16/04/2024

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Préservation de la faune : échauffourées à Mango

Des émeutes entre civils et militaires du camp Nioukprouma de Dapaong ont éclaté le 25 septembre 2003 dans la préfecture de l’Oti entraînant la mort de trois personnes. A l’origine de ces affrontements, des incompréhensions nées de la tentative gouvernementale de réhabiliter la faune de la région.

La question de la réhabilitation de la faune des environs de la ville de Mango couvait depuis quelques semaines et l’incompréhension régnait entre les différents antagonistes. La population étant opposée à cette réhabilitation, le pouvoir a procédé le 24 septembre dernier à l’arrestation d’un responsable politique (Nassoro Gazaro de l’UFC de la localité) considéré comme instigateur de la contestation de cette décision gouvernementale. Le 25 septembre 2003, une délégation ministérielle composée des cadres de la région dont le président de l’Assemblée Nationale, Fambaré Natchaba et le Général Gnonfame, ministre de l’environnement et des ressources forestières, s’est rendue à Mango pour tenter de convaincre les récalcitrants, expliquant que cette réhabilitation est un projet de l’Union européenne estimé à 10 milliards de FCFA, une manne qui reviendrait à cette préfecture. Lors de cette rencontre sous haute surveillance, avant toute discussion, les habitants de la localité ont exigé la libération immédiate de Nassoro Gazoro. Le refus de la délégation a provoqué la colère de la population. Des militaires du 4ème RIA (Régiment Inter Arme) de Nioukpourma ont été convoyés d’urgence de Dapaong pour « mater la rébellion ». Selon certains témoins, pendant cette altercation, des coups de feu ont été tirés dans la foule faisant un mort et plusieurs blessés, dont un gravement qui est hospitalisé au Nord du Bénin.

Par la réhabilitation de la faune de Mango, les habitants craignent la mise en œuvre des anciennes méthodes de répression des braconniers, ce qui avait été dénoncé à la Conférence Nationale de 1991. Les années 80 ont été un cauchemar pour ces populations qui n’étaient pas autorisées à chasser le gibier ni à tuer les animaux dangereux. Il y a quelques années le pouvoir a reculé devant les contestations de la population qui a pu retenir les fauves loin des habitations. Mais l’arrivée du Général Gnonfame à la tête du ministère de l’environnement et des ressources forestières, militaire réputé pour ses méthodes fortes, fait craindre le pire aux habitants qui ont vécu le calvaire aux heures sombres de la dictature.

Le vendredi 26 septembre 2003, le Ministère togolais de l’intérieur et de la sécurité dit avoir ouvert une enquête pour situer les responsabilités dans ces affrontements. Mais comme d’habitude, le pouvoir a trouvé un bouc-émissaire en accusant nommément dans un communiqué lu à la télévision, l’opposition de manipulation .

La rédaction letogolais.com