LOME, 16 mai (AFP) – 20h08 – Caravanes de taxis-motos et de véhicules dans les rues, affiches de candidats placardées sur les places et aux carrefours: la capitale togolaise Lomé vit depuis vendredi au rythme de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 1er juin prochain.
Quelques heures seulement après le coup d’envoi officiel de cette campagne, à 00h00, plusieurs milliers de militants du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT, au pouvoir) étaient déjà mobilisés.
Vêtus de t-shirts et de casquettes à l’effigie du président Gnassingbé Eyadéma, en majorité des femmes, ils ont manifesté leur soutien au chef de l’Etat en formant une haie d’honneur à son passage, sur le « boulevard Eyadéma » qui traverse la capitale.
Comme les militants du RPT, ceux de la Convention Patriotique Panafricaine (CPP, opposition) de l’ancien Premier ministre Edem Kodjo sont également descendus dans les rues de la ville, avec le renfort de quelques sympathisants conducteurs de taxi-motos qui sillonnaient les rues de la ville revêtus de maillots pro-Kodjo.
Outre les caravanes, les affiches de certains candidats ont commencé à fleurir aux points stratégiques.
Le général Eyadéma battait le record dans le centre ville, constellé d’affiches à son image et vantant ses mérites.
M. Eyadéma, au pouvoir depuis 36 ans, s’est taillé pour l’occasion des slogans de campagne sur mesure: « Eyadéma, infatigable énergie au service de la nation », « continuité dans la sécurité et la stabilité » ou encore « la puissance sereine », qui rappelle la « force tranquille » du président français François Mitterrand en 1981.
L’opposition n’était pas en reste avec des affiches « Edem Kodjo, nous allons vous faire aimer le Togo, notre pays », « Edem Kodjo, notre raison d’espérer ».
L’avocat Yawovi Agboyibo, candidat du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), avait choisi une tonalité plus guerrière en se présentant sur ces placards comme « l’homme des combats », de même que Léopold Gnininvi, candidat de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), promettant « ensemble nous vaincrons ».
Au siège de l’Union des Forces du Changement (UFC) dirigé par Gilchrist Olympio, opposant historique au président Eyadéma exclu de la course pour dossier de candidature « incomplet », les militants étaient eux aussi en effervescence.
M. Olympio n’ayant pas été autorisé à participer au scrutin, l’UFC a appelé à voter pour son premier vice-président, Emmanuel Akitani Bob, candidat du Parti des forces du changement (PFC), qui a lui été dûment enregistré.
« On se prépare activement. Les choses vont commencer d’un moment à l’autre », lance un responsable de l’UFC, cerné par des jeunes militants réclamant à cor et à cri leur « matériel de campagne ».
Ils repartiront les mains vides, aucun tee-shirt, casquette ou affiche n’étant disponible.
Au total, sept candidatures dont celle du général Eyadéma, candidat du RPT, ont été retenues pour ce scrutin.
La Cour constitutionnelle a rejeté le recours formulé par M. Olympio après le refus de son dossier par la commission électorale, où manquait notamment un certificat de résidence, rendu obligatoire par une modification de la Constitution adoptée le 30 décembre 2002 par l’assemblée nationale.
Fils du premier président togolais Sylvanus Olympio, assassiné en 1963, Gilchrist Olympio était absent du Togo depuis 1999 pour des raisons de sécurité, et n’était revenu dans son pays que le 26 avril dernier pour accomplir les formalités d’inscription. Il est depuis retourné en France.
La modification de la constitution a en outre permis au président Eyadéma, qui avait annoncé en juillet 2001 son intention de se retirer en 2003, de briguer un troisième mandat.
La campagne doit officiellement s’achever le 30 mai.
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