23/03/2023

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Le Togo adopte les « taxi-motos » pour se faufiler dans la crise économique

AFP 20/08/02- Confrontés à la crise économique et au chômage, les Togolais ont massivement adopté au cours des trois dernières années les « taxi-motos », un mode de transport rapide et bon marché inspiré par leurs voisins du Bénin, où il est devenu une spécialité nationale.

Les pilotes de taxi-motos, communément appelés « oléyia » (« Tu vas? » en langue mina du sud du Togo), sont en train d’envahir les grandes villes du pays. Sur les avenues ou dans les ruelles, de jour comme de nuit, les « oléyia » sont toujours prêts à proposer leurs services au piéton, pour une somme modique.

Selon la distance et les talents de négociateur du client, il en coûte de 100 à 300 francs CFA (0,15 à 0,46 euro) le trajet, un prix à la portée des bourses les plus modestes.

Séduits par son faible coût et sa rapidité, les Togolais ont rapidement adopté ce nouveau moyen de transport, populaire dans tous les sens du terme.

« Depuis quelques années, j’ai pris totalement le goût des taxi-motos. Ils se mettent à votre disposition et sont même prêts à vous conduire devant votre maison à moindre coût », explique Inès Kédagni, vendeuse au grand marché de Lomé.

La maniabilité du taxi-moto lui permet de se faufiler aisément dans la circulation tout en transportant des chargements parfois acrobatiques. Il n’est pas rare de croiser un voyageur en équilibre sur le porte-bagages, tenant tant bien que mal ses cartons, tandis que l' »oléyia » s’est calé une valise entre ses jambes.

D’autres fois, on peut apercevoir un commerçant transportant des matelas sur la tête ou un impressionnant assemblage de bassines, quand il ne s’agit pas d’animaux.

Le taxi-motos représentent également une aubaine pour les milliers de jeunes Togolais sans-emploi, qui se bousculent pour exercer une activité qui « nourrit bien son homme » selon nombre d’entre eux.

« Je me débrouille bien depuis que j’ai commencé cette activité. Je suis un maître couturier, mais mes maigres ressources ne me permettent pas d’acheter les machines », déclare un oléyia.

« J’ai un revenu journalier qui varie entre 3.000 et 5.000 F.CFA (entre 4,57 et 7,62 euros) Je trouve toujours mon compte après avoir payé le propriétaire de la moto « , a-t-il ajouté.

La plupart de ces conducteurs ne sont effet pas propriétaires des engins. Ils leur sont généralement loués par des amis ou des parents, à raison de 1.500 à 2.000 francs CFA la journée.

Devant le succès croissant des taxi-motos au Togo, certains salariés ont à leur tour décidé d’exploiter le créneau et arrondissent leurs fins de mois en se faisant « oléyia » pour quelques soirées.

Cette popularité n’est toutefois pas du goût des autorités togolaises, qui considèrent les taxi-motos comme « un véritable danger pour les populations ».

« Ces conducteurs de taxi-motos circulent dans la ville sans la moindre maîtrise des règles élémentaires de conduite », déplore le ministre togolais de l’Intérieur, Sizing Akawilu Walla.

Au Bénin voiqsin, les taxi-motos sont estimés à 80.000. Ils y ont apparu dans les années 1980 et y sont surnommés « zémidjans » (« tiens moi bien » en langue goun).

Outre les chutes et les fréquents accidents de circulation, ils y sont tenus pour responsables de nombreuses nuisances, notamment une pollution difficilement supportable aux heures de pointe.