30/05/2023

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L’UA sanctionne le Togo, Faure Gnassingbé devrait être candidat

LOME (AFP) – 25/02/2005 16h56 – L’Union africaine (UA) a décidé vendredi de sanctions contre le Togo et appelé la communauté internationale à en faire autant, alors que le parti au pouvoir à Lomé devait désigner le nouvel homme fort, Faure Gnassingbé, comme son candidat à la prochaine élection présidentielle.

Le Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine (UA), réuni à Addis Abeba, a demandé à ses membres d’appliquer « scrupuleusement » les sanctions contre le Togo déjà adoptées le 19 février par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a indiqué un haut responsable de l’UA.

L’organe exécutif de l’UA a également demandé « au Conseil de sécurité de l’Onu de soutenir les sanctions prises par la CEDEAO et l’UA » contre le Togo pour protester contre l’accession controversée au pouvoir du président investi Faure Gnassingbé, selon Saïd Djinnit, Commissaire à la paix et sécurité de l’UA.

Les sanctions de la CEDEAO comportaient la suspension de l’organisation, l’interdiction de voyager pour les dirigeants togolais, le rappel des ambassadeurs en poste à Lomé et un embargo sur les armes.

Le Conseil de paix et de sécurité a « confirmé la suspension des autorités de fait du Togo de toutes les activités de l’Union africaine jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel » au Togo, a précisé M. Djinnit.

Désigné par l’armée pour succéder au président Gnassingbé Eyadéma, qui avait dirigé d’une main de fer le pays depuis 1967, Faure Gnassingbé a été investi le 7 février, deux jours après la mort de son père, après une révision éclair de la Constitution par le Parlement.

Sous forte pression internationale, M. Gnassingbé a annoncé le 18 février la tenue d’une élection présidentielle dans le délai constitutionnel de 60 jours, tout en précisant qu’il resterait au pouvoir jusqu’à cette date. Cette décision a été largement critiquée par la communauté internationale.

L’Union européenne (UE) avait même évoqué mercredi la possibilité de « prendre des mesures » contre Lomé.

Parallèlement, le Rassemblement du peuple togolais (RPT, parti présidentiel) s’est réuni en congrès extraordinaire à Lomé pour désigner son candidat à l’élection présidentielle.

Selon de bonnes sources en marge du congrès, M. Gnassingbé devrait être ce candidat.

Le congrès, réuni à huis clos après une brève cérémonie d’ouverture publique, a rassemblé quelque 5.000 délégués, notamment des membres de l’organisation de la jeunesse du parti.

Les congressistes ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire « Faure Gnassingbé président, c’est la jeunesse en action ».

Le président investi, qui s’est rendu jeudi au Gabon et en Libye, avait indiqué jeudi soir, après avoir vu le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, que « la crise actuelle au Togo est en voie de règlement ». Il avait affirmé qu’il allait prendre « des mesures importantes dans ce sens à partir de vendredi et ce conformément à la Constitution du Togo ».

De son côté les principaux partis de l’opposition togolaise ont conjointement réclamé vendredi la conclusion d' »accords politiques » avant l’organisation de la présidentielle.

Ce scrutin doit être « ouvert à tout le monde », notamment à l’opposant Gilchrist Olympio, en exil en France, selon ces partis.

La Constitution interdit actuellement à M. Olympio de se présenter, tout candidat devant avoir séjourné 12 mois consécutivement au Togo avant le scrutin.

Ces partis ont également demandé « le rétablissement » dans ses fonctions de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Fambaré Natchaba Ouattara, destitué le 6 février et qui souhaite revenir à son poste.

La Constitution, rétablie depuis par une nouvelle révision, prévoyait que la vacance du pouvoir soit assurée par le président de l’Assemblée nationale.