29/03/2024

Les actualités et informations générales sur le Togo

Togo: un dialogue national pour quel changement ? les togolais s’interrogent….

Le Togo étant relégué au dernier rang des pays les plus pauvres de la planète doit pouvoir s’organiser autrement qu’il ne l’ait fait jusqu’à présent. Ce pays malheureux et traumatisé a besoin de descendre au fond de lui-même, au fond de son âme, pour trouver et puiser d’autres ressources et de nouveaux moyens de luttes contre cette dictature héréditaire qui l’empêche de se débarrasser de la pauvreté qui le fait reculer d’année en année. La somme du cumul des insuffisances du clan Gnassingbé et du RPT sur tous les plans confondus, depuis quarante années est énorme!!! Tellement énorme que le seuil de tolérance de la misère quotidienne des Togolais est largement entamé.

Il ne reste plus qu’à dialoguer nous dit on à Bruxelles, pour régler notre crise. Dialoguer avec un système vieux de quarante ans, qui est devenu une vieille mécanique obsolète, arrogante, rouillée, grippée, un système à bout de souffle qui s’emballe dans ses propres contradictions, survivant de coups d’Etat en coups de forces tordues, alors qu’aux vues des résultats produits, rien n’est plus simple que de reconnaître son échec et laisser la place aux autres. Les nombreux dialogues nationaux préconisés par les grandes institutions internationales pour sortir de la crise, loin d’être une solution, même partielle, sont devenus sources de conflits, car le système RPT s’oppose systématiquement aux réformes institutionnelles; alors que tout va mal, très mal, très très mal dans notre pays.

QU’ATTENDENT-ILS POUR REVENIR A LA CONSTITUTION DE 1992 ?

Notons que tous les observateurs avisés de la crise togolaise s’accordent tous à dire que le peuple Togolais ne se retrouve pas à travers ce dialogue auquel il ne comprend pas grand-chose, ce qui confirme leur sentiment d’indifférence vis-à-vis des négociations avec le RPT et ses complices, car demandons-nous: qu’attendent-ils pour revenir à la constitution de 1992 ? C’est tellement plus simple que de revenir aux élections présidentielles à deux tours comme en France et au Bénin, c’est aussi simple que de limiter à deux mandats, le bail présidentiel et d’en finir avec l’arbitraire au sujet des critères de résidence et de nationalité concernant les futurs candidats à la magistrature suprême de notre pays…

Où sont l’ouverture et le progrès significatif dont parle l’Union Européenne lors de son dernier passage à Lomé ? A quoi joue la commission de Bruxelles au sujet du cas Togolais ? Louis Michel n’a-t-il pas le sentiment de marcher sur des œufs ? Se rend-il compte qu’il marche sur de la braise ? En cas de conflit armé pourra-t-il endosser ses responsabilités face au peuple Togolais ?
«Faure Gnassingbé est jeune, son père est originaire du nord, tandis que sa mère vient du sud, il saura réconcilier les Togolais en faisant des réformes courageuses et utiles» nous dit on, maintenant qu’il est au pied du mur grâce à la fraude électorale et à la barbarie humaine que fait-il ? Il se construit un grand palais présidentiel estimé à plus d’une centaine de milliards de francs CFA, on voit bien qu’il est loin de la préoccupation des Togolais, du dialogue national ou de la question des réfugiés: de qui se moque-t-on ? Qu’en pense Monsieur Michel ? Pour qui roule-t-il ? Lui qui s’apprête à débloquer les fonds gelés pour l’aide au développement.

Le système RPT et le clan Gnassingbé sont des hors la loi, et craignent les lois de la république, c’est dans ce sens qu’il faut comprendre qu’ils ont leur propre logique du fonctionnement des institutions et préfèrent imposer leur loi sauvage à la république, c’est à dire, opposer la barbarie à la légalité. Il faut savoir que le Togo est un Etat bandit, avec des pratiques mafieuses et le clan Gnassingbé se considère au dessus des lois de la république, si non comment peut-on mettre en circulation des véhicules sans plaque d’immatriculation en pleine ville de Lomé, que dit la police nationale à ce sujet ?

Au-delà de ce dialogue, et comme le pense les Togolais dans leur immense majorité, la voie révolutionnaire aura le mérite d’être essayée, car de toutes les façons nos compatriotes ne voient rien d’autre pouvant ouvrir les portes de l’alternance.
La liberté ne se négocie pas, elle se prend et peu importe les moyens dès lors que la majorité continuent de souffrir. Cette liberté pour laquelle le peuple Togolais est maintenant préparé à payer le prix le plus fort, doit apporter au sein de notre république un changement radical et profond.

Le but de ce dialogue national, loin d’être la tenue des élections législatives comme le système RPT le souhaite et l’affirme, c’est plutôt la mise en place d’une transition dont il s’agit, une transition qui va mettre en œuvre la réforme des institutions de la république. Si le dialogue national n’arrive pas à se fixer ce cap qui est la volonté collective des Togolais, il est désormais venu le moment d’organier différemment la lutte pour atteindre nos objectifs.

Le Togo doit prendre son destin en mains, comme la plupart des pays d’Amérique Latine, nationalistes et déterminés dans la lutte contre l’impérialisme Yankee, les Togolais ont le devoir de se lancer dans la révolution pour la libération totale de notre pays, en obtenant par tous les moyens le départ de ceux qui nous ont conduits dans l’indigence.

En premier lieu, voyons les modalités d’une révolution pacifique:

Pour que cette révolution ait lieu, toutes les forces vives de notre pays doivent se mettre en mouvement, y compris les Forces Armées Togolaises, l’armée nationale doit se libérer de la dictature du clan Gnassingbé qui n’est pas son Dieu.
L’armée est une institution prise en otage au Togo au même titre que l’assemblée nationale, la cour constitutionnelle, le gouvernement, les sociétés d’Etat etc.… et toute la fonction publique à des fins personnelles de pérennisation des Gnassingbé au pouvoir. De la même façon que la société civile, les partis politiques et les syndicats se battent pour les libertés publiques, l’armée Togolaise doit pouvoir se battre pour se libérer de l’arbitraire. Combien sont-ils de nos officiers à bénéficier d’un stage de formation dans les écoles prestigieuses de guerre en France ? Sur quels critères sont-ils sélectionnés ? Sur les valeurs du mérite ou l’appartenance au clan Gnassingbé ou encore par alliance familiale avec le clan ?

Cette institution a ses propres moyens en ce qui concerne son affranchissement par rapport au clan Gnassingbé, car depuis que les têtes tombent l’une après l’autres au sujet des coups d’Etat inventés, des purges organisées, la distribution des grades pourtant non mérités à la tête du client et autres, nos vaillants hommes en kaki sont devenus passifs, ils ne réagissent pas face à cette injustice qu’ils subissent au jour le jour.
Au royaume de l’impunité, l’absence de réaction réconforte l’injustice, car ceux qui ne réagissent pas contre leur bourreau aujourd’hui, seront certainement leur victime demain à coup sûr.
Il y a lieu également de déserter tout simplement cette institution qui n’est plus qu’une secte dont le gourou est le clan Gnassingbé. Déserter, c’est rompre avec cette institution qui n’est pas républicaine. C’est aussi arrêter de la cautionner dans le mal qu’elle fait subir à nos compatriotes, c’est marquer son désaccord, son refus de poser un acte contraire aux valeurs républicaines, c’est ce qu’on appelle: la désobéissance civile.

La désobéissance civile est aussi redoutable qu’une arme de guerre, c’est le nerf de la contestation dans les pays occidentaux. Refuser d’exécuter un ordre anti républicain est un acte légal et conforme au serment prêté dans le cadre de ses fonctions puisque ce serment est une obligation vis-à-vis de la république et vis-à-vis de soi-même.

L’idée d’une cessation générale d’activité s’inscrit également dans le cadre de cette révolution pacifique. Il s’agit de paralyser l’activité économique par une sorte de grève générale illimitée jusqu’à la démission de l’exécutif illégitime actuellement aux affaires dans notre pays.
Notre pays n’étant plus qu’un champ de ruine, soyons courageux d’arrêter la chaîne production de l’activité économique dont profite ceux qui sont la cause de nos malheurs et qui nous méprisent également.

En deuxième lieu, il est important de radicaliser la révolution par la suite en s’attaquant concrètement aux points stratégiques de l’économie nationale tels que: le port et l’aéroport de Lomé. Là aussi, il s’agit de déserter les lieux dans une logique de grève illimitée jusqu’à la démission collective de ceux qui sont là où ils n’ont pas à être. Cette place où ils sont, est celle qui revient de droit à Emmanuel Bob Akitani, c’est la volonté librement exprimée par le peuple togolais souverain lors des dernières élections présidentielles.
Outre les points stratégiques que nous venons de citer, il faudra étendre l’action à l’ensemble des sociétés d’Etat et à la fonction publique. Si tous les Togolais baissent les bras au même moment à travers une désobéissance civile généralisée et organisée sur toute l’étendue du territoire national, nous verrons comment le clan Gnassingbé et le RPT réagiront à ce moment là, eux qui se sentent tellement fort, peut être même plus fort que Dieu le père et tous ses saints réunis.

La révolution, c’est l’expression d’un sentiment de ras-le-bol vis-à-vis des pilleurs de la république, elle est nourrie et portée par l’idéal de justice et d’égalité face à la loi, elle est salvatrice, elle libère, c’est désormais notre chemin à suivre.
Contre la violence et l’arbitraire, le peuple n’a d’autres choix que de répondre lui aussi par la violence à ses assassins.

Saisissons toutes les opportunités pour faire connaître notre problématique aux yeux du monde entier, la coupe du monde en est une de ces opportunités. Souvenons-nous de nos frères Noirs-Américains en pleine lutte pour les droits civiques dans l’Amérique raciale, lors des jeux olympiques de Munich en 1972 en Allemagne, ils se sont exprimés à leur façon dans leur combat pour l’égalité raciale. Sur ce plan l’Allemagne leur a porté chance. Partout où les peuples sont opprimés, il n’existe pas d’économie d’énergie dès lors qu’il s’agit d’engager la lutte pour la libération, un révolutionnaire a besoin de se servir du sport pour faire connaître sa cause, de toutes les façons, les résultats d’Allemagne seront vite récupérés à l’actif du RPT, ainsi que les futurs fonds versés à l’équipe nationale par la FIFA, les joueurs recevront comme à l’accoutumée des miettes alors que ce sont eux qui ont produit les résultats des matchs.
Ils doivent se souvenir également qu’après leur qualification pour la CAN 2006 en Egypte, la prime versée par la fédération africaine de football n’était effective que bien tardivement après de longues tractations sur ce qui était à priori leur droit. A quoi bon recommencer la même erreur en Allemagne? En politique, tout est moyen, alors, saisissons toutes les opportunités pour mener notre bataille pour l’Etat de droit et la démocratie au Togo.

Si toutes ces cartes sont épuisées néanmoins sans résultat concret c’est à dire sans le départ du clan Gnassingbé, alors il faudra passer à l’étape suivante de la révolution qui est l’ultra radicalisme. A cet effet, à l’image de l’OLP de Yasser Arafat, il nous faudra l’Organisation de Libération du Togo (OLT) en lieu et place des partis politiques et nous irons tous à la rencontre de notre liberté et de notre destin par la force de la même manière que le RPT le fait actuellement contre notre peuple paisible et tranquille, même trop paisible et tranquille pour résister. Il nous faut un peu plus d’agressivité dans la lutte.

Par Tido BRASSIER