16/04/2024

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Synergie des ODDH : « sans les réformes il n’y aura ni paix 
ni réconciliation au Togo »

La situation au Burkina-Faso : une raison de vivre et d’espérer pour le peuple togolais

Déclaration liminaire des ODDH lors de la conférence de presse du 10 novembre 2014

Le Jeudi, 30 Octobre 2014, le peuple burkinabais, dans un sursaut patriotique, s’est 
levé comme un seul homme pour mettre fin à un pouvoir trentenaire et insatiable qui a 
voulu, pour la énième fois encore, faire sauter les barrières que la Nation burkinabé a 
librement érigé contre toute gestion calamiteuse, illimitée et prédatrice du pouvoir.
Cette furie populaire savamment menée, a effectivement emporté, dans les cendres de la honte et en l’espace de deux journées, son Président, Blaise Compaoré, qui a voulu défié l’intégrité du peuple burkinabé et la communauté internationale.

C’est l’occasion pour la Synergie des ODDH du Togo, de saluer la bravoure, le génie, le courage, le sens élevé du patriotisme du peuple burkinabé, de son armée, de sa société civile, de son opposition, que les machinations du pouvoir et la guerre des intérêts partisans n’ont pu diviser.

Le pays des hommes intègres a su montrer à la face du monde que le pouvoir appartient au peuple et qu’il n’y a rien de plus puissant qu’une idée dont le temps est venu.

La Synergie des ODDH saisit également cette occasion pour rendre un hommage mérité aux vaillants combattants qui sont tombés lors de cette révolution et exprimer ses vives compassions aux familles éplorées. 
Elle sollicite auprès de leurs frères et amis burkinabés l’érection d’un monument en 
mémoire de ces martyrs.

A cet effet, la Synergie des ODDH rappelle avec insistance, au Président de la 
République, Faure Essozimna Gnassingbé et de son gouvernement, les dispositions 
pertinentes du 3ème Paragraphe du Préambule de la DUDH du 10 décembre 1948 :
« Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par 
Un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême 
recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression ».

I- SUR LE FAUX DEBAT DU MANQUE DE SIMILITUDE ENTRE LES SITUATIONS
TOGOLAISE ET BURKINABE

Notre pays le Togo est une République et la démocratie ne doit pas s’accommoder avec la gestion illimitée du pouvoir.
Mais qu’on ne fasse pas l’amalgame, reposons clairement le vrai débat :2
On tendance à ma parler mal des autres pays comme le Burkina-Faso. Mais c’est au 
Togo qu’il y a eu le premier coup d’Etat sanglant et meurtrier avec l’assassinat, le 13 
Janvier 1963, du premier président démocratiquement élu, Monsieur Sylvanus 
Epiphanio Elpidio Kwami OLYMPIO.
C’est également au Togo, le 31 décembre 2002, pendant que Faure GNASSINGBE était Président de la Commission des Affaires Etrangères à l’Assemblée Nationale, que le verrou de la limitation du mandat présidentiel a été sauté et l’âge de la candidature à l’élection présidentielle a été ramené à 35 ans pour avoir une Loi Fondamentale taillée sur mesure.
Le saut du verrou de la limitation du mandat présidentiel a remis fortement en cause la 
plus grande barrière que les forces vives de la nation togolaise ont placée contre une 
dictature, contre une dynastie, contre un pouvoir de père en fils, contre une domination 
forte et illimitée.
C’est en fait de cela que Blaise COMPAORE a voulu s’inspirer.
Monsieur Faure GNASSINGBE n’était donc nullement étranger à cette modification qui 
consacre un bail illimité. Il est plus qu’interpellé.
En tout état de cause, c’est la finalité qui compte et le principe est que le bon contrôle 
des institutions, intrinsèquement lié à l’idéal démocratique, exige une gestion limitée et 
alternée du pouvoir politique :
– Celui qui veut sauter le verrou de la limitation du mandat présidentiel veut 
s’éterniser au pouvoir.
– Celui qui se trouve dans une situation anormale consacrant le mandat illimité 
et qui veuille la conserver en refusant d’opérer les réformes veut également 
s’éterniser au pouvoir.
L’un pêche par action, l’autre pêche par omission. Ils poursuivent la même finalité et 
doivent être combattus de la même manière.
Faure Gnassingbé doit opérer les réformes ou s’abstenir d’organiser l’élection 
présidentielle de 2015.

II- SUR L’EPINEUSE QUESTION DES REFORMES POLITIQUES

La Synergie des ODDH réaffirme avec une insistance accrue que les réformes 
politiques ne relèvent pas de la seule volonté et des désidératas des seuls 
acteurs politiques ; mais bien plus, d’un impératif démocratique inéluctable qui 
fera tôt ou tard droit de cité et que la société civile a son mot à dire.
En mai 2012, lors de la réception du premier volume du Rapport de la CVJR, le Président FAURE avait déclaré : « C’est avec courage et lucidité qu’il nous faudra lire, avant de les tourner, toutes les pages de cette mémoire controversée pour éviter le retour des vieux démons. J’ai la ferme conviction que le processus enclenché n’a de réelle chance d’atteindre l’objectif d’apaisement, de réconciliation et de paix que s’il 
s’accompagne de réformes institutionnelles et sécuritaires renforçant les 
garanties de non-répétition des violences, des atteintes aux droits de l’homme 
du passé, à l’intégrité physique et à la dignité des personnes ».
En d’autres termes, pour le chef de l’Etat, sans les réformes, il n’y aura ni paix, 
ni réconciliation au Togo. Le Président Faure Gnassingbe en est donc conscient.
Mais hélas ! Le constat est effectivement palpable : en lieu et place d’engager 
courageusement les réformes politiques, le chef de l’Etat se prends de militariser le pays avec la nomination d’un tortionnaire à la tête de la Gendarmerie Nationale et la création des camps militaires de trop.
A cet effet, la Synergie des ODDH réitère instamment leur demande de 
démettre le Lieutenant-colonel MASSINA Yotroféi de la tête de la Gendarmerie 
Nationale et condamne avec la dernière vigueur l’usage disproportionné de la 
force fait par les militaires du nouveau camp de ZOWLA qui a encore fait couler 
du sang humain sur la terre de nos aïeux : trop c’est trop.
Les auteurs de ses actes macabres doivent en répondre le plus tôt possible devant la 
justice.

III- LE PRESIDENT FAURE ESSOZIMNA GNASSINGBE NE DOIT PAS RESTER
INDEFINIMENT SOURD ET INSENSIBLE A LA QUESTION DES REFORMES : IL EST TENU DE LES OPERER AU RISQUE DE SE DEJUGER LUI-MEME

Le Général de GAULLE disait que « Celui qui veut commander aux hommes doit se 
souvenir de leur souffrance et de sa propre faiblesse ».
Ceux qui supportent idéologiquement le Président Faure Gnassingbe doivent penser à la loi de la contingence, à la finitude de l’être humain et de ses projets. C’est ce qui a 
échappé à beaucoup de dirigeants, surtout africains, et bien plus récemment à Blaise 
Compaoré. Le Président Faure doit en tirer les leçons. Le peuple togolais tout entier aspire aux réformes.
Les Confessions religieuses en ont multiplié des démarches et déclarations. 
La communauté internationale les a clamées à plusieurs reprises.
Faure Gnassingbé ne doit pas demeurer sourd et feindre de ne plus entendre et voir les profondes aspirations de son peuple. Il doit nécessairement tirer les leçons de son 
environnement politique immédiat, notamment de ce qui s’est passé au Burkina-Faso. 
S’il aime vraiment son pays et le peuple qu’il dirige, il doit, dans un sursaut patriotique, 
opérer ces réformes.

IV- SUR LES DIVERSES IMPLICATIONS POSITIVES DES REFORMES SUR LA VIE SOCIALE, POLITIQUE ET ECONOMIQUE DU TOGO

La Synergie des ODDH reprend en son compte tout le contenu de la Plateforme 
Citoyenne Justice et Vérité, produit avec l’appui technique et financier du Programme 
des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et de l’Union Européenne (UE), qui 
évoque les 12 raisons en faveur de la mise en œuvre des réformes politiques et 
institutionnelles au Togo.
Rappelons que la CVJR a recommandé que ces réformes doivent notamment viser la 
mise en place de mesures garantissant de meilleures conditions pour l’alternance 
démocratique. Il s’en suit que le mandat présidentiel devra être limité, avec un mode de 
scrutin garantissant l’élection du chef de l’Etat à la majorité absolue des votants.
Il va donc sans dire que la mise en œuvre des réformes politiques reste et demeure :

1- Un engagement circonstancié du gouvernement togolais en 2004 ;
2- Un engagement renouvelé du gouvernement togolais, de la classe 
politique et de la société civile au terme de l’Accord Politique Global 
(APG) ;
3- Une recommandation de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation 
(CVJR) ;
4- Une condition pour rétablir la confiance et favoriser une alternance 
apaisée ;
5- Une base pour des élections apaisées et sans violences ;
6- Une garantie de stabilité sociopolitique ;
7- Une garantie du respect des Droits de l’Homme ;
8- Un gage du contrôle citoyen de l’action publique ;
9- Une base pour un développement économique ;
10- Un gage pour un développement à la base ;
11- Une valorisation de la participation de la diaspora au 
développement du Togo ;
12- Une mise en œuvre des engagements internationaux du Togo.

V- RECOMMANDATIONS : APPEL A LA FEDERATION DES ENERGIES ET A LA
MOBILISATION

Au vu de tout ce qui précède, la Synergie des ODDH recommande fortement :
Au Président Faure Essozimna Gnassingbe et à son Gouvernement de se sentir 
concernés par les aspirations profondes du peuple en opérant les réformes 
politiques avant toute élection, en vue de préserver notre pays des situations 
sombres vécues de par le passé comme en 2005 et en 2010.
– Aux partis politiques de l’opposition, de mettre fin à leurs désir effréné des 
intérêts égoïstes, de tirer l’expérience des autres pays, notamment du Burkina
Faso, et de constituer un contre-pouvoir réel et une alternative crédible pour 
traduire enfin en pratique les aspirations profondes du peuple togolais.
D’ores et déjà, la synergie encourage et apporte son soutien aux initiatives 
prises ici et là pour que ces réformes puissent avoir lieu avant toute élection.

Elle compte toujours sur le bon vouloir des uns et des autres en vue de fédérer 
les énergies dans ce sens.
– Aux partenaires en développement, à la Communauté internationale, de faire 
leur cette alerte précoce de la Synergie des ODDH et de maintenir la pression 
pour l’obtention desdites réformes.
– Aux Organisations de la Société Civile de rester soudées et mobilisées et de 
soutenir toute initiative crédible et légale entreprise dans le sens d’obtenir les 
réformes.
– Au peuple togolais, véritable détenteur de la souveraineté, de rester vigilant et 
mobilisé derrière les actions empreintes de patriotismes pour asseoir les 
réformes et poser un frein à la gabegie et au gaspillage des ressources et 
richesses nationales.

Pour cela, la Synergie des ODDH appelle les populations togolaises à une grande marche pacifique de protestation le 28 novembre 2014 et suivant un itinéraire qui leur sera communiquée sous peu.

Fait à Lomé, le 10 Novembre 2014
La Synergie des ODDH