectés parce que nous espérons nous inscrire dans l’esprit de l’ACL.

letogolais.com : Et si ces engagements ne sont pas respectés ?

PVD : Nous ne nous situons pas encore dans cette logique. Nous souhaitons des élections transparentes et contradictoires pour le moment. Si ces élections n’ont pas lieu ou qu’il y a des circonstances qui empêcheront son organisation, il est clair que nous ne reprendrons pas la coopération et nous verrons comment nous élargirons nos appuis en faveur des populations.

letogolais.com: Quel est votre nouveau poste ?

PVD : Je vais au siège à Bruxelles où je vais réinsérer les services qui s’occupent de la promotion de l’intégration des pays ACP, des pays africains en particulier dans l’économie mondiale à travers le commerce. Je vais intégrer le service qui appuie le développement des capacités commerciales des pays africains.
letogolais.com: Votre mot pour finir.

PVD : Je garderai un bon souvenir de ces gens courageux qui se battent et je veux leur dire qu’ils ne se découragent pas pour un meilleur avenir de ce pays. J’aimerais dire un mot sur les médias au Togo, public comme privé. Permettez-moi d’abandonner le langage diplomatique. Les médias en général au Togo sont d’une qualité excessivement médiocres et essentiellement à la lisière d’une déontologie de la presse. Je ne m’en prends pas uniquement en terme politique mais également à la couverture des audiences et des événements de tous les jours. Je suis souvent scandalisé ou choqué même par la manière de couvrir les faits divers. La presse a un devoir d’éducation et non de mensonge. Il y a trop de journaux aussi qui travaillent sur des rumeurs non vérifiées. La presse doit donner la chance aux uns et autres de s’exprimer dans un contexte politique très difficile comme celui du Togo. On ne doit pas dire n’importe quoi sur n’importe qui sur les médias. Il y a des exemples tous les jours où des gens disent du n’importe quoi sur les gens de l’intérieur comme de l’extérieur. Les médias ne doivent pas être le symbole de l’expression de la haine qui est tout à fait inacceptable où on joue plutôt sur la personne que sur son message. Il faut que la presse se rééduque et s’adapte dans un processus moderne.

Propos recueillis le 02/08/2002 à Lomé
Par Innocent SOSSOU, pour letogolais.com et La Tribune du Peuple