Le samedi 9 novembre 2002, la Coalition des Forces Démocratiques ( CFD) et tous les principaux leaders de partis étaient à la tête de la grande manifestation de l’opposition togolaise. Cette marche au départ bon enfant a été stoppée à quelques mètres de son itinéraire final et durement réprimée à coup de matraques et de bombes lacrymogènes par des policiers en embuscade.
Au départ du château d’eau de Bé à 8 heures, Jean Pierre Fabre, Edem Kodjo, Dahuku Péré , Léopold Gnininvi, Me Agboyibor, Patrick Lawson, Kolani Henri étaient tous unis en tête du cortège de milliers de manifestants. Les slogans scandés par la foule dénonçaient la dictature d’Eyadéma et son refus des règles démocratiques : « Eyadéma, médiateur-pyromane », « Non à la dictature au Togo ». Mais arrivé au niveau du Cinéma REX, le cortège est confronté à des policiers barrant la route et interdisant à la manifestation d’atteindre la place de Fréau jardin, à environ 300 mètres.
Après un conciliabule de quelques minutes, les leaders de l’opposition refusèrent de se soumettre à ce diktat des policiers. Les uns, Gnininvi, Fabre, Agboyibor firent le choix d’un seat-in sur place à quelques mètres du rideau de policiers. Les autres, Edem Kodjo et Dahuku Péré, décidèrent de contourner le barrage pour aller faire une allocution à Fréau Jardin ; allocution applaudie par les manifestants qui ont bravé l’interdiction.Tous, ensuite, ont rejoint le seat-in devant le cinéma REX.
Sous un soleil de plomb, alors qu’Edem Kodjo renouvelait le message de la coalition,il fut interrompu par un mouvement de foule indescriptible. Non loin de lui, un homme armé d’un revolver fut intercepté et désarmé par les manifestants. C’est le moment que choisirent les forces de police pour charger et provoquer une bataille rangée avec la foule de manifestants. Personne ne fut épargné dans cette charge des policiers; certains leaders furent copieusement rossés.
Après quelques heures d’affrontement, les policiers finirent par disperser la manifestation, brisant les barricades de quelques irréductibles et évacuant les pneus enflammés qui jonchaient les rues adjacentes. Eyadéma utilise toujours la même méthode: la force.
La rédaction
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