28/03/2024

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Eyadema, fossoyeur de la démocratie en Afrique !

En obtenant le rôle de médiateur dans le conflit ivoirien, le général Eyadema entend faire feu de tout bois. Il espère mettre fin à son isolement de la scène politique internationale, mais aussi montrer qu’il est incontournable en Afrique de l’Ouest. Il pense ainsi rehausser sa notoriété et avoir les mains libres pour modifier l’article 59 de la constitution togolaise; ce qui lui permettrait de se maintenir au pouvoir après mars 2003.

En effet, la communauté internationale pourrait fermer les yeux sur cette supercherie et abandonner à nouveau les Togolais à leur sort. Eyadéma suppose que le président Chirac, son allié traditionnel ne s’offusquerait point s’il reniait les engagements pris en juillet 1999, à savoir, quitter le pouvoir comme l’oblige la Constitution togolaise. C’est donc à ce subtil calcul de poker menteur que se livrent Eyadéma et ses commanditaires. Mais ils oublient une chose, depuis sa réélection en 2002, M. Chirac essaye de tenir ses engagements !

Cette médiation-spectacle risque fort de s’embourber. Visiblement, Eyadéma agace ses voisins par ses prétentions d’homme de paix, alors que les Togolais subissent sa dictature depuis plus de 37 ans. Abdoulaye Wade le lui a fait sentir. A contre-cœur et de manière condescendante, le Malien Toumani Touré lui a concédé cette médiation. Le moment venu, Gbagbo, réputé pour son langage peu diplomatique, ne supporterait pas les leçons d’un dictateur qui n’a jamais accepté le verdict des urnes.

Le bilan du plus vieux des autocrates en Afrique n’est pas une référence pour la bonne médiation. Nous ne pouvons pas croire à la réussite d’une mission confiée à l’homme qui accumule le plus de handicap et réunit le moins de compétences parmi ses pairs. Si l’on voulait discréditer les Africains et leurs dirigeants, on ne pouvait pas mieux faire. Est-ce que ce choix ne serait pas destiné à empêcher la paix en Côte d’Ivoire et à déstabiliser toute l’Afrique de l’Ouest. C’est une reconquête insidieuse de la région par les nostalgiques de l’Afrique d’antan. A qui profite le crime ?

Lors de l’assassinat du Président Sylvanus Olympio, son coup d’Etat de 1963, Eyadéma avait ouvert la voix à toutes les destitutions en l’Afrique francophone; le voilà à nouveau dans le rôle de fossoyeur des ambitions démocratiques des pays africains.

La rédaction