PARIS, 12 mai (AFP) – 16h13 – Des associations des droits de l’Homme dénoncent les conditions de la présidentielle de juin au Togo et les « manipulations » du président Eyadéma, au pouvoir depuis 36 ans, pour obtenir un nouveau mandat.
Lundi, la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Hommes’est déclarée « vivement préoccupée » et a appelé la communauté internationale à « faire pression » sur le gouvernement togolais.
« La FIDH et son organisation membre, la Ligue Togolaise des droits de l’Homme (LTDH), sont vivement préoccupées par les conditions dans lesquelles vont se tenir les élections présidentielles le 1er juin prochain au Togo », indique un communiqué reçu par l’AFP à Paris.
« Le général Gnassingbé Eyadema, à la tête de l’Etat depuis 1967 à la suite d’un coup d’Etat en 1963, brigue un nouveau mandat. Depuis plusieurs mois, le pouvoir multiplie les manipulations législatives et constitutionnelles, musèle l’opposition, menace et opprime les représentants de la société civile dans le seul but de rester en place », affirme la FIDH.
La Fédération demande « à la communauté internationale de faire pression politiquement et diplomatiquement sur le gouvernement togolais pour qu’il respecte ses obligations souscrites en droit international ».
De Dakar, la Rencontre africaine de défense des droits de l’Homme (RADDHO), a qualifié dimanche le scrutin à venir de « mascarade électorale ».
La RADDHO avait été sollicitée par la société civile togolaise et par le gouvernement togolais pour l’envoi d’observateurs pour la présidentielle, mais elle a rejeté les propositions des deux parties.
« Ce n’est pas la peine d’aller constater ce qu’on sait déjà », c’est-à-dire « un scrutin pipé, une mascarade électorale », a déclaré le secrétaire général Alioune Tine, évoquant notamment le rejet de la candidature de Gilchrist Olympio, principal opposant au président Eyadéma.
Le général Eyadéma, au pouvoir depuis 36 ans, a fait modifier en décembre 2002 la Constitution afin de pouvoir se présenter à la prochaine élection et d’empêcher la candidature de son principal opposant historique, Gilchrist Olympio.
Jean-Pierre Fabre, secrétaire général de l’Union des Forces du Changement (UFC) qui est le parti présidé par Gilchrist Olympio, a été interpellé dimanche par la police togolaise, à la suite d’une manifestation mercredi de militants du parti protestant contre l’empêchement fait à Gilchrist Olympio de se présenter.
Pour éviter que cette situation ne crée une crise comme en Côte d’Ivoire, la RADDHO « recommande le gel du processus électoral » au Togo.
Dans un rapport sur « la paix en construction » en Afrique, la RADDHO établit une liste de 19 pays présentant les « signes annonciateurs » de crises ou engagés dans des processus fragiles de rétablissement de la paix sur le continent.
Parmi ces pays, figure le Togo où « le président Gnassingbé Eyadéma s’appuie sur une armée prétorienne » et un régime caractérisé par des « arrestations arbitraires, assassinats, tentatives d’assassinat et intimidation des opposants et des acteurs de la société civile », affirme le document publié dimanche.
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