LOME (AFP) – 03/03/2005 20h24 – L’élection présidentielle au Togo a été fixée au 24 avril, a annoncé jeudi à Lomé Mme Kissem Tchangaï-Walla présidente de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
« Conformément aux dispositions de la loi électorale, la CENI et l’administration électorale se sont accordés pour fixer la date de l’élection présidentielle au 24 avril », a indiqué la présidente de la CENI, chargée notamment de la supervision et du contrôle de l’organisation de cette élection.
Mme Tchangaï-Walla, nommée mardi présidente de la CENI, a précisé que le calendrier de cette élection prévoyait le dépôt des candidatures le 26 mars.
La révision des listes électorales aura lieu du 28 mars au 5 avril et la campagne électorale se déroulera du 8 au 22 avril, a encore indiqué la présidente de la CENI lors d’un point de presse.
Cette élection est organisée après le décès le 5 février du président Gnassingbé Eyadéma. L’armée avait choisi un des fils du défunt, Faure Gnassingbé, comme nouveau chef de l’Etat, mais ce dernier s’est finalement retiré à la suite de fortes pressions internationales.
Faure Gnassingbé se présentera à la présidentielle sous les couleurs du Rassemblement du peuple togolais (RPT au pouvoir). Les principaux partis d’opposition ont décidé de participer au scrutin.
Ces partis ont toutefois fait savoir qu’ils « intégraient » le « cadre du processus électoral avec prudence » et que « si les conditions ne sont pas bonnes » ils conservaient « toute la latitude de le quitter », selon Jean-Pierre Fabre, secrétaire général de l’Union des forces de changement (UFC), principal parti d’opposition.
M. Fabre a souligné jeudi que la révision des listes électorales était un point sensible pour son parti.
Ces partis avaient finalement accepté mercredi de désigner leurs délégués à la CENI, alors qu’ils avaient pendant des mois refusé d’intégrer cet organisme.
La préoccupation majeure de l’UFC demeure cependant le sort de la candidature de son président M. Olympio, en exil en France.
Ce dernier est sous le coup d’une clause de l’article 62 de la Constitution, qui empêche un candidat de briguer le fauteuil présidentiel « s’il ne réside sur le territoire national depuis douze mois au moins ».
En 2003, Gilchrist Olympio n’avait pas pu se présenter à l’élection présidentielle et son remplaçant, M. Emmanuel Bob Akitani, premier vice-président de l’UFC, avait obtenu moins de 40% des suffrages face au défunt président Gnassingbé Eyadéma.
M. Martin Aduayom, secrétaire général adjoint de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA, de Léopold Gnininvi) n’a pas exclu l’hypothèse d’un « candidat unique » pour les principaux partis d’opposition. « Nous travaillons pour que cela soit ainsi », a-t-il indiqué jeudi.
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), qui a mené une médiation à Lomé ces derniers jours pour que l’opposition participe à cette présidentielle, a promis « d’accompagner le processus électoral » afin d’aboutir à un scrutin « juste et transparent ».
L’ex-secrétaire d’Etat français à l’Intégration Kofi Yamgnane, titulaire de la double nationalité française et togolaise, s’est déclaré jeudi déterminé à se présenter à l’élection, selon le quotidien parisien Le Monde.
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