19/04/2024

Les actualités et informations générales sur le Togo

Le clan Gnassingbé au service des rapaces patrons indiens mène un combat contre le mouvement de grè

Pendant que Gnininvi n’a pas fini avec la mangeoire en disputant -comme un chiffonnier- les prérogatives de son ministère avec le larbin Gilbert Bawara; pendant que les députés de l’UFC traînent leur derrière sur les bancs du parlement pour réformer le régime et donner un visage «humain» à la dictature du clan Gnassingbé, le groupe indien FORTIA, l’un des deux producteurs de ciment au Togo, dont l’usine est située à Tabligbo, organise avec l’appui des barons du régime l’exploitation d’une main d’œuvre à bon marché des ouvriers togolais. C’est dans cette condition qu’une grève spontanée de 24 heures ait été déclenchée le 18 juillet 2008 par les travailleurs de ce groupe.

Comme de juste, les ouvriers de FORTIA exigeaient tout d’abord l’amélioration des conditions de travail au plan sanitaire -c’est-à-dire- l’instauration de la visite médicale annuelle comme droit lié au travail. Selon les informations, les conditions de travail son très pénibles: le ciment est très toxique et le clinker est produit avec du charbon qui libère beaucoup de CO2 et qui pollue l’environnement.

A part les questions liées à la santé des travailleurs, l’augmentation du salaire de base variant entre 24.405Fcfa et 59.328Fcfa demeure l’une des revendications des cimentiers de Tabligbo. Bref, ce mouvement spontané dirigé par les militants syndicaux n’était qu’un «avertissement» pour obtenir satisfaction et fait suite aux nombreuses tentatives de négociations restées sans suite depuis 2002 avec les véreux patrons indiens et le clan au pouvoir.

Pour désamorcer le mouvement, Faure Gnassingbé et sa clique avaient envoyé au charbon le préfet de Yoto, Toudeka Komlan, afin de négocier avec les grévistes. Après moult discussions avec les représentants des cimentiers, il obtiendra, d’eux, la cessation de la grève et un délai de 45 jours pour trouver un «compromis» entre les patrons indiens et le mouvement syndical. C’est dans ces conditions que les travailleurs se sont redescendus sur le chantier le 20 juillet dernier pour faire fonctionner l’usine.

Ce même jour, à la surprise générale, les cinquante six ouvriers qui avaient pris la tête du mouvement de grève ont été renvoyés chez eux par les responsables de l’usine. Ils ont été sommés de ne plus mettre les pieds sur les chantiers. Par ailleurs, un des patrons indiens aurait fait entendre que «ceux qui ont organisé cette pagaille doivent la payer cher». Il va sans dire que les quelques libertés, certes fragiles, que le peuple togolais avait acquises de haute lutte sous le feu tyran Eyadema sont aujourd’hui remises en cause par Faure et les véreux patrons indiens.

Il est incontestable que le rôle de Faure Gnassingbé est de museler, liquider par l’intimidation et la terreur, le mouvement syndical, afin que notre pays devienne un paradis pour capitalistes étrangers. L’exemple de la Zone Franche établie depuis les années 1980 est édifiant. C’est pourquoi le droit de manifester et de grève qui est un droit démocratique inaliénable est devenu un «crime» au Togo du clan Gnassingbé. Souvenons-nous, il y a quelques semaines déjà, c’est sous de fallacieux prétexte que ce même régime ait interdit les manifestations contre la cherté de la vie. Voilà où nous en sommes avec la «démocratie» à la sauce Faure.

Au moment où lui (Faure) et ses courtisans continuent de piller l’économie togolaise avec l’aide et le soutien des rapaces patrons étrangers, les travailleurs n’ont le droit d’organiser aucun mouvement pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie. Il va sans dire que ce régime abject dirigé par Faure Gnassingbé ne peut nullement changer et que nous sommes toujours au Togo de son Tyran père, Eyadema.

Face à cette situation, il apparaît au grand jour le degré de collaboration qui existe effectivement entre le régime dictatorial de Faure Gnassingbé et l’opposition dite démocratique (CAR, CDPA, UFC etc.). L’ensemble de cette opposition dite démocratique n’a pas levé leur petit doigt pour dénoncer les patrons étrangers qui sucent le sang des ouvriers togolais et piétinent le droit syndical dans notre pays.

Dans cette situation, les démocrates et patriotes togolais en exil ne peuvent que saluer le courage et la détermination dont-on fait preuve actuellement les ouvriers de la cimenterie de Tabligbo, à l’instar de ceux des phosphates de Kpémé, qui luttent pour la préservation de leur outil de travail et pour de meilleurs conditions de vie. Une détermination dont tous ceux qui veulent en finir avec la dictature doivent s’inspirer. C’est pourquoi nous demandons la réintégration dans l’usine de tous les ouvriers qui ont participé à la grève contre les véreux dirigeants de FORTIA. Avec toutes nos forces nous soutenons le mouvement de grève des ouvriers de FORTIA pour mettre fin à l’exploitation des capitalistes indiens au Togo, comme nous soutenons les ouvriers de Kpémé.

Bruxelles, le 7 août 2008

Le Front des Organisations Démocratiques Togolaises en Exil
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