AFP -07/09/2006– Le président togolais Faure Gnassingbé a proposé jeudi à Paris que les élections législatives anticipées dans son pays se tiennent en juin 2007, ouvrant ainsi la voie à une reprise de l’aide de l’Union européenne.
M. Gnassingbé a rencontré le président Jacques Chirac à l’Elysée, dans le cadre d’une tournée européenne qui intervient après « un accord politique global » au Togo, signé le 20 août entre le gouvernement, les partis politiques et des représentants de la société civile.
« Nous estimons qu’un processus électoral comme celui-là peut prendre huit mois à peu près. Donc si nous pouvons organiser les élections en juin 2007, ce sera une bonne chose », a-t-il dit à la presse qui l’interrogeait sur la date des élections.
M. Chirac a immédiatement annoncé que la France allait accorder « une aide de 5 millions d’euros pour soutenir le redressement du Togo », a rapporté l’Elysée.
L’UE, estimant que le Togo avait rempli les conditions qu’elle avait posée, n’attendait plus que l’annonce d’une date pour les élections législatives avant de reprendre son aide.
Elle pourrait débloquer pour ce petit pays d’Afrique de l’Ouest deux enveloppes de 20,8 millions d’euros chacune, a indiqué lundi le commissaire européen au Développement Louis Michel après avoir rencontré à Bruxelles M. Gnassingbé.
Le président togolais a également annoncé qu’il prendrait sa décision « dans les prochains jours » sur la nomination d’un nouveau Premier ministre, mais a dit qu’il ne savait pas encore à quel parti il appartiendrait.
Faure Gnassingbé a déclaré avoir « assuré le président de la République française que le processus (d’organisation des élections) va se poursuivre et qu’il serait crédible. Moi je m’y investirai particulièrement ».
De son côté, Jacques Chirac « a salué l’engagement du Togo sur la voie de la réconciliation nationale », ainsi que « la détermination du président Faure Gnassingbé à mettre en oeuvre les 22 engagements pris à l’égard du l’Union européenne au lendemain de son élection », selon la présidence française.
Il a assuré le président togolais « du soutien de la France pour accompagner ces évolutions positives ».
En avril 2004, Lomé a pris 22 engagements dans le domaine de la restauration de la démocratie, des droits de l’Homme et du respect des libertés fondamentales, nécessaires à la normalisation des relations UE-Togo, suspendues depuis fin 1992 pour cause de déficit démocratique.
L’accord du 20 août avec l’opposition a ouvert pour la première fois les portes de l’Europe à Faure Gnassingbé, fils de l’ancien président Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir pendant 38 ans. Il a succédé en avril 2005 à son père, décédé en février de la même année, après un processus électoral controversé marqué par des violences meurtrières.
Le président togolais s’est rendu successivement en Belgique, en Italie puis en France.
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