25/04/2024

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CREAT: Droit de réponse à M. Comi TOULABOR

Cher Monsieur,
Nous avons lu avec beaucoup d’intérêt votre dernière réflexion intitulée « Les faiblesses de la Société civile (3) » publiée sur le site Internet www.letogolais.com . Vous essayiez dans votre article de mesurer le pouls de la société civile togolaise pour trouver les causes de sa faiblesse. Vous en êtes arrivé au constat que tout le monde a déjà fait et qui ne fait plus l’ombre d’aucun doute : l’incapacité de la classe politique et de la société civile togolaise à constituer un véritable front de lutte pour venir à bout d’une dictature vieille de quatre décennies dans notre pays le Togo. Vous vous êtes efforcé d’évaluer les forces et mouvements de la jeunesse qui se sont constitués çà et là, au Togo comme à l’étranger et n’avez donc pas hésité à attribuer les bons et les mauvais points. Nous reconnaissons avec vous que la société civile togolaise a du mal à se reconstituer après plus d’une décennie de lutte sans merci pour sa libération du joug de la dictature de M. Eyadema, mais il n’est pas de votre devoir ni de votre compétence, à ce qu’il nous semble –si vous vous prenez au sérieux–, de juger de la crédibilité des forces démocratiques émergeantes de la jeunesse togolaise. Aussi, sommes-nous indignés et très surpris de constater que vous vous êtes donné le droit de classer notre association, le Cercle de Réflexion et d’Action pour le Togo (CREAT) et la Nouvelle Dynamique Populaire (NDP) parmi « les organisations farfelues » et « sigles fantomatiques qui apparaissent et disparaissent au bas de tels communiqués, appels et lettres adressées à telles personnalités politiques sans lendemain ».(sic)

Pour ce qui nous concerne, nous tenons tout simplement à vous faire comprendre que le CREAT est une association loi 1901 régulièrement créée conformément à la loi française (J.O.R.F. Associations du 1er février 2003, p. 825 n° 2347) et n’entend recevoir sa reconnaissance d’un quelconque soi-disant homme politique ou « éminence grise » pour pouvoir exister. Nous regrettons sincèrement que, malgré le respect que nous ne saurions vous manquer, une simple rigueur intellectuelle n’ait pas pu vous inciter à vérifier vos informations avant de les faire publier sur les sites Internet. Le CREAT dont le siège se trouve bel et bien à Poitiers (qui est pourtant à moins de 2 heures de train de Bordeaux) est un regroupement de jeunes togolais bien structuré et doté d’un Bureau exécutif dont l’objectif est d’apporter sa modeste contribution à la difficile lutte du peuple togolais pour sa libération de la dictature et l’avènement d’un véritable Etat de droit dans notre pays. A cet effet, il ne cherche pas, comme vous l’aviez malheureusement pensé, à survivre au gré des communiqués et réflexions hâtivement « balancées » sur Internet.

Nous sommes au regret de constater, à notre tour, que vous faites partie de cette classe politique de notre pays qui n’a pas su répondre aux légitimes aspirations de nos populations et qui s’est toujours contentée de l’abreuver de trop longues et insipides « réflexions » dont on a beau chercher la raison d’être. Chacun a en mémoire votre dernière interview sur Radio France internationale (RFI) au cours de laquelle vous essayiez, par vos scandaleuses déclarations, de réveiller le démon ethnique pour expliquer (ou peut-être justifier) le mal togolais ; alors que la majorité de nos compatriotes ont très logtemps dépassé ce stade d’analyse. Ce qui gène plus, c’est qu’on a du mal à trouver dans vos soi-disant réflexions une thérapie que vous proposeriez pour sortir notre pays de l’impasse. Au CREAT, nous sommes de ceux qui pensent qu’:« il vient un temps où philosopher ne suffit plus, après la philosophie il faut l’action. La vive force achève ce que l’idée a ébauché » (Victor HUGO). Nous espérons qu’en tant que chercheur, vous n’êtes pas de la race de ceux qui pensent qu’ils ont toute la VERITE du monde avec eux et qu’en dehors de leur paroisse il n’existe point de salut. L’heure n’est plus aux élucubrations et gesticulations, elle est si grave pour que chacun se prenne au sérieux.

Nous croyons sincèrement que vous comprendriez la raison de notre indignation et accepteriez donc la contradiction qui est le moteur même de tout débat démocratique.

Fait à Poitiers le 2 décembre 2003
Cercle de Réflexion et d’Action pour le Togo (CREAT)
Le Président François Komla SOBO
Le Chargé à la communication M. Fortuné Baoubadi AHOULOUMA