NAIROBI, 1er jan (AFP) – 10h21 – Le président togolais Gnassingbé Eyadéma est « une honte pour l’Afrique », estime mercredi The Daily Nation, le quotidien le plus important du Kenya, après que le Parlement togolais eut modifié la Constitution pour permettre au chef de l’Etat de briguer un nouveau mandat.
« Par rapport à ce qui s’est passé dans ce minuscule pays d’Afrique de l’Ouest, nous, Kenyans, pouvons nous considérer comme chanceux », écrit le journal dans un éditorial intitulé « Eyadéma, une honte pour l’Afrique ».
Ancien dirigeant de l’opposition, Mwai Kibaki est devenu le troisième président du Kenya dimanche, après avoir remporté les élections générales du 27 décembre.
Il a succédé à Daniel arap Moi, 78 ans, au pouvoir depuis 1978, à qui la Constitution interdisait de se représenter. Cette première alternance démocratique du pays depuis son indépendance en 1963 s’est effectuée sans violence et a été chaleureusement saluée par la communauté internationale.
Arrivé au pouvoir en 1967, le président Eyadéma est le doyen des chefs d’Etat en Afrique. « Il est un des derniers dinosaures politiques du continent », souligne The Nation.
« Les autres sont Mouammar Kadhafi de Libye et Omar Bongo du Gabon. Mais au moins ces deux derniers n’ont pas la prétention de tenir des élections démocratiques », ajoute le quotidien.
« Ce qu’a fait Eyadéma a rejeté l’Afrique dans des temps révolus où les présidences à vie étaient la norme. Il est temps que le reste du continent décourage activement cette tendance. Il y a plusieurs façons de le faire », écrit-il.
« Les pays africains sont en train de réaliser rapidement leur intégration économique. Leurs dirigeants peuvent fermer la porte à des gens comme Eyadéma », propose le journal. Le Kenya est un des rares pays d’Afrique à n’avoir connu ni coup d’Etat ni régime militaire.
The Nation conclut son éditorial en ayant une « pensée pour nos compatriotes africains qui sont incapables de se libérer par eux-mêmes des chaînes de la dictature ».
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