25/04/2024

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La sourde oreille de Faure Gnassingbé sur la question des réformes politiques.

Par Fabbi KOUASSI

Les voix ne cessent de s’élever depuis plusieurs semaines pour réveiller le chef de l’état togolais Faure Gnassingbé qui semble plonger dans un profond sommeil quand il s’agit d’opérer les réformes institutionnelles et constitutionnelles préconisées par l’accord politique global d’où il tire son pseudo légitimité après avoir fait massacrer un millier de togolais pour capter le fauteuil présidentiel. Depuis bientôt une décennie que Faure Gnassingbé est à la tête du pays il rechigne à faire les réformes usant de subterfuges et de dilatoires affichant ainsi son refus de permettre aux togolais de gouter à l’alternance.

A presque neuf mois de la présidentielle de 2015 monsieur Gnassingbé Faure est décidé à jouer non seulement le chrono pour gagner du temps mais surtout au sourd. Quand il est contraint d’évoquer le sujet des réformes il fait vite de renvoyer la classe politique dans on assemblée nationale où il a veillé à se tailler la part du lion grâce au scrutin législatif frauduleux du 25 juillet 2013.

Malgré la sourde oreille du numéro un togolais, outre l’opposition, notamment le Collectif Sauvons le Togo (CST) et la coalition Arc En Ciel qui exigent ses réformes conformément à l’esprit de l’APG qui préconise l’obtention du consensus sur ces questions essentielles, les partenaires du Togo souhaitent également voir ses réformes se faire dans les meilleurs délais.
C’est le cas du président français François Hollande qui dans une correspondance félicitant le Togo à l’occasion de la célébration du 54 anniversaire de la commémoration de l’indépendance, n’a pas manqué d’appeler Faure Gnassingbé à ouvrir le dialogue en vue d’examiner la question des réformes.

Outre l’ambassadeur de l’union européenne, Monsieur Berlanga Martinez c’est au tour il y a quelques jours de l’ambassadeur d’Allemagne au Togo Joseph Weiss au micro de nos confrères de Golfe Info, de souhaiter que ces réformes se fassent dans les meilleurs délais, mieux il a pris soin de préciser que ‘’plus elles prendront du temps plus ce sera difficile de les faire’’.
Le pouvoir cinquantenaire habitué à organiser des élections à pas de charge qui ne répondent à aucun critère d’équité et de transparence attendra certainement la veille de la présidentielle de 2015 pour convoquer un dialogue pipé assorti d’un accord au minima au désavantage des forces se réclamant de la lutte démocratique.
En matière d’élections au Togo, le schéma est bien connu, c’est l’évangile selon les Gnassingbé qui passe et l’opposition en complice consciente ou non répond toujours amen.

Par ailleurs, quoi de plus normal que le Togo retrouve le scrutin uninominal à deux tours et le principe de la limitation du mandat présidentiel à deux non renouvelable? Qui peut s’opposer à ces principes qui découlent du bon sens ? Faure Gnassingbé et la clique dirigeante ne veulent pan en entendre parler. Leur seule préoccupation, le pouvoir éternel advienne que pourra.
Ce faisant, le Togo continue de se singulariser dans la sous région avec des textes constitutionnels iniques, taillés sur mesure pour le règne de la pensée unique, du parti unique, d’une famille unique au même moment que le régime réfractaire à l’alternance chante démocratie et bonne gouvernance ; des concepts devenus une carapace pour l’une des dictatures les plus vieilles et féroces en ce siècle de modernité.
Comme qui dirait, le régime veut faire la démocratie avec les règles de la dictature, un raisonnement totalement non sens.

Ceux qui rêvent que Faure Gnassingbé se lèvera de son propre chef pour opérer les réformes en homme responsable doivent se détromper. Impossible d’être lucide et raisonnable quand on est atteint du syndrome du pouvoir éternel.