Le Fonds monétaire international (FMI) vient de publier son rapport « Perspectives économiques en Afrique 2016 1» où l’accent est mis sur « une croissance trop faible depuis trop longtemps ». Les statistiques portent principalement sur l’année 2015 2.
1. LE REFUS DE PARTAGER AVEC INTELLIGENCE
L’Afrique, à savoir l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du nord, n’apparaît pas dans ce rapport qui continue à nier l’existence de l’entité Afrique en préférant lier l’Afrique du nord avec le Moyen-Orient. Le rapport évite soigneusement de rappeler que les conseils prodigués par le passé par le FMI sont autant responsables de la situation actuelle de l’Afrique. Donc que chacun fasse amende honorable en travaillant non pas uniquement avec les responsables au sein de l’Etat mais aussi avec les expertises disponibles dans la société civile africaine, plus particulièrement au sein de la Diaspora africaine.
La promotion d’une certaine idée néolibérale de l’économie en Afrique a conduit la plupart des institutions de financement du développement à nier les inégalités et leurs accumulations, qui fondent souvent les oligarchies qui s’arrogent la plus grande part des fruits de la croissance en Afrique. 20 % de la population la plus riche en Afrique du sud se partage 68,9 % des richesses. Au Nigeria, la même population s’adjuge plus de 49 % des richesses, au Togo, c’est 51,6 %. A contrario, 20 % des plus pauvres ne se partagent que 4,8 % des richesses, alors qu’en Afrique du sud, c’est 2,5 % et au Nigéria, 5,4 %. En France, les 20 % les plus riches se partagent 41,2 % de la richesse alors que les 20 % les plus pauvres, 7,8 % 3. Alors le vrai risque, c’est le refus de partager avec intelligence, c’est-à-dire en investissant dans la création de richesses et une réorganisation des fruits de la croissance.
2. L’AFRIQUE SOUTIENT TOUJOURS LA CROISSANCE MONDIALE EN 2015
Le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 à 3,2 % en considérant la vulnérabilité globale des économies, ce face à l’augmentation des risques et de la volatilité des marchés. En réalité, il apparaît un véritable ralentissement généralisé dans toutes les régions du monde, même si la région Asie demeure la plus active.
Selon les statistiques du FMI, la croissance de la création de richesses de l’Afrique du nord et du Moyen-Orient qui était de 2,6 % s’est tassée pour atteindre 2,3 % en 2015. L’Afrique subsaharienne dévisse sérieusement en passant de 5,1 % en 2014 à 3,4 % en 2015, légèrement au-dessus de la moyenne mondiale. Cela reste malgré tout un score honorable comparé à l’économie mondiale qui a vu sa croissance ralentir pour les mêmes périodes, passant de 3,4 % à 3,1 %. Aussi, l’Afrique au même titre que l’Asie soutient la croissance mondiale, ce qui n’est pas le cas des pays comme les Etats-Unis avec 1,9 % en 2015, la zone Euro avec 1,6 % et le Japon avec 0,5 % de croissance économique en 2015.
La situation reste globalement inchangée pour les prévisions pour l’année 2016 sauf que l’Afrique subsaharienne perdra autour de 0,4 % de croissance économique alors que l’Afrique du nord pourrait gagner jusqu’à 0,6 % si les tensions économiques et l’insécurité ne prennent pas le dessus….
Publié par Yves Ekoué Amaïzo
LIRE L’INTEGRALITE DE L’ARTICLE
[Afrique .. On ne mange pas la croissance économique ->http://cvu-togo-diaspora.org/2016/04/15/afrique-ne-mange-pas-la-croissance-economique-creation-de-richesses-et-redistribution-improductive/11252]
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