AFP, Lomé-16/10/07 – Les Togolais sont toujours dans l’attente mardi des résultats des législatives de dimanche, alors que les opérations de centralisation des bulletins se poursuivent à la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Selon la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a envoyé 152 observateurs militaires et civils, le scrutin a été « libre » et « transparent ». C’était une condition depuis longtemps posée par l’Union européenne pour reprendre sa coopération avec le Togo, interrompue depuis 1993 pour « déficit démocratique ».
Près de 3 millions d’électeurs étaient appelés à choisir 81 députés parmi 2.100 candidats de 32 partis politiques ou indépendants, dans un scrutin de liste à la plus forte moyenne.
Organisatrice du scrutin, la Céni n’a pas précisé quand les premiers résultats seraient annoncés. Dans un communiqué publié mardi, elle a en revanche demandé aux Togolais de lui accorder le « temps nécessaire » pour achever les vérifications afin de garantir des « résultats fiables ».
Au siège de la Céni, les agents électoraux procédaient mardi à la vérification et à la centralisation des résultats des Commissions électorales locales indépendantes (Céli).
A la Céli de Lomé, plusieurs urnes ont été transférées mardi matin dans un autre centre, sous bonne garde des forces de l’ordre, afin d’accélérer le dépouillement.
« Il faudrait que les Togolais soient patients, parce que le mode de scrutin de liste demande beaucoup de travail », a confié le rapporteur général de la Céni, Kokou Tozoun.
C’est la première fois que le Togo utilise le mode de scrutin de liste pour des législatives. Les députés étaient auparavant élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour.
Au sein des états-majors des partis politiques, des responsables compilaient des résultats recueillis par leurs représentants dans les bureaux de vote.
« Nous avons presque fini, parce que nous avons travaillé toute la nuit, pour être sûrs des résultats que va publier la Céni », a déclaré le responsable d’un parti d’opposition.
Au siège du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir), où s’étaient rassemblés quelques militants et sympathisants, l’ambiance était plutôt détendue. « Nous sommes sereins. Nous n’attendons que la commission électorale », a affirmé un responsable du parti sans autre précision.
Les habitants de Lomé étaient attroupés autour des kiosques à la mi-journée, dans l’espoir de découvrir quelques résultats dans la presse. En vain.
Les médias, notamment la presse privée, ont en fait respecté des consignes de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), organe de régulation des médias.
« Les choses traînent trop à la Céni », s’est énervé un vendeur ambulant de journaux.
« Ils sont en train de +tripatouiller+ les résultats », a lancé en écho un conducteur de taxi-moto.
Pour la première fois depuis une quinzaine d’années, les Togolais ont en tout cas pu voter lors d’un scrutin pacifique et réellement pluraliste.
Aucun incident sérieux ni cas de fraude n’ont été signalés et tous les principaux partis d’opposition dont l’Union des forces de changement (UFC) de l’opposant en exil Gilchrist Olympio, ont participé à la consultation.
Plus de 3.500 observateurs nationaux et internationaux dont ceux de l’UE, l’Union africaine (UA) et la Cédéao, ont supervisé ces législatives cruciales pour le parti au pouvoir.
« Le Togo apaisé est une option définitive et irrémédiable. S’il y a encore des sceptiques je ferai tout pour les convaincre », avait affirmé dimanche juste après avoir voté le président Faure Gnassingbé, un des fils du défunt Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays pendant 38 ans.
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