UNION DES FORCES DE CHANGEMENT (UFC)
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Lomé, le 21 août 2002
A Monsieur le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation Lomé
Objet: protestation contre l’interdiction de réunions publiques et demande de rendez-vous.
Monsieur le Ministre,
Par lettre en date du 1er août 2002, nous vous avons communiqué, conformément à la loi, notre programme de meetings couvrant la période du 4 au 25 août 2002, que nous avons présenté à la presse lors de notre conférence de presse du 02 août 2002.
Le 2 août 2002, en réponse à cette correspondance, vous nous envoyez, aux environs de 18 heures, la lettre n° 0941, dans laquelle vous indiquez ne pouvoir accorder « une autorisation pour manifestations publiques de longue durée », faisant remarquer que « certaines réunions sont programmées sur des jours ouvrables ».
Nous avions bien compris que vous recommencez, une fois encore, vos manœuvres pour empêcher la tenue de nos meetings.
Nous fondant sur le fait que notre Fédération du 3ème Arrondissement vous a également adressé une lettre d’information qui, elle, n’est concernée par aucune de vos remarques, nous avons maintenu et tenu le meeting prévu à Ablogamé le dimanche 4 août 2002.
De même, le 6 août 2002, nous vous avons écrit pour vous informer de la tenue de nos meetings des samedi 10 et dimanche 11 août 2002.
Vous attendez le vendredi 9 août 2002, pour nous adresser votre lettre n° 0583 que nous recevons aux environs de 20 heures, et dans laquelle vous écrivez que « ayant été édifié par vos précédentes réunions, notamment celle d’Ablogamé », où nous avons « appelé la population à la désobéissance civile, au soulèvement, à la violence, au désordre généralisé, bref à la révolte ». Et que, pour ces motifs, « vous regrettez de ne pouvoir accepter ces réunions pour lesquelles vous nous conviez pour la semaine prochaine à une discussion en vue d’harmoniser nos points de vues sur leur prochaine organisation. »
Passant à l’acte, aux dates retenues, vous avez fait encercler et investir les lieux réservés aux manifestations, par une très importante force de sécurité, empêchant l’accès de ces lieux.
Le 11 août 2002, nous avons répondu à votre lettre n° 0583 du 9 août, expliquant le bien-fondé de nos meetings, récusant les propos que vous nous imputez et surtout, vous demandant de nous fixer dans les meilleurs délais, la date et l’heure de l’invitation à discussions que vous nous proposez.
N’ayant reçu aucune réponse, le mardi 13 août 2002, nous vous avons écrit de nouveau, pour vous informer des meetings que nous comptons organiser les samedi 17 et dimanche 18 août 2002.
Comme pour la fois précédente, vous attendez l’après-midi du vendredi 16 août 2002, pour nous envoyer une lettre d’interdiction.
Les samedi 17 et dimanche 18 août 2002, vous faites encercler et investir les lieux retenus pour les manifestations par une importante force de sécurité, les rendant inaccessibles.
Nous vous rappelons que nous étions présent au rendez-vous que vous nous avez fixé pour le vendredi 9 août 2002 à votre bureau. Mais, vous-même n’y étiez pas.
Compte tenu de tout ce qui précède, nous tenons à vous déclarer:
1- Malgré vos affirmations contenues dans vos deux lettres d’interdiction des 9 et 16 août 2002, selon lesquelles « vous nous convierez la semaine prochaine pour harmoniser nos points de vue sur leur organisation prochaine », et « vous restez cependant ouverts aux discussions qui pourraient être conduits dans le cadre de la légalité, » vous ne nous avez adressé aucune invitation précise à venir discuter avec vous. Nous vous prions, en conséquence, de nous fixer ce rendez-vous le plus rapidement possible, au plus grand tard la fin de la semaine en cours.
2- Notre appartenance à l’opposition est connue. Nous combattons le régime à visage découvert et dans la légalité. Nous n’organisons pas nos réunions publiques pour glorifier un régime qui opprime les populations togolaises depuis bientôt quarante ans. Le contraire eût été surprenant.
3- Nous appelons à la résistance face à l’oppression. Nous sensibilisons les populations afin que, conscientes de la situation, elles prennent leur responsabilité. Nous ne disons pas autre chose que ceux qui déclarent: « aucun groupe humain dans l’histoire ne reçoit sa liberté sur un plateau d’argent. » Notre devoir est de critiquer le régime en place et ses méthodes. Le Peuple souverain est mûr et capable de discernement.
4- Nous pensons qu’il est dangereux de vouloir nous empêcher d’organiser des manifestations publiques sous les prétextes les plus fantaisistes, alors que nous sommes copieusement pris à partie, tous les jours, par des nervis du RPT sur les média publics et pendant que le RPT organise quotidiennement des manifestations de soutien au chef de l’Etat, manifestations au cours desquelles, il ne manque pas de nous agresser. Permettez-nous de vous rappeler qu’il est toujours préférable de laisser l’opinion s’exprimer librement que de vouloir la museler. Car, elle finit toujours par s’exprimer, et par d’autres méthodes. Le souvenir du 5 octobre 1990 devrait vous empêcher d’user de vos ruses actuelles.
Nous sommes persuadé que vous-même, êtes conscient qu’aucun humain normalement constitué n’accepte longtemps la brimade sans lui rechercher des solutions. Et votre attitude actuelle est une brimade inacceptable.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos considérations distinguées.
Pour le Bureau National,
Le Premier Vice-Président,
Emmanuel AKITANI BOB
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