TESVIE (Togo), 1er juin (AFP) – 19h27 – Des incidents ont opposé dimanche matin des partisans du pouvoir et de l’opposition à Tsévié, à une trentaine de kilomètres au nord de Lomé, et les opérations de vote pour le scrutin présidentiel étaient suspendues depuis la fin de matinée dans certains bureaux de la ville, a-t-on appris de sources concordantes.
Selon des habitants de la ville interrogés dimanche après-midi par l’AFP, quelques centaines de manifestants, en majorité des jeunes mais aussi des femmes se réclamant de l’opposition, ont envahi des bureaux de vote et brûlé des urnes entre 09h00 et 10H00 (heure locale et GMT).
Des observateurs étrangers ont confirmé ces échauffourées, indiquant que deux bureaux avaient été saccagés.
Les gendarmes de la brigade locale ont eux aussi été pris à partie. « On n’a rien compris, on a été envahis par la population », a déclaré l’un d’entre eux. Des pneus brûlés étaient encore visibles devant la gendarmerie.
La police est intervenue pour disperser les protestataires à l’aide de gaz lacrymogènes, ont indiqué des témoins, qui n’ont pas fait état de blessés.
Le calme était revenu dans l’après-midi à Tsévié, où de nombreux éléments de la « Force de sécurité élection présidentielle » mise sur pied spécialement pour ce scrutin par les autorités s’étaient déployés.
Le ministre togolais de l’Intérieur, François Akila Esso Boko, a affirmé que ces troubles avaient été suscités par le passage dans certains bureaux de vote de Zeus Ajavon, militant de l’opposition faisant partie de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) chargée de superviser le scrutin.
« Il n’était même pas en mission et il a fait un constat », parlant de bourrage des urnes, a accusé le ministre, estimant qu' »on n’a pas voulu que le processus reste dans son cadre légal ».
Sur les 120 bureaux de vote de Tsévié, seuls six sont restés fermés après ces incidents, a affirmé M. Boko. Un gendarme a été blessé lors de ces troubles, selon lui.
Au pouvoir depuis 1967, le président Gnassingbé Eyadéma brigue un troisième mandat, face à cinq candidats de l’opposition.
Elu et réélu en 1993 et 1998 lors de scrutins boycottés ou contestés par l’opposition, Gnassingbé Eyadéma part grand favori et a pu se représenter grâce à une modification de la constitution, qui jusque là limitait le nombre de mandats présidentiels à deux.
Son opposant historique, Gilchrist Olympio, a été privé d’élection pour cause de dossier « incomplet », mais il est représenté dans ce scrutin par le vice-président de son parti, Bob Akitani, qui se présente sous l’étiquette d’une autre formation.
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