Le général Eyadéma, arrivé au pouvoir par un putsch en 1967, pourra ainsi se représenter en juin 2003.
Alternance démocratique au Kenya, présidence à vie au Togo: c’est le jour de l’investiture, à Nairobi, du successeur élu de Daniel arap Moi que le Parlement aux ordres à Lomé a décidé, lundi 30 décembre, de permettre au plus ancien des « dinosaures » au pouvoir en Afrique, le général-président Gnassingbè Eyadéma, de briguer autant de mandats qu’il le voudra. A l’unanimité, les députés togolais ont abrogé l’article 59 de la Constitution, qui limitait le nombre des mandats présidentiels à deux quinquennats successifs. Le général Eyadéma, arrivé au pouvoir par un putsch en 1967, pourra ainsi se représenter en juin 2003 et espérer souffler les bougies d’un règne quarantenaire…
Sa réélection lui sera facilitée par un autre amendement constitutionnel. Désormais, l’élection présidentielle ne se fera plus à deux tours, mais à un seul. Le chef de l’Etat n’aura donc plus à interrompre le dépouillement, comme il le fit en juin 1998, pour s’éviter un second tour, jugé humiliant pour son ego de « doyen de l’Afrique ». Soucieux de « mieux assurer la promotion de l’Etat de droit au Togo » par la révision de la Constitution, les députés à Lomé ont estimé que la limitation des mandats présidentiels portait « atteinte à la liberté du peuple de choisir librement son président ».
L’opposition, qui n’est pas représentée au Parlement, a appelé « le peuple togolais à se mobiliser contre ce coup de force du président ». Le général Eyadéma avait pourtant promis de ne plus se représenter à l’élection présidentielle, lors de la visite à Lomé, en juillet 1999, du président Jacques Chirac
Le 31 décembre 2002
Le Monde
Stephen Smith
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