AFP–26/04/2006–Absent de son pays depuis la présidentielle d’avril 2005, le principal opposant togolais Gilchrist Olympio est revenu dans son pays mercredi pour célébrer le 46e anniversaire de l’indépendance du Togo aux côtés de ses partisans.
M. Olympio est arrivé par la route depuis le Ghana voisin et a été accueilli du côté togolais de la frontière par plusieurs centaines de ses partisans et militants de son parti.
Vêtu d’un boubou traditionnel de couleur jaune, il a rempli normalement les formalités administratives du côté ghanéen puis togolais de la frontière, avant de s’adresser brièvement à la presse.
« Je suis venu participer à la fête (du 46e anniversaire de l’indépendance, prévue ce jeudi 27 avril) avec nos compatriotes et nos amis », a déclaré M. Olympio, se réjouissant de l’importance donnée cette année par le gouvernement à l’évènement.
L’opposant s’est ensuite engouffré dans un véhicule 4X4 pour se rendre dans la capitale togolaise (voisine de la frontière), au siège de l’Union des forces du changement (UFC), le plus important parti de l’opposition dont il est le leader.
Aucun responsable du gouvernement togolais n’était présent.
M. Olympio animera jeudi un meeting devant ses partisans, dans un stade de Lomé, et restera dans son pays jusqu’à samedi, date à laquelle il repartira pour l’étranger. Aucune rencontre n’est prévue avec des membres du gouvernement ou des responsables du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir).
Fils de Sylvanus Olympio, le premier président du Togo assassiné en 1963, Gilchrist Olympio, 69 ans, vit en exil en France depuis 1999.
Selon ses proches, M. Olympio reste en exil car il a des craintes sur sa « sécurité ». Il a été victime d’un attentat en mai 1992 dans le centre du pays.
Depuis lors, ce poids lourd de l’opposition n’effectue que de brèves visites dans la capitale togolaise. Son dernier passage à Lomé remonte à mars 2005, la veille de la présidentielle à laquelle son parti avait participé.
Le scrutin, contesté par l’opposition et marqué par des violences électorales durement réprimées par le régime, avait été remporté par Faure Gnassingbé, fils du président Gnassingbé Eyadéma, décédé en février 2005 après 38 ans au pouvoir.
Les Togolais célèbreront le 27 avril le 46e anniversaire de l’accession de leur pays à l’indépendance. Une commission gouvernementale chargée de revisiter l’histoire du Togo a demandé aux autorités du pays de célébrer dorénavant la fête de l’indépendance avec faste, ceci dans le cadre du processus de réconciliation nationale.
L’UFC n’assistera pas aux célébrations officielles et au défilé militaire et civil du gouvernement. Elle a organisé son propre programme, avec en point d’orgue le meeting de M. Olympio.
La communauté catholique de Sant’Egidio tente depuis plus de neuf mois de rapprocher M. Olympio et le président Gnassingbé, dont la dernière rencontre a eu lieu à Rome et remonte à plusieurs mois.
Les principaux acteurs politiques du pays négocient depuis la semaine dernière à Lomé, dans le cadre du dialogue intertogolais, pour tenter de trouver une issue à la crise politique dans le pays. L’UFC participe à ce dialogue, mais M. Olympio n’assiste pas directement aux discussions.
(AFP)
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