08/05/2024

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Togo: la famille d’un opposant assassiné menace de porter plainte

Lomé, Togo (PANA) – La famille de l’opposant togolais, Tavio
Amorin, assassiné le 23 juillet 1992, menace de porter plainte
contre X devant les lenteurs de la justice à ouvrir une
information pour tenter de trouver les auteurs du crime, a-t-on
appris, mardi à Lomé, de source autorisée.

Dans une longue correspondance adressée au chef de l’Etat, la
famille déclare ne pas comprendre « pourquoi la justice n’a jamais
pris l’initiative d’ouvrir (…) la procédure d’information afin
de connaître le mobile de ce crime perpétré sur la personne d’un
leader politique, de surcroît membre d’une institution d’Etat, le
Haut Conseil de la République, Parlement de transition ».

La lettre incrimine deux policiers: Kossi Karéwé et Pangayou
Boukpéssi qui, selon elle, « ont tiré de sang froid sur un citoyen
togolais ». Les deux hommes sont accusés d’avoir « laissé sur les
lieux de leur forfait, en guise de signature, leurs cartes
d’identité ainsi que l’arme de leur crime ».

« Ces hommes n’ont jamais été inquiétés ni même convoqués par un
juge, ne serait-ce que pour les entendre », s’indigne la famille
Amorin, qui interpelle le président de la République, « garant du
respect de la Constitution qui organise la protection et
l’inviolabilité de la personne », à prendre ses responsabilités
« afin que la justice se saisisse au plus tôt du dossier ».

En tout état de cause, la famille du défunt projette de déposer,
dans les tout prochains jours, « une plainte auprès du procureur
de la République contre X pour tentative d’assassinat et
assassinat » et de se porter partie civile.

« Nous attendons de sentir le poids de vos fonctions (de chef de
l’Etat) dans notre légitime action de recherche de la vérité dans
cette douloureuse affaire qui nous a traumatisés », conclut la
lettre de la famille Amorin au président Gnassingbé Eyadéma.

Depuis dix ans, signale-t-on, les assassins de l’opposant ne sont
pas encore judiciairement connus et identifiés malgré les
promesses des gouvernements qui se sont succédé depuis au Togo.

Si elle venait à être déposée, cette plainte de la famille Amorin
pourrait mettre à mal le régime d’Eyadéma, accusé de traîner une
longue liste de violations des droits de l’homme et de cultiver
l’impunité, estiment les observateurs.

Lomé – 30/07/2002