L’ex-entraîneur des Eperviers Bana Tchanilé a mis en cause le Commandant Rock Balakiyem Gnassingbé, Président de la fédération de football et fils du chef de l’Etat togolais, en estimant que « le mal du football togolais se situe au niveau de sa fédération ».
M. Tchanilé a dénoncé « la cupidité des membres, l’improvisation à outrance, le manque de liberté d’opinion et d’expression au sein du bureau exécutif »… estimant que « tout se passe là-bas comme si la FTF se résumait à la seule personne du Commandant Rock Balakiyem Gnassingbé ».
Dans une interview au journal « Le Regard » paru mardi à Lomé, il accuse cette instance dirigeante du football togolais de pécher par « inexpérience notoire » en matière de haute compétition.
Selon Bana Tchanilé, « il y avait à la FTF (fédération togolaise de football), trop de problèmes et de tous les ordres : l’opacité dans la gestion, les problèmes de personnes, l’incompétence criarde en management des ressources humaines » pour que le football togolais puisse aligner dans le même temps, des performances remarquables.
Parlant de ses relations avec la FTF, il a déclaré que théoriquement, il a un salaire de 500.000 f cfa suite au contrat conclu le 8 juin 2000, mais signé le 15 janvier 2002 seulement après une période d’essai de six mois.
Bana Tchanilé révèle toutefois que l’autre partie qui est le ministère togolais de la fonction publique, du travail et de l’emploi, n’a toujours pas encore paraphé ce contrat. « Aussi je n’ai pas de salaire et il m’arrivait de faire 3 à 4 mois avant de percevoir de simples per diems ».
Chaque fois, précise-t-il, « c’est à la veille d’un match important que je les recevais. Il m’est même arrivé une fois, de rester 8 mois sans salaire… ».
L’ex-entraîneur des éperviers déplore également le manque de moyens mis à sa disposition et dénonce le fait que la fédération, sous divers prétextes, ne faisait pas revenir à temps les joueurs professionnels.
Il évoque l’exemple de la CAN 2002 au Mali au cours de laquelle beaucoup de joueurs ont rejoint l’équipe une semaine seulement avant le début de la compétition.
Bana Tchanilé s’insurge également contre les conditions misérables dans lesquelles la fédération met les joueurs et révèle que ceux-ci ne perçoivent que 1500F cfa de per diem par jour pour venir à l’entraînement sans autre traitement particulier.
Il a aussi dit que lors de cette dernière CAN, les joueurs togolais étaient mal nourris, une des causes de leur méforme physique.
Certains joueurs précise Tchanilé, ont eu à acheter leurs propres billets pour participer à des rencontres et ne sont pas encore remboursés.
Il a loué ses compétences qu’il a mises à la disposition de l’équipe nationale, « par patriotisme ». Il affirme avoir malgré tout, réussi à qualifier les Eperviers, conformément à l’objectif qui lui était fixé.
Il était entendu selon lui qu’après la qualification de l’équipe, un entraîneur expatrié devrait reprendre les Eperviers. Mais, pour un problème de moyens, il lui a été demandé de continuer à conduire l’équipe.
Ces révélations de l’ex-entraîneur Bana Tchanilé n’ont pas encore suscité de réactions à Lomé.
On rappelle que M. Bana Tchanilé a été limogé de ses fonctions d’entraîneur des Eperviers après la mauvaise performance de l’équipe lors de la CAN 2002.
Il a été entraîneur de Sémassi de Sokodé, de l’ASKO de Kara. Au plan extérieur, il a entraîné Sahel Sporting Club de Niamey, la Jeunesse Sportive de Ténéré (Niger), le Satellite FC d’Abidjan avant de prendre en main les Eperviers en juin 2000.
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