TABLIGBO (Togo), 23 mai (AFP) – 21h32 – « Vous allez vous lever et moi-même je serai devant vous, pour un vrai changement le 1er juin prochain », lance à ses partisans l’avocat Yawovi Agboyibo lors d’un meeting de campagne à Tabligbo (environ 75 km au nord-est de Lomé), dans sa région d’origine.
L’opposant togolais, leader du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, un des principaux partis d’opposition), Yawovi Agboyibo a appelé vendredi ses militants à un « vrai changement » à l’occasion de l’élection présidentielle du 1er juin prochain.
Vêtu d’un boubou, M. Agboyibo était entouré de quelques adeptes du vaudou (religion traditionnelle) sous une tente de fortune installée sur la place du Monument de l’Indépendance du village.
Ces adeptes de vaudou – toutes des femmes – perles au cou scandent des slogans de guerre pour encourager leur « fils » et candidat à l’élection présidentielle: « tournons le dos au passé, afin de recevoir de nouvelles choses. Agboyibo, ta victoire est assurée ».
Des groupes de « Gazo », danse traditionnelle très populaire à Tabligbo et les villages voisins, sont également présents pour animer ce meeting, et au milieu du cercle, les danseurs, hommes et femmes, esquissent quelques jeux de jambes rythmés suivis de grimaces. Autant de gestes censés réconforter le candidat, fils de « Kouvé », un village voisin de Tabligbo.
Dans une brève déclaration en « évé » (langue du sud du Togo), Yawovi Agboyibo a invité ses militants et sympathisants à sortir « massivement » le jour du scrutin, « afin de mettre fin au régime du général Gnassingbé Eyadéma ».
« Vous savez, c’est un scrutin à un tour. Vous avez intérêt à bien tirer pour marquer le but le 1er juin prochain, afin de mettre fin au régime du président Eyadéma », a-t-il souligné avant de lancer: « Je compte sur vous, faites seulement ce que vous avez l’habitude de faire ».
Le général Eyadéma, au pouvoir depuis 36 ans, a donné son premier meeting de campagne le 21 mai à Kpalimé, à 120 km au nord-ouest de Lomé devant plusieurs milliers de militants du parti au pouvoir, le Rassemblement du Peuple Togolais.
M. Eyadéma avait annoncé en juillet 2001, son intention de se retirer de la course à la présidentielle de 2003, conformément à la constitution ancienne formule.
Mais le 30 décembre 2002, le Parlement, largement dominé par le parti au pouvoir, le RPT, a modifié l’article 59 de la constitution, et ainsi ouvert la possibilité technique au président Eyadéma de briguer un troisième mandat, ce qui lui était interdit jusqu’alors.
Lors de ce meeting, les militants du CAR ont assisté pendant plus d’une demi-heure à une séance d’explications sur l’utilisation du bulletin de vote, un bulletin unique sur lequel figurent tous les candidats avec photo et logo des partis qu’ils représentent.
Un responsable du CAR, spécimen de ce bulletin en main, a expliqué aux militants, les différentes étapes à franchir pour éviter l’annulation des bulletins.
Le scrutin présidentiel doit se tenir le 1er juin prochain. La campagne électorale a démarré le 16 mai et doit s’achever le 30 mai à minuit.
Au total sept candidatures dont celle du général Gnassingbé Eyadéma ont été retenues par la Cour constitutionnelle.
L’opposant historique au président Eyadéma, Gilchrist Olympio, leader de l’Union des Forces du Changement (UFC), a été écarté de cette élection, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ayant décidé de ne pas retenir son dossier, jugé « incomplet » (pas de quitus fiscal et pas un an de résidence au Togo avant la date du scrutin).
La Cour constitutionnelle a confirmé cette invalidation et rejeté le recours formulé par M. Olympio, le 6 mai dernier.
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