29/03/2024

Les actualités et informations générales sur le Togo

Togo : Lettre ouverte à leurs excellences messieurs les présidents Alpha Condé et Nana Akufo Addo

Hewlett-Packard

Par Godwin Tété

« Le Nègre a suffisamment pâti de cette pratique tant prisée de la supériorité raciale qui lui fut infligée par d’autres, pour ne point tolérer semblable présomption de la part des siens ».
[Marcus Mosiah Aurélius Garvey, in « L’Afrique aux Africains », New York, 1920]

Excellences Messieurs les Présidents,

Tout d’abord, je voudrais très respectueusement vous remercier de tout cœur, d’avoir bien accepté de prendre à bras-le-corps l' »Epineuse Question Togolaise ». Et ce, en dépit des multiples et complexes Obligations que vous dicte la Fonction de Chef d’État.

Né le 16 janvier 1928, de nationalité togolaise, fonctionnaire international retraité de Nations-Unies, j’aurais 91 (quatre-vingt-onze) ans le 16 janvier prochain si, avant, je ne passais pas de l’autre côté de la fatale barricade existentielle.

Or, je souhaite vivement, intensément, de tout mon chétif être, VOIR le Changement politique, économique, social et culturel, vers lequel le CŒUR du brave et pacifique Peuple togolais SOUPIRE si ardemment depuis si longtemps.

En effet, le 27 avril 1958, par le truchement d’élections législatives qui se trouvaient être un véritable Référendum, ce Peuple ROMPIT catégoriquement, sans appel, avec toutes formes d’Asservissement,
d’Oppression, d’« Exploitation de l’homme par l’homme ».

Hélas ! Au petit matin de l’infernal dimanche 13 janvier 1963, le Père de la jeune Nation togolaise : Sylvanus Kwami Epiphanio Olympio est assassiné par un quarteron de « tirailleurs demi-soldes » revenus des guerres coloniales françaises du Vietnam et d’Algérie…

Il va sans dire que la Raison fondamentale, réelle, première, de ce terrible forfait, réside dans le Refus intangible de la France de laisser Sylvanus Olympio Créer une Monnaie nationale togolaise. En d’autres mots, les nervis togolais dont on s’est servi pour commettre cet ignoble assassinat n’auront été que des individus à la recherche d’un gagne-pain, instrumentalisés, manipulés, aveuglés.

Et, à partir de cet indélébile crime gratuit du 13 janvier 1963, de facto, le Togo va SUBIR une Colonisation d’origine endogène, d’essence ethno-militaro-clanique : celle de la dynastie des Gnassingbé. Une colonisation pénible à supporter, génératrice de misérabilisme criard pour le Peuple.

À cet égard, Excellences Messieurs les Présidents, veuillez souffrir que je soumette, à votre très haute attention, les lignes suivantes, de la « Lettre Pastorale des Évêques du Togo », en date du 27 avril 2017. Elles se passent de commentaires :

« Le principe de l’alternance politique, avant d’être une valeur démocratique, est surtout une exigence de droit naturel. Précisément, parce que les gouvernements sont à notre service, il est légitime de les remplacer quand nous estimons qu’ils ne remplissent plus leur mission ou qu’ils ont atteint une limite qui ne leur permet ou ne leur permettrait plus de bien remplir cette mission ». « Il ne s’agit donc pas d’une faveur que l’on pourrait accorder ou non au peuple ; il est plutôt question d’une exigence capitale que tout citoyen ou parti politique devrait respecter ».

[Cf. page 10 du document ci-après mentionné]

« Osons le reconnaître : derrière les apparences de quiétude et de tranquillité qu’il affiche, le Togo, notre cher Pays, va mal ; ses fils et filles sont de plus en plus désabusés ; ils ne savent plus quel chemin emprunter pour sortir de l’ornière et parvenir à la paix ; leur avenir semble bouché »

[Cf. « Lettre Pastorale de la Conférence des Évêques du Togo », 27 avril 2017. Éd. Saint-Augustin. ISBN 978-284693-3353. Quatrième page de couverture].

Excellences Messieurs les Présidents, j’aimerais surtout prendre la liberté de vous SUPPLIER de bien vouloir USER de toute votre Autorité, de toute votre Influence, de tout votre Pouvoir, afin d’AIDER VALABLEMENT le Peuple togolais à TROUVER LA RÉPONSE QU’APPELLE LA « QUESTION TOGOLAISE » vieille de 55 (cinquante-cinq) ans maintenant.

Le Peuple togolais, tous les Peuples africains, l’Humanité progressiste tout entière, vous en sauront gré !
Osant espérer que vous ne manquerez pas d’avoir l’obligeance d’EXAUCER MA SUPPLIQUE ici exprimée, Je vous prie de bien vouloir agréer, Excellences Messieurs les Présidents, les assurances de ma très haute considération.

Paris, le 26 septembre 2018
Godwin TÉTÉ
1, Rue Charpy 94000 Créteil (France)

CC. S. E. Monsieur
Muhammadu BUHARI
Président de la République Fédérale du Nigeria
Président en Exercice de la CEDEAO Abuja (Nigeria)