LOME, 15 août (AFP) – 13h03 – Le gouvernement togolais a qualifié jeudi d' »allégations tendancieuses » et d' »accusations sans fondement sérieux » un communiqué d’Amnesty International dénonçant une « vague de répression contre les hommes politiques et les journalistes qui sévit actuellement au Togo »
Mardi soir, l’organisation de défense des droits de l’Homme avait demandé dans un communiqué reçu par l’AFP à Abidjan la libération de Claude Améganvi, secrétaire du Parti des travailleurs et de « deux autres prisonniers d’opinion ».
Les 5 et 6 août, Claude Améganvi et le directeur de publication du journal Nouvel Echo, Julien Ayi, avaient été arrêtés après la publication d’un article sur la richesse présumée du président togolais Gnassingbé Eyadéma.
Selon un communiqué du gouvernement togolais, « c’est avec consternation et indignation que les Togolais ont appris la publication d’un communiqué outrageant d’Amnesty international dénonçant une prétendue vague de répression contre les hommes politiques et les journalistes au Togo ».
« Julien Ayi a, au cours de son interrogatoire, déclaré que le document mensonger a été rédigé par M. Améganvi. Au cours de la confrontation, M. Ayi a confirmé que c’est bien Améganvi qui l’auteur de l’article. Ils ont donc été arrêtés pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles », poursuit le texte.
Les 1er et 2 août derniers, deux journaux privés, Agoo na mi et Nouvel Echo, avaient publié des informations sur la « fortune » du chef de l’Etat togolais et de sa famille. Les deux journaux avaient cité le magazine américain Forbes, qui classe les grandes fortunes mondiales, et qui, selon eux, « vient d’évaluer la fortune du président Eyadéma à 4,5 milliards de dollars ».
Le lendemain de la publications, Lomé avait décidé de « porter plainte contre les auteurs de ces articles, afin que lumière soit faite ».
« Chacun peut, pour se convaincre de la mauvaise foi et de l’intention manifeste de nuire, consulter le journal Forbes et le Nouvel Economiste qui ont largement fait écho des 500 personnes plus riches du monde », ajoute le communiqué du gouvernement togolais.
Pour Amnesty International, Claude Améganvi « a été arrêté alors qu’il sortait d’un entretien avec le ministre de l’Intérieur (…) au cours duquel il avait demandé la libération de deux enseignants, Djoura Tiguéna et Takana Badjessa, arrêtés après avoir distribué des tracts pour le mouvement +Quelle solution pour le Togo?+ ».
Amnesty International « craint que Claude Améganvi, Djoura Tiguéna et Takana Badjessa n’aient été arrêtés et ne soient détenus seulement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression et les considère comme prisonniers d’opinion ».
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