STRASBOURG–AFP– (Parlement européen) – Le Parlement européena demandé jeudi la « démission immédiate » du nouveau président togolais Faure Gnassingbé, en dénonçant le « coup d’Etat » qui lui a permis d’accéder au pouvoir après le décès de son père le 5 février.
Le PE « condamne en tant que coup d’Etat l’intervention militaire qui a permis à M. Faure Gnassingbé » d’accéder au pouvoir, stipule une résolution adoptée jeudi par les parlementaires des 25 pays de l’Union européenne (UE).
L’UE « ne reconnaîtra la validité d’aucune élection organisée sous l’autorité d’un président illégitime issu d’un coup d’Etat militaire », avertissent les eurodéputés qui demandent à la Commission européenne « de proposer des sanctions ciblées contre les auteurs du coup d’Etat ».
« Les auteurs des assassinats et autres violations des droits de l’Homme, perpétrés contre les manifestants » qui se sont opposés au nouveau pouvoir, doivent être « jugés et punis », demandent encore les parlementaires.
Au cours du débat qui a précédé le vote de la résolution du PE, plusieurs députés ont fustigé la « farce » de la transition du pouvoir à Lomé.
« Il faut que Faure Gnassingbé se retire immédiatement et sans condition pour que soit mis fin à cette dictature héréditaire », a déclaré l’eurodéputée socialiste et ancienne ministre française Catherine Trautmann.
C’est « incroyable qu’en 2005 on ait encore des dictateurs qui essayent de (s’installer au pouvoir) simplement parce qu’ils sont les fils de leur père », a renchéri le socialiste britannique David Martin. L’UE « doit soutenir les forces démocratiques qui, Dieu merci, existent au Togo. Il faut les encourager », a-t-il ajouté.
Au nom de la Commission européenne, la commissaire Viviane Reding a relevé que la « dictature héréditaire » à Lomé « remet en cause nos espoirs de normalisation avec le Togo ».
Mercredi, une centaine d’opposants togolais établis en Europe avaient manifesté sous la neige, devant le bâtiment abritant le PE à Strasbourg.
Les manifestants qui scandaient des slogans tels que « Liberté pour le Togo », brandissaient des pancartes proclamant « non au coup d’Etat », « 38 ans ça suffit » ou qualifiant le président français Jacques Chirac d’ »ami des tyrans ».
Mercredi également, la présidence de l’UE avait exigé le « retour sans délai à l’ordre constitutionnel et légal » au Togo, se réservant le droit de « prendre des mesures » en appui à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui vient d’imposer des sanctions à Lomé.
« En l’absence de progrès », l’UE se réserve le droit notamment de « reconsidérer son action vis-à-vis du Togo au regard des 22 engagements pris par le gouvernement » togolais dans le cadre des consultations menées avec les Européens en 2004, soulignait une déclaration de la présidence.
Après avoir interrompu son aide au Togo en 1993, l’UE avait décidé en novembre dernier de normaliser partiellement ses relations avec Lomé qui avait pris 22 engagements, dont l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition, en avril 2004.
AFP
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