En sa qualité de parti d’opposition, la ligne politique de la CDPA-BT lui impose de n’accepter aucune pratique politique ou aucune prise de position tendant à empêcher la lutte d’opposition d’atteindre son objectif. Fidèle à cette ligne, la direction de la CDPA-BT déclare ce qui suit.
1- Le Bureau Exécutif du Parti met en garde les membres et les sympathisants de l’organisation contre la débordante satisfaction dont font preuve les parties prenantes au dialogue ; ils ont toujours été satisfaits de prendre part à chacun des dialogues passés qui, au bout du compte, ont toujours servi à conforter le régime en place au détriment de l’opposition démocratique. A cet égard, il est rassurant de voir qu’une fraction importante de la masse des opposants ne se fait pas d’illusion quant à l’issue de ce nouveau jeu politique.
2- Il est évident qu’en raison de la nature du problème politique togolais, un dialogue entre l’opposition et un régime qui n’entend nullement quitter le pouvoir, ne peut trouver, en l’espace de 12 jours, les réponses appropriées à des problèmes institutionnels et constitutionnels si complexes, qui ont en plus empêché jusqu’à présent la réalisation du changement démocratique auquel la grande masse du peuple aspire depuis tant d’années.
3- Au demeurant, dans les conditions particulières de la vie politique togolaise actuelle, l’objet de ce dialogue ne saurait être pour l’opposition un replâtrage institutionnel sous l’impulsion d’ambitions privées rivales. Le régime avait monté les institutions en vigueur pour se maintenir au pouvoir de génération en génération.
4- On ne peut pas réaliser le changement en se contentant de reformer des institutions imposées par le régime pour se pérenniser. Et on ne peut le réaliser d’autant moins en acceptant de faire ces réformes sous la houlette du régime et dans un rapport de force défavorable à l’opposition. Ce n’est pas par la voie réformiste que nous pouvons résoudre le problème politique togolais ; c’est par la voie du changement politique.
Comment arriver à créer les conditions pouvant permettre d’inventer et de mettre en œuvre les institutions d’un régime politique démocratique, et les accompagner de dispositions requises pour assurer leur fonctionnement normal et durable ? C’est la vraie question sur laquelle les partis d’opposition doivent mobiliser la masse des opposants.
Tant que la politique d’opposition dominante (celle du courant majoritaire de l’opposition) continuera de faire tourner en rond l’opposition toute entière et d’empêcher ainsi le combat pour la démocratie d’aboutir, la CDPA-BT continuera inlassablement de dire les mêmes choses et de faire les mêmes propositions au risque d’être accusée de se répéter.
Dans cet esprit, notre parti réaffirme que pour l’opposition, les problèmes les plus importants aujourd’hui continuent d’être ceux du rapport des forces politiques, d’une claire formulation de l’objectif de la lutte et de l’organisation de la mobilisation de masse, avec des actions politiques de masse.
Fait à Lomé, le 29 Mai 2014
Pour La CDPA-BT
Le Premier Secrétaire
E. GU-KONU
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