19/04/2024

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Togo : La revue de presse du 12 au 18 juillet 2010

Les principaux sujets qui ont fait l’essentiel de l’actualité de cette semaine sont : la fermeture de l’institution de micro finance ReDéMaRe, la participation des pays francophones à la célébration du 14 juillet à Paris, les remous de l’accord de gouvernement RPT-AGO, le débat de légitimité entre les Amis de Gilchrist Olympio (AGO) et les militants UFC restés fidèles au combat contre le système des Gnassingbé, etc.…

Lors du conseil des ministres du vendredi 9 juillet 2010, le gouvernement togolais a annoncé la fermeture définitive de l’institution de micro finance ReDéMare, le Réseau pour le Développement de la Masse sans Ressource. L’Enquêteur dans son édition du 13 Juillet 2010 titre : « Affaire ReDéMaRe : un système dangereux ? ». Pour Forum de la Semaine, cette décision est un énorme préjudice pour les 50 000 adhérents. Ce système avec un placement de 470.000 F CFA était supposé garantir aux épargnants une rente mensuelle de 75.000 F CFA jusqu’à la fin de leur vie. Bien que les autorités reprochent au Réseau « un refus de se conformer aux règles d’exercice de l’ensemble de ses activités », pour le journal Liberté « il est permis de soupçonner une complicité du gouvernement, ou du moins, de certains pontes du pouvoir ».

« Le Gouvernement coupable de laxisme », dans ses analyses Crocodile New relève que les épargnants étaient des pauvres gens qui n’avaient pas la lucidité nécessaire pour flairer l’escroquerie de cette institution sortie du néant. Nouvel Echos parle d’arnaque à grande échelle similaire à la chaîne de Ponzi (la vente pyramidale appliquée à l’épargne) et au montage de 65 milliards de dollars de l’affaire Bernard Madoff qui s’écroula 2008. L’objectif est d’attirer des investisseurs en leur proposant un rendement supérieur au marché. Les revenus perçus par les investisseurs proviennent en réalité des sommes d’argent versées par les nouveaux investisseurs. Les nouveaux financent les anciens.

L’accord RPT-AGO et la tentative de Gilchrist Olympio de dissoudre l’UFC font toujours des remous dans la presse. L’Alternative annonce que Pascal Bodjona (RPT), porte-parole du gouvernement, et Solitoki Esso (RPT) ministre de la fonction publique RPT, se sont rendus au domicile de leur partenaire Gilchrist Olympio pour le dissuader d’emprunter la piste judiciaire afin de régler ses comptes avec le bureau politique de l’UFC. Ils donnent deux raisons : « La première est qu’un procès contre la branche Fabre au tribunal embraserait le pays et la seconde est qu’une éventuelle dissolution du parti porterait un coup fatal au fameux accord dit historique entre Gilchrist Olympio et le RPT ». A en croire Crocodile News, ces deux caciques du RPT auraient plutôt conseillé le Maréchal d’anticiper le congrès extraordinaire du parti car «ils n’hésiteront pas à reconnaitre la décision qui en découlera ». Liberté s’inquiète des «manœuvres du pouvoir face aux AGO ; l’accord intervenu entre Gilchrist Olympio et le RPT en danger ». Selon La Dépêche, cet accord n’est pas une fin en soi ; les deux parties doivent accorder leurs violons pour booster le développement du pays en déliquescence avancée.

A propos des allégations de l’ex-président de l’UFC Gilchrist Olympio selon lesquelles : « au cours des discussions ayant abouti à la conclusion de l’Accord RPT-UFC du 26 mai, aucun responsable de l’UFC ne s’était opposé à l’entrée du parti au gouvernement » , Patrick Lawson le vice-président de l’UFC dans une interview publiée par le Correcteur, apporte des précisions : « Durant ces 45 ans de lutte, nous ne l’avons jamais encouragé à aller dans ce gouvernement. Mais nous lui avons fait des remarques sur les postes qu’on lui proposait et les démarches qui sont les siennes. Nous avons eu un porte flambeau Jean-Pierre Fabre pour cette élection présidentielle. Le minimum qu’il aurait dû faire c’est de se rapprocher de ce dernier afin que ce régime se rende compte que c’est une force qui viendrait négocier avec lui. Mis en minorité dans son parti, il ne pouvait pas faire de miracle et c’est ce qui s’est passé. Les hommes de qualité n’étaient pas allés dans le gouvernement, l’adhésion populaire manquait. Tout cela a donné le résultat que nous voyons aujourd’hui. Il ne peut pas dire qu’il nous a consultés et que nous lui avons donné notre aval. Nous lui avons dit que sa démarche est mauvaise. Il y a certaines démarches qu’il faut faire afin que le régime qui nous piétine ait en face de lui un groupe compact avec le soutien du peuple. Cela n’a pas été le cas. En clair M. Olympio ne peut dire qu’il a eu notre accord. »

Dans un débat contradictoire le 17 juillet 2010 sur la radio KANAL K à propos de la crise au sein de l’UFC, Isaac Tchiapké, (AGO) justifie l’autorité et la légitimité de son patron Gilchrist OLYMPIO part le fait qu’il « a donné toute sa vie, dépensé toute une fortune, a subi l’épreuve du feu (attentat de Soudou) ». Faisant allusion à la nouvelle stature de Jean-Pierre Fabre et la mobilisation contre le système RPT, il ironise que « faire du populisme, excité quelques personnes…Ce n’est pas en faisant sortir les gens dans les rues que l’on peut faire évoluer les choses dans le pays».
Pour Patrick ATANTSI, membre du bureau politique de l’UFC et responsable de la commission développement, « le bureau national est l’organe de décision du parti. A l’une des réunions du bureau national, Gilchrist Olympio a promis qu’il ne peut jamais prendre des décisions à la place du bureau national. Nous avons été surpris d’apprendre qu’il a signé un soit-disant accord politique avec le RPT qui engage le parti. Nous constatons que Gilchrist Olympio a procédé à une trahison. La crise de l’UFC est née du comportement désavoué du Président Gilchrist Olympio qui n’a pas respecté les statuts de notre parti. »
En réponse Isaac Tchiapké affirme qu’« en qualifiant le bureau politique d’organe de décision, nous touchons au cœur les problèmes que nous pouvons qualifier de dysfonctionnement…Le bureau national n’est pas un organe de décisions(…) les prorogatifs du Président National lui permettent effectivement d’engager le parti. Parlez de trahison est un mot très fort. »

Togo-Presse et le site Republicoftogo se réjouissent de la participation des troupes des pays africaines francophones au défilé militaire du 14 juillet sur les Champs Elysées. Pour Crocodile News, les chefs d’Etat africains étaient à la tribune présidentielle française pour « quémander le soutien politique, économique et militaire et d’assurer leur enrichissement personnel auprès de l’ancienne puissance coloniale ». Liberté relève que les pays anglophones restent des modèles tandis que les ex-colonies françaises sont à la traîne.

Les faits divers font apparaitre que la déliquescence avancée du pays est devenue du pain béni pour les cambrioleurs qui ont à nouveau fait main basse sur des institutions notamment le stade municipal de Lomé, la DISSU et l’une des succursales de la Société Ramco.

La rédaction letogolais.com