DECLARATION SUR :
la proposition d’un nouveau « Dialogue inclusif » et
le nouveau projet de loi relatif aux « conditions d’exercice de
la liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique »
Dans l’actuel contexte national et international marqué par le soulèvement révolutionnaire des travailleurs et des peuples du Maghreb et du Moyen Orient, le gouvernement illégitime et impopulaire de Faure Essozimna GNASSINGBE vient de proposer, coup sur coup, la tenue d’un « Dialogue inclusif » et l’adoption d’un projet de loi relatif aux « conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique ».
Pour le Parti des travailleurs, il est clair qu’il s’agit d’une tentative désespérée du régime RPT-UFC de couper l’herbe sous le pied de l’extension de ces révolutions du pourtour du bassin de la Méditerranée au reste du continent africain où ils ont d’ores et déjà naturellement de très fortes répercussions, notamment au Togo où les populations sont en lutte depuis près d’un an.
Alors que le règne de l’arbitraire et la violation systématique de la démocratie, ponctuée d’exécutions sommaires et de massacres des populations, de pillage systématique des ressources et richesses nationales, la faillite, la ruine, la misère, la gabegie, la corruption et le sous-développement , la politique de division ethnique et régionaliste n’ont cessé de se généraliser depuis les 44 ans de domination sanglante du régime du clan des GNASSINGBE, faisant du Togo un des pays les plus arriérés du continent africain, chacun constate, de jour en jour, que les ingrédients d’une explosion révolutionnaire, à l’instar de celles en cours dans les pays du Maghreb et du Moyen Orient, s’y accumulent de façon vertigineuse…
C’est donc pour tenter de conjurer le spectre de cette inéluctable révolution qui, se profilant à l’horizon, le hante fortement, que le régime RPT tente de faire tourner en arrière les roues de l’histoire, n’oubliant pas que la chute du mur de Berlin en 1989 a nourri les soulèvements des peuples d’Afrique, notamment le soulèvement populaire du 5 octobre 1990 au Togo.
Mais le peuple togolais n’est pas dupe car :
I°) A propos de «Dialogue inclusif»:
Qui peut encore croire, alors que la révolution frappe à la porte au Togo, que la nouvelle proposition éculée d’un énième « Dialogue inclusif » puisse apporter une quelconque solution à la crise togolaise après l’expérience désastreuse de plus de 48 ans de « tables rondes », « dialogues », « Accords » et « négociations » qui n’ont cessé de se succéder dans notre histoire ?
Alors qu’ils sont souvent organisés, en Afrique, sous l’égide des grandes puissances impérialistes se cachant derrière une fumeuse et mal-nommée « Communauté internationale » pour maintenir en place les dictatures militaires et civiles qui sont au service du pillage de notre continent par ces grandes puissances contre la volonté des peuples, qui peut encore croire qu’il s’agit actuellement, pour le Togo, d’autre chose que de tenter de sauver le régime RPT moribond ?
Qui peut encore croire qu’il s’agit d’autre chose que de piéger de nouveaux « leaders » d’une nouvelle opposition qu’on discréditerait et liquiderait par ce nouveau marché de dupes en l’appelant à aller servir de béquille au maintien de la dictature sanglante du clan des GNASSINGBE par la participation à une nouvelle formule de « Gouvernement d’union nationale », à l’instar de tous ceux qui n’ont cessé de se succéder depuis près d’un demi siècle :
1°) « Table ronde d’union et de réconciliation nationales de février 1963 » qui a servi à légaliser le régime illégitime mis en place suite au coup d’Etat fomenté par l’Etat français et lors duquel Sylvanus OLYMPIO fut lâchement assassiné,
2°) : Négociations FAR (Front des associations pour le renouveau) et Eyadéma de février – avril 1991 pour l’organisation d’un Forum national de dialogue en lieu et place d’une Conférence nationale souveraine dont Eyadéma ne voulait pas entendre parler,
3°) « Accords du 12 juin 1991 » entre le COD/FOD et le régime d’Eyadéma trahissant la Grève générale illimitée exigeant la démission d’Eyadéma,
4°) Conférence nationale souveraine de juillet – août 1991 réunissant des représentants du régime RPT et des partis de l’opposition qui a maintenu au pouvoir Eyadéma que la conférence refusa de destituer,
5°) « Nouveau Contrat social » du 30 décembre 1991 mettant en place un gouvernement d’union nationale de transition (GUNT) réunissant des représentants du RPT et de partis de l’opposition « démocratique »,
6°) Accords de la « Commission mixte paritaire » du 28 juillet 1992 entre le régime RPT et des partis de l’opposition « démocratique » trahissant la mémoire de Tavio AMORIN qu’Eyadéma venait d’assassiner pour perpétrer son coup d’Etat contre le nouveau projet de constitution avec la collaboration des « leaders » de l’opposition « démocratique »,
7°) Négociations de Colmar (France) du 8 février 1993 faisant légaliser le régime RPT par des partis de l’opposition « démocratique » après les massacres de Fréau Jardin et de Bè dont la mémoire des martyrs était trahie,
8°) Accords de Ouagadougou (mars – 11 juillet 1993) entre le régime RPT et des partis de l’opposition « démocratique » trahissant la deuxième grève générale illimitée pour légaliser la mascarade de présidentielle d’août 1993 maintenant Eyadéma au pouvoir,
9°) Accord RPT – partis de l’opposition « démocratique » de 1998 faisant organiser la mascarade de présidentielle de juin 1998 par l’Union européenne pour maintenir Eyadéma au pouvoir,
10°) « Accord cadre de Lomé » (ACL) du 9 au 11 juin 1999 signé sous les pressions du président français Jacques CHIRAC entre le régime RPT et des partis de l’opposition « démocratique » pour légaliser la mascarade de présidentielle de juin 1998,
11°) 22 engagements pris par le régime RPT auprès de l’Union européenne en avril 2004 et avalisés par les principaux partis de l’opposition « démocratique » pour légaliser le coup d’Etat électoral d’Eyadéma et préserver son régime au lendemain de la mascarade de présidentielle de juin 2003,
12°) Accord politique de base (APB) de novembre 2005 entre le régime RPT et des partis de l’opposition « démocratique » légalisant le génocide de plus de 1 000 morts avant, pendant et après la présidentielle du 24 avril 2005 organisé par Faure Essozimna GNASSINGBE pour s’asseoir dans le fauteuil présidentiel laissé vacant par le décès de son père Eyadéma,
13°) Accord politique global (APG) du 20 août 2006 entre le régime RPT et des partis de l’opposition « démocratique » mettant en place un « gouvernement consensuel » qui, sous la direction de Me Yawovi AGBOYIBO, a trahi la mémoire des martyrs, victimes du génocide de 2005, en organisant de nouvelles élections législatives truquées au profit du RPT,
14°) Accord entre le régime RPT et certains partis de l’opposition « démocratique » en mars 2009 mettant en place un Comité permanent de dialogue et de concertation (CPDC),
15°) Accord RPT–UFC du 27 mai 2010 entre Faure GNASSINGBE et Gilchrist OLYMPIO, mettant en place un gouvernement de collaboration ayant pour fonction de maintenir en place Faure GNASSINGBE en légalisant son nouveau coup d’Etat électoral contre la présidentielle du 4 mars 2010 ?
Qui peut encore croire que les nombreuses autres expériences de dialogues et négociations tant en Afrique que dans le reste du monde puissent être une solution après qu’elles se soient montrées, toutes, aussi désastreuses les unes que les autres quant à leurs conséquences tragiques et funestes pour les peuples, alors que les révolutions en cours dans les pays d’Afrique du nord et du Moyen Orient montrent, de façon palpable, qu’elles permettent de poser véritablement les bases de sociétés nouvelles par lesquelles les peuples prennent effectivement leur destin en main ?
NON ! Après avoir accumulé une forte et douloureuse expérience en un demi siècle de combat dans une vallée de larmes, de sang, de massacres aussi odieux les uns que les autres, de souffrances, de misère, de ruine, de famine, de maladies, etc., le peule togolais, qui est aujourd’hui un peuple mûr, ne se laissera pas abuser par ce nouveau marché de dupes !!!
II°) A propos de nouveau projet de loi relatif aux « conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique» :
Ainsi donc, lorsque le gouvernement de collaboration RPT-UFC prétend, par ce nouveau projet de loi, chercher à : « garantir les libertés des uns là où commence celle des autres », faut-il constater qu’il s’agit du langage patenté de la plus vile réaction et d’une tentative de ramener le Togo à l’ère de la dictature du parti unique – parti Etat !
Qui peut accepter une loi dont le caractère scélérat et réactionnaire est annoncé aussi clairement ?
Qui peut encore croire que le peuple togolais puisse accepter, sans réagir, de renoncer aux libertés et droits démocratiques qu’il a arrachés de haute lutte en 20 ans de combat notamment : les droits de manifestation pacifique et de réunion ainsi que les libertés d’opinion, de presse et de parole consignés dans la Constitution adoptée par référendum le 27 septembre 1992 ?
Cela, le peuple togolais ne l’accepte pas, ne l’acceptera pas, ne l’acceptera jamais !
C’est pourquoi :
— prenant à témoin la volonté que n’a jamais cessé de manifester le peuple togolais depuis un an de participation massive aux marches pacifiques hebdomadaires appelées par le Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) avec le soutien du Parti des travailleurs et d’autres organisations se réclamant de la démocratie pour exiger le respect de la volonté de changement exprimée par le peuple togolais qui, à l’élection présidentielle du 4 mars 2010, a massivement voté pour le candidat du FRAC, Jean-Pierre FABRE, pour mettre fin à 43 ans de dictature sanglante du clan des GNASSINGBE ;
— prenant à témoin les nombreuses mobilisations de partis politiques, d’associations, syndicats et mouvements sociaux notamment ceux des journalistes, consommateurs, conducteurs, étudiants, etc. pour défendre les libertés, droits démocratiques et sociaux, lesquelles ont été souvent réprimées de façon scélérate par la soldatesque du régime RPT ;
le Parti des travailleurs appelle toutes ces organisations en lutte au Togo pour la liberté, la démocratie et leurs droits à réaliser l’unité dans un vaste mouvement national de protestation, à relayer par les Togolais de la diaspora pour exiger :
* 1. Non, au nouveau « Dialogue inclusif » qui n’est qu’un nouveau marché de dupes !
* 2. Retrait inconditionnel et immédiat du nouveau projet de loi relatif aux « conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique » et respect des libertés démocratiques au Togo
*3. Faure GNASSINGBE : DEMISSION ! DEGAGE !
A cet effet, le Parti des travailleurs propose à toutes ces organisations et au peuple togolais d’organiser une
Première marche pacifique, le jeudi 10 mars 2011, pour arracher la satisfaction de ces trois revendications
Lomé, le 5 mars 2011
Pour le Parti des travailleurs,
Le Secrétaire chargé de la coordination
Claude AMEGANVI
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