AFP-29/11/- L’Union européenne (UE) a décidé de rétablir une coopération « pleine et entière » avec le Togo qu’elle avait partiellement suspendue en 1993 pour « déficit démocratique », a-t-on appris jeudi de source officielle à Lomé.
Le représentant de la Commission de l’UE à Lomé, Filiberto Sebregoni, a annoncé qu’il avait remis au président Faure Gnassingbé, en présence de l’ambassadeur de France et au nom de la présidence de l’UE, une « lettre officielle » notifiant « la reprise de la coopération pleine et entière avec le Togo ».
M. Sebregoni a précisé que l’UE mettait ainsi fin à des mesures prises notamment en 2004 en vertu de la convention de Cotonou de 2000 régissant les relations entre l’Union et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et dont l’article 96 traite du respect « des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’Etat de droit ».
L’UE, principal contributeur du Togo, avec la France, avait d’abord interrompu son aide en 1993 après les violences ayant émaillé le processus de démocratisation.
Puis elle avait condamné un « coup d’Etat » lorsque, à la suite de la mort le 5 février 2005 du président Gnassingbé Eyadéma, l’armée avait installé au pouvoir l’un de ses fils, Fauré, en violation de la constitution togolaise.
Enfin, des violences au cours de la présidentielle d’avril 2005 avaient fait « entre 400 et 500 morts », selon un rapport des Nations unies qui en a attribué « la responsabilité principale » au pouvoir.
« Toutes les mesures restrictives sont levées et le Togo rentre dans un cadre normal de coopération avec l’UE », a déclaré à l’AFP le responsable européen.
« Après la notification en novembre 2006 du 9ème Fonds européen de développement (FED) estimé à 40 millions d’euros (environ 26 milliard de francs CFA), le 10eme FED est désormais programmé pour un montant de 123 millions d’euros (environ 80 milliards de FCFA) », a-t-il précisé.
Les efforts déployés par les autorités togolaises, notamment en matière de respect des droits de l’homme, ont conduit depuis plusieurs mois l’UE et plusieurs autres partenaires étrangers à assouplir leur position.
Cette tendance à une reprise des relations a été accentuée à la suite des élections législatives du 14 octobre considérées comme transparentes et démocratiques par l’ensemble des observateurs internationaux.
La bonne tenue de ce scrutin était depuis longtemps une condition pour Bruxelles.
Louis Michel, le commissaire européen au développement et à l’aide humanitaire, avait estimé dès le 18 novembre à Lomé que les conditions étaient remplies pour une « normalisation complète » entre Bruxelles et Lomé.
Deux jours plus tôt, en signe d’encouragement, Bruxelles avait débloqué au profit de Lomé le reliquat du 9e FED.
Et le 14 novembre, l’UE avait également accordé au Togo deux subventions non remboursables d’un montant total de 26 millions d’euros (environ 17 milliards de francs CFA) pour des projets institutionnels et d’aménagement urbain.
C’est dans le même esprit qu’une mission conjointe du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) séjourne actuellement à Lomé depuis quelques jours pour des consultations.
Composée d’une vingtaine d’experts, la mission doit s’entretenir avec plusieurs ministres ainsi que des responsables de certaines entreprises dont celle chargée de gérer le phosphate, principal produit d’exportation aujourd’hui sinistré.
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