DAKAR, 11 mai (AFP) – 23h02 – La Rencontre africaine de défense des droits de l’Homme (RADDHO), une ONG basée à Dakar, a rejeté les propositions du Togo d’aller suivre le déroulement de l’élection présidentielle prévue le 1er juin prochain dans ce pays, a déclaré dimanche son secrétaire général Alioune Tine, qualifiant ce scrutin de « mascarade ».
La RADDHO avait été sollicitée par la société civile togolaise, mais aussi le gouvernement de Lomé pour l’envoi d’observateurs pour la présidentielle, mais elle a signifié son refus à ces deux parties, a affirmé à l’AFP M. Tine.
« Ce n’est pas la peine d’aller constater ce qu’on déjà », c’est-à-dire « un scrutin pipé », « une mascarade électorale », a-t-il ajouté, évoquant notamment le rejet de la candidature de Gilchrist Olympio, principal opposant au président togolais Gnassingbé Eyadéma.
M. Eyadéma, au pouvoir depuis 36 ans, est candidat à sa propre succession alors que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a rejeté la candidature de M. Olympio, leader de l’Union des forces du changementprincipale formation de l’opposition), jugeant son dossier « incomplet ». Il y manquait le quitus fiscal et l’acte de domiciliation deux pièces obligatoires, selon les responsables de la CENI.
Pour éviter que cette situation ne crée une crise comme en Côte d’Ivoire, pays qui tente se sortir d’un conflit politico-militaire déclenché le 19 septembre 2002, « la RADDHO recommande le gel du processus électoral » au Togo, a déclaré Alioune Tine.
L’ONG invite par ailleurs plusieurs dirigeants à organiser des « assises » entre les différents acteurs du jeu politique au Togo, afin de parvenir à accords comme ceux signés en janvier à Marcoussis (près de Paris) entre les parties en conflit en Côte d’Ivoire, a poursuivi M. Tine.
Selon la même source, les dirigeants interpellés sont le Sud-Africain Thabo Mbeki, président en exercice de l’Union africaine (UA), le Ghanéen John Kufuor, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ainsi que le chef d’Etat français, Jacques Chirac, et le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.
Dans un rapport sur « la paix en construction » en Afrique, rendu public dimanche, la RADDHO établit une liste de 19 pays présentant les « signes annonciateurs » de crises ou engagés dans des processus fragiles de rétablissement de la paix sur le continent.
Parmi ces pays, figure le Togo où « le président Gnassingbé Eyadéma s’appuie sur une armée prétorienne » et un régime caractérisé par des « arrestations arbitraires, assassinats, tentatives d’assassinat et intimidation des opposants et des acteurs de la société civile », affirme le document.
« La mauvaise foi (y est) érigée en règle de fonctionnement » et « les libertés individuelles et collectives (y sont) muselées », estime également le texte.
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