25/04/2024

Les actualités et informations générales sur le Togo

Togo: Campagne de l’UJIT pour la fin de l’impunité

Agression de Dimas Dzikodo, mettre fin à un an de silence

Dans la nuit du 26 au 27 février 1993, un attentat est perpétré contre le journaliste Léopold Ayivi. Grièvement blessé par balles à la mâchoire et au cou, il restera paralysé des deux membres. Il décèdera quelque mois plus tard, des suites de cet acte barbare, intervenu dans un contexte de violences politiques généralisées au Togo. 13 années après, l’enquête ouverte par les services compétents en la matière n’a toujours pas révélé les mystères de cette agression.

Dans la nuit du 08 au 09 octobre 2005, dans un climat voulu de décrispation politique et de réconciliation nationale, Dzilan Dodzi, alias Dimas Dzikodo, Directeur de publication de l’hebdomadaire d’informations générales,  » Forum de la Semaine « , est sauvagement agressé au quartier Tokoin SOTED, par des individus, à motos et à bord d’une voiture. Une enquête ouverte par la Police nationale ainsi qu’une action introduite en justice par le confrère, n’ont à ce jour pas permis de faire la lumière sur cette autre agression perpétrée contre un journaliste au Togo.

« Il urge d’agir de façon à ce qu’aucun journaliste Togolais ne soit plus impunément objet d’une agression au Togo » a déclaré à la presse à Paris, le Secrétaire général de l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT), Augustin Koffi AMEGA, lors du lancement de cette campagne.  » Cette campagne va durer tout le mois d’octobre. Elle consistera à envoyer des lettres à certaines autorités de la République togolaise, dont le Président de la République « , a expliqué M. AMEGA, qui a appelé toutes les organisations de défense des libertés ainsi que les personnes militant pour la promotion des libertés, à participer massivement à cette campagne, pour « témoigner avec l’UJIT, de leur souci de se battre pour mettre définitivement un terme à l’insécurité des journalistes au Togo ».

Cette campagne qui démarre le lundi 09 octobre 2006, soit un an jour pour jour après l’agression de Dzilan Dodzi, prendra fin le mardi 31 octobre 2006. Elle consistera pour les organisations de défense des libertés comme pour les personnalités soucieuses de la sauvegarde et de la promotion des libertés, à reprendre à leur compte des lettres adressées par l’Union des Journalistes Indépendants du Togo, à diverses autorités Togolaises et à les adresser à leur tour aux mêmes autorités.

N.B: Les participants à cette campagne sont priés de notifier leur solidarité à l’UJIT en envoyant un message électronique ou une correspondance aux adresses ci-dessous.

Pour plus d’informations, contacter: Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) B.P:81213 Tel: (00228) 226-22-36 Augustin AMEGA (France) 0033-66 19 76 79 Fax: (00228) 226-13-70 E-mail: ujitogo@yahoo.fr Lomé-Togo

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LETTRE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Présidence de la République
BP 3882 lomé
avenue de la marina
tel : 00228 221 19 51/221 27 01
Fax : 00228 221 18 97

Objet : Agression de Dzilan Dodzi
Directeur de Publication du bi-hebdomadaire
«Forum de la semaine »

A Son Excellence Monsieur le Président de la République du Togo,
Faure Essozimna GNASSINGBE

Excellence Monsieur le Président de la République du Togo,
Dans la nuit du 09 octobre 2005, nous avons appris avec beaucoup de consternation et indignation, la nouvelle de l’agression physique de notre confrère Dzilan Dodzi, alias Dimas Dzikodo, Directeur de publication du bi-hebdomadaire « Forum de la semaine », connu pour être très critique vis-à-vis du pouvoir en place.

En effet, dans la nuit du dimanche 09 octobre 2005 aux environs de 22 heures Temps universel, alors que les Togolais célébraient dans la joie, l’historique qualification de leur équipe nationale à une phase finale de Coupe du Monde de football, Djilan Dodzi, alias Dimas Dzikodo, qui sortait du bouclage d’une édition de son journal, avec l’un de ses rédacteurs, a été poursuivi par des individus à motos et à bord d’une voiture. Ces derniers ont réussi à le renverser de sa moto, au quartier Tokoin Soted, l’ont roué de coups, ont introduit un produit dans sa bouche et lui ont aspergé le visage de gaz lacrymogène comme pour le contraindre à avaler le produit. Avant que les habitants du quartier alerté par les cris de détresse de la victime n’interviennent, les agresseurs ont pris la clé des champs, emportant deux téléphones portables et une clé USB, appartenant au journaliste victime de l’agression.

Un pistolet, un gourdin en plastique ainsi qu’un gros câble de fil métallique ayant servi comme armes pour l’agression, ont été retrouvés sur les lieux de l’agression. D’autres indices de nature à aider à retrouver la piste des agresseurs ont également été relevés par la police nationale.
Suite à cette agression, les Autorités Togolaises ont promis de faire toute la lumière sur ce forfait, qui constitue à priori, une grave atteinte à la liberté de presse. De son côté, la police nationale avait annoncée l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cet acte crapuleux. Cependant, un an après cette « tentative d’assassinat », malgré les multiples démarches des organisations de défense de la liberté de presse, les conclusions de cette enquête n’ont pas été rendues publiques, et les promesses des autorités s’avèrent telles une fuite en avant pour endormir les journalistes et autres organisations de défense de libertés de presse.
En outre, une action introduite en justice contre X par la victime, n’a toujours pas connu de suite, toute chose qui met les journalistes dans une situation permanente de sursis, dans l’exercice de leur profession.

L’UJIT, tient par cette correspondance à vous prier, Excellence Monsieur le Président de la République , en votre qualité de Garant du bon fonctionnement des institutions de l’Etat, de bien vouloir faire la lumière sur cette agression, qui constitue une grave violation de la liberté de presse, un des fondements d’une société démocratique, telle que garantie, par la Constitution de la IVème République.

Dans l’espoir que vous donnerez une prompte et favorable suite à notre doléance, nous vous prions, Excellence Monsieur le Président de la République , de bien vouloir accepter nos distinguées salutations.

Le Secrétaire Général de l’UJIT,
Augustin Koffi AMEGA