29/05/2023

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Togo: la composition du cabinet retarde la nomination du Premier ministre

LOME, 29 nov 2007 (AFP) — Décidé à poursuivre le dialogue avec le parti d’opposition de Gilchrist Olympio pour son entrée au gouvernement, le président togolais Faure Gnassingbé tarde à annoncer le nom du futur Premier ministre, plus de deux semaines après la démission de Yawovi Agboyibo.

« Le président se bat d’abord pour l’entrée de l’Union des forces de changement (UFC – opposition) au gouvernement avant de publier le nom du Premier ministre », a confié jeudi l’un des proches de M.Gnassingbé.

Fin octobre, l’UFC de M. Olympio – fils de Sylvanus Olympio, premier président du Togo assassiné lors du coup d’Etat de 1963 – avait envisagé pour la première fois de participer à un gouvernement d’union nationale « mais pas à n’importe quelles conditions ».

Dans la foulée, M. Olympio a accepté – une première également – l’invitation le 21 novembre de M. Gnassingbé à venir parler en tête-à-tête au palais présidentiel à Lomé.

« M. Gnassingbé a poursuivi ces discussions avec M. Olympio car sa première préoccupation est la participation de tous à la prochaine équipe gouvernementale », a indiqué un ministre du Rassemblement du peuple togolais (RPT – au pouvoir).

Dans un message à la nation le 1er novembre, le président avait déclaré qu’il tendrait la main à toute la classe politique, « afin qu’ensemble, nous poursuivions dans un esprit d’union et de réconciliation, l’oeuvre de redressement du Togo ».

Toutefois, selon des sources proches de la présidence, les discussions avec le patron de l’UFC achoppent sur plusieurs exigences.

« L’UFC demande certains postes de souveraineté dans le gouvernement. Les responsables de ce parti posent également d’autres conditions », a indiqué un proche de M. Gnassingbé sans autres précisions.

Interrogés par l’AFP, des responsables de l’UFC n’ont pas été plus explicites.

« Le président a intérêt à vite faire car le peuple ne peut attendre longtemps son Premier ministre », estime pour sa part un responsable d’opposition.

Des sources proches de M. Gnassingbé affirment cependant que « le dossier est bouclé » depuis plusieurs jours, sans dévoiler le nom du prochain chef de gouvernement.

Selon des sources concordantes, M. Agboyibo pourrait se succéder à lui-même.

« La probabilité est très forte que Me Agboyibo soit reconduit au regard du travail qu’il a abattu ces derniers mois à la primature », avait affirmé le 17 novembre à l’AFP l’un des proches du président.

Avocat de formation et vieille figure de l’opposition, M. Agboyibo avait été nommé le 16 septembre 2006 par M. Gnassingbé à la suite d’un accord politique signé en août précédent par tous les acteurs politiques pour tenter de mettre fin à des années de crispation et de violence politiques.

Il a démissionné quelques semaines après les législatives du 14 octobre, estimant avoir « rempli » sa mission, celle d’aider la Commission électorale nationale indépendante (Céni) à organiser un scrutin libre et transparent, des qualificatifs repris par l’ensemble des observateurs internationaux, dont ceux de l’UE et de l’Union africaine.

« A défaut d’un responsable de l’UFC, M. Agboyibo pourrait, en tant figure de l’opposition, bien faire l’affaire », estimait jeudi un diplomate en poste à Lomé.