28/03/2024

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Les commerçants de Notse grognent contre les pressions fiscales

Les commerçants de la ville de Notse, 96 kms de Lomé, ne savent plus à quelle autorité se vouer. C’est la grogne dans leur rangà cause du harcèlement quotidien des collecteurs d’impôts. Les commerçants de cette ville sont assujettis à deux sortes d’impôt : l’impôt sur le commerce prélevé annuellement par la préfecture de Haho et les taxes locales quotidiennes de la Mairie.

Pour les commerçants les sommes prélevées par ces deux autorités décentralisées sont exorbitantes. Par exemple, quelqu’un qui détient une petite épicerie paie 40.mille FCFA par an et le tenancier d’une cabine téléphonique est redevable de 25.000F au préfet. La mairie prélève chaque jour 100Fà 200F. La ville abrite au moins 25.000 à 35.000 âmes. Elle constitue le centre d’une importante immigration de populations kabyè, losso et moba du nord, mais surtout d’une puissante communauté Adja et Ehoué ( ethnies des Ewés) qui monopolisent les affaires. C’est dans cette dernière que la grogne se fait sentir. Mais il arrive souvent que des incompréhensions virent aux rixes entre petits étalagistes, vendeurs à la sauvette et les collecteurs. Ces derniers qui collectent 50F chez ces derniers hésitent le plus souvent à remettre le coupon de ticket aux petits commerçants et préfèrent remettre l’argent à la poche.

En réalité, la colère des commerçants Ehoué est à chercher dans leur méfiance vis à vis d’une autorité centrale à laquelle ils n’accordent plus aucune confiance. «Nous ne savons pas ce qu’ils font avec notre argent. Les routes ne sont jamais réparées, les rigoles sont en piteux états, et les égouts ne fonctionnent pas. Il n’y a pas de latrines publiques. Cette année les petites pluies ont occasionné une importante inondation qui a tué énormément les bêtes .» Beaucoup font leurs remontrances en sourdine au préfet Pierre Nyamedi qu’ils pointent d’un doigt accusateur comme le principal prévaricateur des fonds.

A la veille des élections, les populations de Notse sont sur leur garde. La ville vit sur un air avant goût de futurs règlements de comptes Dans le quartier Alinu où réside le roi Agokli III, les habitants disent réserver un sort particulier au roitelet, principal soutien au régime Eyadema. Le roi Agokoli qui ne donne pas dans la dentelle, président de l’Association des chefs traditionnels du Togo, a sollicité « au nom de [ses] paires » la révision de la constitution pour permettre au général de faire un 3ème mandat. « Qu’il y ait un changement, et au nom de Dieu, on lui réglera son compte à ce roi pervers». Les habitants du quartier d’Alinou sont réputés pour pousser chaque fois des jurons du genre « Au nom de Dieu ! ».

La rédaction