AFP,Lomé – 03/05/05 – Le principal parti de l’opposition togolaise, l’Union des forces de changement (UFC), a appelé mardi soir à « résister » et a rejeté toute participation à un éventuel gouvernement d’union nationale, après la victoire officielle de Faure Gnassingbé au scrutin présidentiel.
« Nous allons nous organiser pour résister avec l’arsenal des moyens que la Constitution met à notre disposition, la liberté d’expression, la liberté de manifestation », a déclaré à l’AFP le secrétaire général de l’UFC, Jean-Pierre Fabre.
Faure Gnassingbé, le candidat du parti au pouvoir et fils du président défunt Gnassingbé Eyadéma, a été mardi officiellement déclaré élu, avec 60,15% des voix, président de la République du Togo par la Cour constitutionnelle, qui a confirmé les résultats provisoires du scrutin présidentiel contesté du 24 avril.
« Ce n’est pas une surprise que la Cour valide le coup de force électorale », a commenté M. Fabre.
« Je lui promets que nous résisterons, nous ne le laisserons pas faire, je lui promets des insomnies », a-t-il ajouté, à l’adresse du vainqueur de la présidentielle.
Interrogé sur une possible participation de l’opposition à un gouvernement d’union nationale, M. Fabre a simplement commenté: « je lui dirai que c’est une impolitesse et un manque de respect ».
« Mais nous redoutons que les jeunes commencent à penser que la voie choisie, celle des urnes, n’est pas la meilleure », a-t-il averti.
« Si on n’y prend pas garde, les populations n’iront plus voter au Togo. Et gare à celui qui viendra nous proposer une législative, car personne n’ira voter. Les fraudes électorales successives au Togo pose la question du sens général des élections », a ajouté M. Fabre.
Suivant les recommandations de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), qui a avalisé l’élection, et de l’Union africaine (UA), Faure Gnassingbé a proposé à plusieurs reprises, au cours des derniers jours, la création d’un gouvernement d’union nationale.
Les partisans de la coalition d’opposition ont refusé cette offre, privilégiant la « mobilisation populaire » et des actions « dans la discipline », à la façon des marches de protestation de l’opposition à Madagascar ou en Ukraine.
La publication des résultats provisoires du scrutin, le 26 avril, avait provoqué de violentes manifestations pendant trois jours à Lomé et dans plusieurs villes de province, faisant au moins une trentaine de morts.
Mardi, en début de soirée, la proclamation des résultats officiels n’avait été suivi d’aucun incident, a-t-on constaté.
« Le manque de réaction de la population s’explique par les tueries, les massacres, les bastonnades. Les forces de sécurité ont quadrillé la ville, des véhicules armés circulent, même près de chez moi », a jugé le secrétaire général de l’UFC.
« Les gens vomissent le régime, mais ils ont peur pour leur vie. Les temps durs vont commencer, il faut mobiliser, mais la mobilisation populaire prend du temps à se mettre en place », a-t-il ajouté.
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