LOME, 1 mars 2010 (AFP) – Les Togolais élisent jeudi leur président parmi sept candidats dont le sortant Faure Gnassingbé, fils de l’ancien dirigeant le général Gnassingbé Eyadéma, lors d’un scrutin test pour la démocratie dans cette nation secouée régulièrement par les violences électorales.
« Pour moi, et les autres aussi, ça va être un test de légitimité », a estimé dans un récent entretien à l’AFP M. Gnassingbé, 43 ans, candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT), au pouvoir depuis des décennies. Il a appelé le 15 février les Togolais, et notamment la classe politique, à « éviter à tout prix de susciter de nouvelles tensions », lors de ce vote à un tour auquel sont convoqués 3,281 millions d’inscrits. Fils du général Eyadéma qui a régné sur le petit pays ouest-africain pendant 38 ans, jusqu’à son décès en février 2005, il avait immédiatement été installé dans le fauteuil présidentiel par l’armée.
En avril de la même année, Faure Gnassingbé avait été élu président lors d’une élection contestée et suivie de violences qui ont fait 800 morts selon les sources, l’ONU évoquant 400 à 500 décès. ( ..) A l’approche de la présidentielle, Hamidou Inoussa, responsable d’une ONG de défense des droits de l’Homme, a estimé que « l’ambiance n’est pas bonne ». « Les Togolais ont peur de revivre les violences connues dans le passé ». Ces dernières semaines, l’opposition a dénoncé notamment des problèmes au niveau de la révision des listes électorales. Pour protester, les deux poids lourds de l’opposition – l’Union des forces de changement (UFC) et le Comité d’action pour le renouveau (CAR) – avaient retiré pendant quelques jours leurs représentants à la Commission électorale.
Yawovi Agboyibo, candidat du CAR, avait aussi suspendu pendant quatre jours sa participation au scrutin tout comme la première femme briguant la présidence du Togo, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA). »La révision des listes électorales s’est très mal passée. Le fichier électoral a été gonflé dans des régions du nord », a dénoncé Jean-Pierre Fabre, candidat de l’UFC. Il s’est dit « inquiet » quant aux risques de dérapages violents.
AFP 010550 GMT MAR 10
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