23/09/2023

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L’ex-premier ministre Agbéyomé Kodjo placé en détention dès son retour au Togo

AFP – 08/04/05 – L’ex-Premier ministre togolais, Agbéyomé Kodjo, a été arrêté vendredi dès son retour au Togo après près de trois ans d’exil en France, et a été placé en détention à la prison de Lomé, a annoncé à l’AFP le ministre de la Justice, Katami Foli-Bazi.

L’ancien responsable a été écroué « parce qu’il y avait un mandat d’arrêt international contre lui. Une fois que les poursuites ne sont pas arrêtées, il s’agit d’une procédure de justice normale, ouvrant droit à un procès », a déclaré le ministre.

Agbéyomé Kodjo avait été limogé le 27 juin 2002 par le président défunt Gnassingbé Eyadéma, et avait quitté le Togo, pour aller vivre en France, après avoir violemment critiqué le chef de l’Etat.

Les autorités togolaises avaient alors lancé une commission rogatoire internationale contre lui, en l’accusant de détournements de fonds commis, selon elles, alors qu’il dirigeait le port autonome de Lomé.

L’ex-premier ministre a été arrêté par la police après avoir franchi la frontière terrestre entre le Bénin et le Togo, à Sanvee-Condji, escorté jusqu’à Lomé, la capitale, présenté devant un juge et écroué dans la foulée.

Peu avant son arrestation, il avait déclaré rentrer « après trois années d’exil difficile » dans un pays qui se trouve face « à des enjeux et des défis importants ».

L’ex-premier ministre a aussi déclaré soutenir le processus électoral, mais sans se prononcer en faveur d’un des quatre candidats à la présidentielle du 24 avril.

Agbéyomé Kodjo fut président de l’Assemblée nationale, directeur du port de Lomé et ministre de l’Intérieur avant son limogeage du poste de premier ministre par le président Eyadéma.

Il a toujours affirmé ne pas avoir été limogé, mais avoir au contraire pris la décision de démissionner.

Au soir de son limogeage, Agbéyomé Kodjo avait diffusé un document de 14 pages d’une rare violence contre le chef de l’Etat et sa famille, accusés de corruption, détournement de fonds, et de torture.

Le gouvernement de M. Eyadéma avait répliqué dans un long document pour réfuter ces dénonciations. « Un chef qui trahit n’a droit qu’au poteau », disait le réquisitoire gouvernemental.

Le président Gnassingbé Eyadéma est décédé le 5 février dernier, après 38 ans au pouvoir, alors qu’il se rendait à l’étranger pour des soins médicaux. Un de ses fils, Faure Gnassingbé, est candidat à sa succession pour la présidentielle du 24 avril.